L’art de monter une mayonnaise et autres propos comestibles: Savez-vous planter des choux à la mode de chez nous?

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Il y a toujours plusieurs livres qui s’amoncèlent sur ma table de chevet, certains sont en cours de lecture alors que d’autres prennent la poussière. Actuellement, le très beau roman Au péril de la mer de Dominique Fortier trône au sommet de cette pile de bouquins. Dans ce trop court livre, l’auteure projette le lecteur entre les murs de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, au quinzième siècle, et intercale des passages où une écrivaine de la période actuelle réfléchit sur l’écriture et l’histoire des mots.

Dans l’un de ces extraits, Fortier confie ses doutes de romancière face à l’écriture du passé, car cela supposerait de faire abstraction de notre savoir actuel, d’oublier un pan de notre réalité. Elle synthétise cet enjeu par une formule que je trouve charmante: «Longtemps, j’ai craint d’être incapable d’écrire un livre qui se déroule à une époque où l’on ne connaissait pas la pomme de terre». La singularité de notre présent ne résiderait pas que dans les grandes avancées technologiques, mais aussi dans des détails banals dont il faudrait se dégager pour penser notre passé.

La pomme de terre est en soi un excellent exemple pour décrire les nombreux changements survenus à la suite de l’arrivée des Européens en Amérique. Ce légume fut longtemps détesté en Europe parce que la Bible n’en faisait pas mention tout comme les autres plantes originaires d’Amérique. Pourtant, ce que les Européens considéraient comme «une racine diabolique» a su devenir l’un des aliments les plus consommés. En effet, les aliments issus d’Amérique, dont la patate, représentent environ 60% de tous les produits agricoles cultivés de nos jours.

Cette anecdote sur la patate fait partie des nombreuses histoires que vous pouvez lire dans le livre Curieuses histoires de plantes du Canada d’Alain Asselin, Jacques Cayouette et Jacques Mathieu. En plus de fournir des renseignements sur l’usage des plantes d’Amérique à travers le temps, cet ouvrage offre une incursion dans le mode de vie de l’époque. Si l’ensemble des écrits à partir desquels les auteurs se documentent adopte le point de vue des découvreurs de l’Amérique, les peuples autochtones ne sont pas en reste puisque leur génie naturel pour l’usage de la flore est souligné à travers les différents faits racontés dans ce livre.

Cet ouvrage propose une immersion dans l’univers végétal de jadis et permet aux lecteurs de découvrir à leur tour la nature qui les entoure. Mais parfois, le passé surgit de lui-même dans le présent sans qu’on ait besoin de documents d’archives. C’est ce qui s’est produit lorsque des archéologues américains ont retrouvé une jarre remplie de graines d’une plante qui était jusqu’alors disparue. À la suite de quelques années de recherche, les étudiants de l’Université de Winnipeg ont réussi à cultiver de nouveau la Cucurbita Maxima «Gete-okosomin», une espèce de courge ancienne consommée par les tribus amérindiennes.

La singularité de notre présent ne résiderait pas que dans les grandes avancées technologiques, mais aussi dans des détails banals dont il faudrait se dégager pour penser notre passé.

Si vous faites un jardin, vous savez que tous les centres horticoles vendent relativement les mêmes semences. On retrouve sur les présentoirs les mêmes variétés de fruits et légumes dont la diversité fait défaut. C’est en partie pourquoi quelques semenciers québécois œuvrent pour préserver des plantes traditionnelles et indigènes menacées de disparition comme l’a été la Cucurbita Maxima «Gete-okosomin». Ces semenciers du patrimoine se donnent également la mission d’ajouter de nouvelles saveurs à l’alimentation des jardiniers en encourageant la culture de variétés ancestrales de certaines plantes.

Grâce aux Jardins de l’Écoumène ou à Terre Promise, semencière artisanale, vous pouvez aménager un potager d’antan et empêcher des espèces de s’éteindre. Le site Internet des Jardins de l’Écoumène (www.ecoumene.com) possède une rubrique trucs et astuces qui vous informe notamment du moment idéal pour entreprendre vos semis. Réfléchissez dès maintenant à votre jardinage estival, le mois d’avril étant une période propice pour commencer les semis. Les néophytes en la matière peuvent obtenir de l’aide en participant à l’activité d’information sur les semis organisée par les Incroyables comestibles de Trois-Rivières.

Mais parfois, le passé surgit de lui-même dans le présent sans qu’on ait besoin de documents d’archives. C’est ce qui s’est produit lorsque des archéologues américains ont retrouvé une jarre remplie de graines d’une plante qui était jusqu’alors disparue.

Cet évènement aura lieu le jeudi 10 mars entre 17h et 19h dans un tout nouveau commerce du centre-ville de Trois-Rivières, le Marché Notre-Dame. En plus d’être un détaillant des semences des Jardins de l’Écoumène, cette charmante épicerie de quartier se spécialise dans la vente de produits locaux. Vous y trouverez des légumes bios du Québec (même en hiver), les boissons artisanales de Henri Sodas ou les noix nordiques de Prendre racine.

Bien que les étalages étaient quelque peu dégarnis lors de ma première visite, l’inventaire de leur marchandise tend à devenir de plus en plus intéressant. Son emplacement au centre-ville peut paraître désavantageux comparativement aux épiceries à grande surface qui mettent de spacieux stationnements à la disposition de leur clientèle, toutefois le Marché Notre-Dame propose des produits d’ici de qualité et favorise une consommation de proximité entre l’acheteur et le producteur. Leur rendre visite est aussi une bonne occasion de se faire piéton et de visiter les autres boutiques qui ont pignon sur rue au centre-ville, il n’y a pas que des restaurants et des bars dans ce quartier de Trois-Rivières…

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