L’Enverdeur: Les changements climatiques, une question de… gaz?

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Au départ, on nous parlait de réchauffement climatique, puis de réchauffement global pour finalement en venir aux changements climatiques. Peu importe l’appellation, le climat de la Terre change, il se réchauffe, et ce, globalement.

La différence entre réchauffement et changements climatiques est mince. Lorsqu’on parle de réchauffement climatique, on sous-entend une hausse des températures moyennes planétaires, alors que les changements climatiques impliquent non seulement ce réchauffement, mais aussi la modification du régime des précipitations, de la force des vents, du nombre de tempêtes et bien plus. Ainsi, le terme de changements climatiques est plus inclusif et s’applique à différentes échelles. On peut alors plus facilement attribuer la vague de froid que le Québec a connue durant l’hiver 2014-2015 aux changements climatiques qu’au réchauffement, même si celle-ci a été causée par le réchauffement de la stratosphère au-dessus de l’Arctique.

Le climat fait référence à l’état moyen de l’atmosphère. Al Gore, dans le documentaire Une vérité qui dérange, compare l’épaisseur de l’atmosphère à celle d’une couche de vernis qui recouvre un globe terrestre. Elle est donc très mince et fragile, assez pour que l’homme puisse en changer la composition.

Il faut le dire d’entrée de jeu, les variations climatiques sont normales et nécessaires. Notre climat oscille toujours entre une période chaude et une période froide, une glaciation. Il s’agit donc d’un phénomène naturel; ce n’est ni le premier, ni le dernier épisode de réchauffement. Le problème ne réside pas dans le fait que le climat se réchauffe, mais plutôt dans l’activité anthropique qui l’accélère: il se réchauffe donc plus rapidement que nous le permet notre capacité d’adaptation.

L’atmosphère, grâce à une couche de gaz, agit comme une serre: elle laisse pénétrer une partie de l’énergie émise par le soleil qui réchauffera la Terre et retient cette chaleur ainsi produite. Sans l’effet de serre, la vie humaine serait impossible puisque la température terrestre avoisinerait les -18°C plutôt que les actuels 15°C. Par contre, le réchauffement de l’atmosphère et le fait que l’on ne change pas nos habitudes favorisent trop souvent l’émission des composés à l’origine de ce phénomène: les gaz à effet de serre. Ainsi, ils s’accumulent dans l’atmosphère et on ne connaît toujours aucune façon efficace de les retirer de là.

Il existe plusieurs gaz à effet de serre. Le plus célèbre est le dioxyde de carbone (CO2), mais le méthane et la vapeur d’eau, notamment, sont beaucoup plus puissants à quantité égale. Le CO2 peut tout de même être pointé comme le plus problématique puisque les quantités émises sont énormes et que son temps de résidence dans l’atmosphère est très long. De plus, c’est celui que l’homme émet le plus.

Même si certains en doutent encore, la communauté scientifique s’entend pour affirmer qu’une hausse du taux de CO2 dans l’atmosphère conduit à un réchauffement du climat. Il existe plusieurs sources d’émissions naturelles de ce gaz: les volcans, les incendies ou encore notre respiration, pour ne nommer que celles-ci. On ne peut et on ne doit pas éliminer ce composé de notre atmosphère.

L’activité anthropique est aussi source d’une grande quantité de CO2, notamment avec la consommation des combustibles fossiles par les industries et pour le transport. On prend ainsi du carbone emprisonné sous le sol depuis des millions d’années pour le larguer dans l’air. C’est là que l’être humain vient modifier la composition de l’atmosphère, provoquant ainsi un réchauffement du climat plus rapide qu’escompté. Ce sont les émissions d’origine anthropique que nous devons réduire, voire éliminer.

Quels sont les impacts d’un réchauffement climatique? Il y a notamment la fonte des glaciers, le réchauffement et l’acidification des océans, l’augmentation du nombre de tempêtes, le dérèglement des saisons, la hausse du niveau moyen des mers, et bien plus. Ma prochaine chronique sera dédiée à ces différents impacts.

La conséquence du réchauffement climatique la plus effrayante selon moi concerne la bombe méthane. Le pergélisol (les sols gelés en permanence) contient des quantités faramineuses de méthane. Lorsque ces sols fondent, ils libèrent ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Son potentiel de réchauffement global est plus grand que celui du CO2. De plus, puisque ces sols sont gelés depuis des centaines, voire des milliers d’années, ils contiennent beaucoup de matière organique maintenant prête à décomposer. Au dégel, les bactéries contenues dans ces sols reprennent vie, s’attaquent à cette matière organique et émettent beaucoup de CO2 ou pire encore, si le milieu ne contient pas d’oxygène, du méthane.

La bombe méthane est un exemple de boucle à rétroaction positive, c’est-à-dire que sa réponse accentue le phénomène: l’état ne fera que s’empirer. Plus le climat se réchauffera, plus ces sols dégèleront et plus il y aura de gaz à effet de serre émis. Il existe plusieurs réactions en chaîne du genre lorsqu’on parle de changements climatiques: ils ne se régleront donc pas d’eux-mêmes. La problématique des changements climatiques est complexe puisque beaucoup d’effets sont couplés, tous les facteurs interagissent. Ainsi, une concentration plus élevée de CO2 dans l’atmosphère accélère le dégel du pergélisol, augmentant alors les émanations de méthane. Le réchauffement dû à ces agents aura aussi pour effet d’accélérer l’émanation d’un autre gaz à effet de serre: la vapeur d’eau.

C’est à la fois bizarre et douloureux de leur accorder ce point, mais Friends of Science, une organisation de relations publiques financée par les grandes pétrolières afin de nier l’existence des changements climatiques, a en partie raison en affirmant que le soleil est le principal facteur du réchauffement, et non nous et notre CO2. Sans le soleil, il n’y aurait pas de réchauffement, ni même de climat. Fidèle à eux-mêmes, le reste de cette affirmation est totalement fausse. Le CO2 et nous-mêmes sommes aussi responsables de ce réchauffement. Lorsqu’on compare le taux actuel de CO2 dans l’atmosphère à celui d’avant la révolution industrielle, on se rend compte que notre industrialisation s’est faite aux dépens de notre climat.

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