Vernissage au Centre d’exposition Raymond-Lasnier: La belle et la bête

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La relation étroite et ambigüe qu’entretient l’humain avec l’animal s’exprime par une hybridation des couches extérieures d’enveloppes corporelles. Photo: M.-C. Perras
La relation étroite et ambigüe qu’entretient l’humain avec l’animal s’exprime par une hybridation des couches extérieures d’enveloppes corporelles. Photo: M.-C. Perras

Le Centre d’exposition Raymond-Lasnier accueille les œuvres de Karine Payette à l’intérieur de son espace. Le vernissage s’est tenu le dimanche 18 septembre dernier, à la Maison de la culture de Trois-Rivières. Une douzaine d’œuvres partagent les murs, réunies sous le thème d’une dualité hybride entre l’humain et l’animal. Afin de s’arrimer avec le Festival international de poésie, un texte du poète Gaston Bellemare se tient en apesanteur autour des œuvres.

Karine Payette se revendique comme une artiste de la pratique installative d’abord, mais travaille aussi la vidéo d’art et l’impression numérique. C’est d’ailleurs ce médium qui prime dans l’actuelle exposition. Plusieurs prises de vue se succèdent dans le premier quartier du centre d’exposition. Toutes sont des images en plan rapproché, qui captent des bras ou des jambes humains tenant un animal. La frontière entre l’être humain et l’animal se fusionne, alors que la texture de l’enveloppe extérieure de la bête s’étend sur une partie de la peau humaine.

La facture hyperréaliste des sculptures reflète une expertise solide de la part de Karine Payette. Photo: M.-C. Perras
La facture hyperréaliste des sculptures reflète une expertise solide de la part de Karine Payette. Photo: M.-C. Perras

Cette technique technologique n’a rien d’époustouflant et ne reflète pas un savoir-faire particulier, si ce n’est celui d’une maitrise de base d’un programme informatique. Ce qui se glisse par contre dans la réception, ce sont les relations qui s’établissent avec les animaux: souvent des relations de domination et de possession, quand ce ne sont pas des relations alimentaires. Tout le rapport à l’animal est présent, et donne même à réfléchir aux comparatifs qui sont parfois faits entre certaines personnalités humaines et le règne animal.

La frontière entre l’être humain et l’animal se fusionne, alors que la texture de l’enveloppe extérieure de la bête s’étend sur une partie de la peau humaine.

La vidéo présentée dans la deuxième section exprime bien la domination de l’Homme sur l’animal, du moins celle qu’il veut avoir. En toute simplicité et efficacement, il est possible d’apercevoir un chien répondant aux ordres d’un maitre: d’une grande banalité, mais d’une sensibilité suffisante pour donner une direction de lecture à l’ensemble de l’exposition. Face au poème de Gaston Bellemare, écrit en grandes lettres sur un mur, se trouve une sculpture aux allures hyperréalistes. Un bras humain en silicone savamment sculpté tient prisonnier un écureuil, qui semble être dans une position défensive. La fourrure de l’animal se fond aussi sur la peau humaine.

Dans la dernière pièce se retrouvent quelques sculptures, représentant une fois de plus des bras humains et des animaux. L’une d’entre elles n’est autre que le museau du loup sur une planche de bois. Elle rappelle peut-être les trophées de chasse au-dessus des foyers qui dominent certaines maisonnées. La qualité d’exécution des sculptures attire une grande partie de l’attention et confère à l’artiste une trame narrative, voire théâtrale, à ses œuvres.

Karine Payette vit et travaille à Montréal, où elle a obtenu une Maitrise en arts visuels et médiatique de l’Université du Québec à Montréal. Ses œuvres ont été vues un peu partout au Québec, en France et en Allemagne, en plus de ses participations à des foires à travers le monde. L’exposition La Capture est présentée jusqu’au 16 octobre prochain, et le public est invité à visiter son site internet pour un survol en images et en mots de son travail au www.karinepayette.com.

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