Reportage: Présent et avenir du stationnement universitaire

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Photo: A. Lemire
Photo: A. Lemire

Comme chaque année, les problèmes de stationnement entourant la rentrée universitaire viennent prendre place dans l’actualité régionale. Cette fois encore, les gens habitant les quartiers résidentiels en périphérie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) se plaignent que les étudiants envahissent les espaces de stationnement de leurs rues et compliquent leur vie, que ce soit pour recevoir de la visite, pour des travaux ou pour le déneigement durant l’hiver.

Résultat: la ville fait poser de plus en plus de pancartes «Stationnement 90 minutes», coupant ainsi l’herbe sous le pied de ceux et celles dont les cours sont d’une durée de trois heures et qui ont perdu le tirage ou qui voulaient tout simplement s’éviter l’achat d’une vignette. La ville règlemente aussi certaines zones de stationnement résidentiel «avec vignette», permettant ainsi exclusivement aux résidents du quartier de se garer dans ces rues.

La vie universitaire entraine donc son lot de problèmes et je propose ici de faire un comparatif avec ce qui se fait dans les autres universités québécoises en ce qui concerne la gestion des stationnements, pour ensuite voir de quelle façon sera gérée la hausse de l’achalandage à l’UQTR dans les prochaines années.

L’UQTR, donc, un mois avant chaque début de session, ouvre un tirage au sort où peuvent s’inscrire les étudiants. Ceux qui seront choisis pourront s’enquérir de leur vignette pour la somme de 90$, et les vignettes non réclamées sont vendues deux semaines plus tard aux premiers arrivés, de sorte que beaucoup finissent par passer une partie de la nuit devant une porte de local pour s’assurer une vignette. Puisque l’UQTR est une université de région et que les gens de l’extérieur ne sont pas assurés d’avoir accès à une vignette, des stationnements alternatifs gratuits sont offerts plus loin du campus, avec un service de navette au cout de 5$ par mois.

Les autres universités régionales n’offrent pas, de leur côté, un nombre limité de vignettes. L’Université du Québec à Chicoutimi, par exemple, vend ses vignettes à 116$. L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue vend ses vignettes à 67$ pour ses deux campus principaux et laisse le stationnement gratuit pour les autres. L’Université du Québec à Rimouski vend les siennes à environ 160$ pour deux sessions et l’Université du Québec en Outaouais, pour son campus principal, les laisse à 150$ par session. Le fait de vendre un nombre illimité de vignettes a l’avantage d’éviter l’apparition d’un marché noir de vignettes, comme celui existant sur notre campus. Cela a toutefois le désavantage que la possession d’une vignette ne garantit pas une place libre de stationnement.

L’Université de Sherbrooke est un cas particulièrement intéressant. Elle offre des vignettes de stationnement au cout de 131$ par session. L’Université prend par contre une cotisation à même les frais afférents à l’inscription au cours. Une cotisation avec laquelle, en partenariat avec le transport en commun de la ville, elle offre le transport en commun gratuitement à tous les étudiants.

L’Université Laval (UL) et celles de Montréal, vu la forte demande en stationnements, demandent des couts beaucoup plus élevés. Cela leur évite la création d’un marché noir de vignettes. L’UL, donc, demande entre 234$ et 468$ par session. À l’Université de Montréal, cela se chiffre plutôt à 663$ par session alors que l’Université du Québec à Montréal demande 195$ par mois (donc 780$ pour quatre mois).

L’UQTR, avec son stationnement alternatif, a donc une approche unique. Une approche qui satisfait l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGEUQTR). Questionné à ce sujet, Jean-René Leblanc, président de l’AGEUQTR, répond que la position de l’Association consiste principalement à refuser d’aménager de nouveaux espaces de stationnement sur le campus au détriment des boisés environnants ainsi qu’à encourager les modes de déplacements alternatifs et plus écologiques.

Mais comment gérer le nombre sans cesse augmentant d’étudiants à l’Université? Selon Christian Montembeault, directeur du Service de la protection publique de l’UQTR, l’université espère conclure une entente avec les diverses institutions du savoir de la région: le Centre hospitalier, le Collège Laflèche, le Cégep de Trois-Rivières, la Commission scolaire du Chemin du Roy ainsi que l’UQTR. Une telle collaboration aurait permis de diminuer les couts de services reliés aux stationnements alternatifs, tout en augmentant l’efficacité. En ayant, par exemple, des passages de navette plus réguliers entre les diverses institutions et les stationnements. Le Cégep de Trois-Rivières ne partagerait pas cette vision avec l’UQTR, favorisant plutôt une collaboration avec la Société de Transport de Trois-Rivières. Cette collaboration permettrait d’obtenir un droit universel aux étudiants des diverses institutions au transport en commun, qui serait financé à même les frais de scolarité, comme cela se fait à Sherbrooke. L’UQTR émet des réserves sur cette option, argüant qu’un grand nombre d’étudiants viennent de l’extérieur de la ville et paieraient donc pour un service auquel ils n’auraient pas accès.

Les négociations se poursuivent donc et aucun autre changement n’est prévu dans un avenir proche pour la gestion du stationnement.

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