Manifestation contre la hausse des frais de scolarité : Les étudiants sortent dans la rue

0
Publicité
Les manifestants lors de leur arrivée au centre-ville. Photo : C. Berthiaume

C’était le 4 octobre, dès huit heures, dans le stationnement du Ludoplex sur le boulevard des Forges. Au son de la musique des Cowboys Fringants et de Loco Locass, les étudiants mauriciens se sont rassemblés et ont manifesté pour montrer leur désaccord envers la hausse des frais de scolarité prévue pour l’automne 2012.

Plan de match

Ce n’est qu’une heure plus tard, vers neuf heures, que la manifestation a finalement démarré vers le centre-ville. Ils étaient environ cent cinquante étudiants provenant des cégeps de Shawinigan, Trois-Rivières et Victoriaville et de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Le plan : descendre le boulevard des Forges, jusqu’au bureau de la députée de Trois-Rivières, Mme Danielle St-Amant, puis terminer la marche devant les locaux de Radio-Canada avant de remonter au Ludoplex. Une fois au centre-ville, des représentants étudiants devaient prendre la parole : un pour les trois cégeps, et le président de l’AGE UQTR.

Un étudiant arborant fièrement une représentation des singes de la sagesse, version Jean Charest. Photo : C. Berthiaume

Il faut savoir que cette manifestation régionale s’inscrivait dans un mouvement national. En effet, entre la fin septembre et la mi-octobre, des étudiants de tous les coins du Québec ont manifesté contre la hausse des frais. De plus, les étudiants ont pu compter sur plusieurs appuis de taille pour leur mouvement : des professeurs des cégeps de Shawinigan et Trois-Rivières, un représentant de la CSN, Armand Vaillancourt (sculpteur engagé reconnu mondialement), et le très médiatisé Léo Bureau-Blouin (président de la Fédération Étudiante Collégiale du Québec) étaient sur place.

Mentionnons également que seuls les étudiants du cégep de Shawinigan avaient obtenu une levée de cours pour être sur place.

Le message

«On veut démontrer que la région est unie pour la même cause, et que ce n’est pas seulement à Montréal que les gens se mobilisent, mais que c’est à la grandeur du Québec que les étudiants croient à l’accessibilité aux études», explique Hugo Mailhot Couture, président de l’AGE UQTR. Éloïse Lara Desrochers, présidente de l’Association Générale des Étudiants et des Étudiantes du Cégep de Victoriaville (AGEECV) ajoute que cette manifestation est une action symbolique pour prouver que les étudiants iront jusqu’au bout et qu’ils vont intensifier la pression dans les rues.

M. Armand Vaillancourt, qui est âgé de quatre-vingt-deux ans, est connu pour s’être engagé dans de nombreuses causes sociales. Il était sur place «pour appuyer les revendications des jeunes, parce qu’ils sont notre avenir», nous a-t-il mentionné. «L’éducation devrait même être gratuite, pour que nos jeunes puissent aller à l’école sans être obligés d’avoir trois emplois, et qu’ils puissent entrer dans la vie sans dettes», ajoute-t-il. Est-ce qu’il croit que ce discours va convaincre la majorité des payeurs de taxes québécois qui semble favorable à la hausse des frais? «Si on ne fait rien, il n’y a pas d’espoir. Si on bouge, et qu’on prend position, ça va avancer! Il faut se mobiliser, ça nous regarde, c’est dommage que nous vivions dans une société d’égoïstes qui manquent à leurs devoirs», répond-il.

Le président de la FECQ, M. Léo Bureau-Blouin, rappelle quant à lui qu’il s’agit de la plus importante hausse de frais de l’histoire du Ministère de l’éducation. «Le Québec a besoin de travailleurs, on ne peut pas se permettre de perdre un seul étudiant sur les bancs d’école à cause de la hausse des frais», explique-t-il. «Et ce ne sont pas les prêts et bourses qui vont tout régler», ajoute M. Bureau-Blouin.

Résultat

C’est donc sous escorte policière, accompagnés d’un camion plateforme pour la sonorisation, que les cent cinquante étudiants ont marché vers le centre-ville. La députée St-Amant étant absente, une lettre a tout de même été déposée à son bureau. Les étudiants ont passablement perturbé la circulation au coin des rues des Forges et Royale, de même que la quiétude des bureaux en scandant bruyamment leurs slogans. La prochaine étape de la mobilisation aura lieu le 10 novembre prochain, dans le cadre de la manifestation nationale, sans bannière, contre la hausse des frais de scolarité prévue dans le dernier budget Bachand.

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici