Soirée de poésie au Zénob : Danser nu sur les banquises

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Par Julien Lesage, collaboration spéciale

L’organisme de diffusion Craque de poème a réuni dix poètes le temps de la soirée Danser nu sur les banquises, tenue le jeudi 31 janvier dernier au café-bar Le Zénob.

Un public exceptionnellement nombreux a répondu à l’invitation de venir entendre de la poésie par une soirée glaciale. C’est dans une ambiance chaleureuse et animée que la centaine de spectateurs, très à l’écoute des poètes, a pu apprécier la diversité et la qualité du «meilleur de la poésie trifluvienne», comme nous le promettait l’organisation.

Animé de façon humoristique et décontractée par Sébastien Dulude, le cabaret de poésie s’est en effet avéré riche en diversité poétique.

Patrick Boulanger a ouvert la soirée avec une poésie intime, près du récit autobiographique, tirée de son récent recueil Orphelins. La famille, l’enfance et la vieillesse sont parmi ses thèmes abordés.

Alexandre Dostie a su faire réagir le public avec une poésie très crue. Son premier texte racontait l’histoire d’un adolescent qui se mutile accidentellement les parties génitales alors qu’il se trouve chez ses beaux-parents : «Moi, je pensais à tes parents qui attendaient dans la cuisine. Sans savoir que leur salle de bain Décormag avait été repeinturée par un émule malhabile de John Wayne Bobbitt.»

Serge Mongrain, quant à lui, a lu ses poèmes avec expérience. Avec ses poses étudiées et une voix envoûtante, Mongrain était en pleine possession de ses moyens et a captivé l’auditoire.

Guy Marchamps a lui aussi tiré profit de son expérience de scène pour dérider le public avec des textes réfléchis et humoristiques. Il a présenté une série d’aphorismes autour du Père Noël : «Facile de savoir combien de lutins ont participé au Printemps érable. Juste à compter le nombre de carrés rouges découpés dans les pantalons du Père Noël.» Son deuxième texte était un véritable chapelet de sacres destinés à dénoncer le pouvoir de l’Église.

Une poésie intime et chargée émotivement a été livrée par Isabelle Dumais, qui rappelait l’importance de la maxime «Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche», tout en jouant avec l’ambiguïté autour d’une telle expression.

La poésie de Mathieu Croisetière est quant à elle toute faite d’images, souvent curieuses, comme celle d’un chien qui symbolise la mort. Chez Gilles Devault, la poésie est plutôt vécue comme une perte, un manque à apprivoiser. Avec Guy Buckley, on a eu droit à un amalgame de prose et de poésie aux accents tant politiques qu’intimes.

Enfin, deux prestations ont retenu l’attention par leur aspect performatif. Pablo Poblète, poète français d’origine chilienne et présentement en résidence à la Maison de la poésie de Trois-Rivières, s’est présenté vêtu d’une soutane et a récité son premier poème dans diverses positions sur le sol. Quant à Paul Dallaire, il a lu trois textes, accompagné par l’altiste François Bertrand. Dallaire est connu pour ses lectures enthousiastes et ses jeux de voix, qui prend de curieuses intonations pour rythmer sa poésie, dont un caquètement de poule qui a provoqué l’hilarité du public.

L’objectif est de proposer au public trifluvien de la poésie de qualité pendant toute l’année.

L’organisation nous annonce que d’autres soirées du genre seront tenues dans le futur, toujours au Zénob. L’objectif est de proposer au public trifluvien de la poésie de qualité pendant toute l’année.

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