Conférence scientifique en ergothérapie: Mieux cibler l’utilisation de l’activité thérapeutique

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Lyne Desrosiers invite à conceptualiser l’activité thérapeutique comme un processus, non comme une fin ou un moyen. Photo : Marie Labrousse
Lyne Desrosiers invite à conceptualiser l’activité thérapeutique comme un processus, non comme une fin ou un moyen. Photo : Marie Labrousse

Une conférence sur le processus thérapeutique de l’activité a eu lieu le mardi 31 janvier dernier à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Elle était présentée par Lyne Desrosiers, professeure au département d’ergothérapie de l’UQTR, et invitait à réfléchir sur les liens entre la santé et l’activité.

L’activité comme fin ou comme moyen?

Madame Desrosiers a commencé sa conférence en expliquant comment les ergothérapeutes concevaient historiquement les liens entre activité et santé, et pourquoi ces conceptions pouvaient parfois poser problème.

Au départ, en matière de santé, l’activité était principalement perçue comme un moyen de soigner ou de distraire de la souffrance. Le problème soulevé est que l’activité n’est pas curative à proprement parler. Elle ne suffit donc pas à soigner les personnes, mais doit pouvoir se combiner avec une thérapie appropriée.

Par la suite, on a conceptualisé l’activité comme une fin en soi. Le postulat de base est que les gens ont besoin d’occupation. Un autre problème se pose alors: pousser quelqu’un à s’occuper à tout prix n’est pas toujours la meilleure solution. Pour illustrer son propos, madame Desrosiers a évoqué l’exemple d’une femme schizophrène, qui avait de violentes hallucinations chaque fois qu’elle entamait une activité. Dans son cas, plutôt que de l’aider, l’occupation lui causait une souffrance supplémentaire.

Madame Desrosiers préconise donc de comprendre le rapport que chaque personne entretient avec l’activité, et de conceptualiser cette dernière non comme une fin ou un moyen, mais comme un processus thérapeutique.

Selon Lyne Desrosiers, pousser quelqu’un à s’occuper à tout prix n’est pas toujours la meilleure solution. Il faut comprendre le rapport que la personne entretient avec l’activité.

Les obstacles : moi-même ou mon environnement

Pour madame Desrosiers, l’activité ne se réduit pas à l’exécution d’une tâche (même complexe): il s’agit d’une rencontre équilibrée entre une personne donnée et un environnement donné. Or, l’équilibre «normal» entre les deux n’est pas le même pour toutes les activités.

De plus, parfois, les normes imposées par l’environnement peuvent être trop contraignantes (par exemple, un accès mal adapté aux personnes handicapées). Parfois, ce sont les normes individuelles qui prennent trop le dessus (par exemple, les caprices d’un enfant qui ne tient pas compte des réalités extérieures).

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