Un grain de science à la fois: Belle bleue

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Alhassania Khouiyi. Photo: Mathieu Plante
Alhassania Khouiyi. Photo: Mathieu Plante

Dans cette ère de frénésie scientifique qui tapisse les deux siècles derniers, chaque jour indique davantage l’entrée fracassante de la technologie dans notre vie, et l’on est pris de vertige devant une telle croissance.

Ce n’est plus une nouveauté, notre planète souffre d’un mal terrible. L’Homme, créature intelligente et avide de progrès, constitue le mal et le remède en même temps. C’est une banalité de dire que l’espèce humaine détruit la planète, certes, mais une banalité qui devrait souvent être rappelée à nos mémoires. C’est ce que les scientifiques ont lancé comme message unanime en 2017: la Terre est arrivée à bout de sa capacité à supporter la pollution; plus que jamais, la menace est réelle.

L’être humain réalise enfin que son sort est lié à celui de la nature. Il est à la fois son porte-parole et le reflet de son côté obscur. Effectivement, cette entité intelligente tend, par sa quête effrénée de créativité, à modifier considérablement la planète qui l’abrite. L’humain a entamé le long processus qui a fait que partout où il passe, la nature est remaniée. Pourtant, il commence à remettre en question ce comportement insouciant, il y a de cela un siècle ou deux. Ainsi, il se transforme d’agresseur en protecteur de la nature.

Soleil, vent, océan, l’énergie nous entoure de partout.

Cela ne va pas sans soulever certains paradoxes, puisque la pollution et l’industrie sont l’envers et le revers de la même médaille. En effet, si les usines crachent des tonnes de polluants dans l’air, elles permettent tout autant de subvenir aux besoins d’un village ou d’une ville tout entière. Devant cette vérité dérangeante, l’humain a besoin d’une législation pour freiner son zèle industriel, sans pour autant déplumer les la créativité et l’innovation. Étant donné que tout système complexe est fragile, son maintien a besoin d’une législation claire non restrictive qui permettrait une adaptation au cas par cas. Seule une telle approche est capable de maintenir le juste équilibre entre l’éveil de l’inventivité et la continuité de l’organisation de la vie.

Le protocole Kyoto, signé en 1997 pour réduire l’émission des gaz à effet de serre, l’Accord de Paris sur le climat, qui est entré en vigueur depuis 2016 et qui a été le texte le plus largement et le plus rapidement signé de l’histoire de l’humanité, la charte sur le climat de Chicago que Montréal a signée en décembre 2017… sont autant d’exemples qui prouvent la bonne volonté de plusieurs nations à réduire la pollution et à chercher un équilibre viable entre déchets et stabilité des écosystèmes.

Plus que 50 % des céréales produites sont destinées à l’élevage.

Nous assistons de plus en plus au développement de villes vertes, dont une partie de l’énergie provient du soleil, comme Fribourg (Allemagne), du vent, comme les éoliennes du Danemark, ou de la force des vagues capturée pour être convertie en électricité. Certaines industries ont développé des moyens ingénieux pour gérer leurs déchets ou se procurer leur énergie, comme au Danemark où une centrale de charbon rejette le carbone dans le sol plutôt que dans l’air, ou encore en Islande, où une centrale électrique est alimentée par la chaleur de la terre (la géothermie).

Il arrive cependant qu’un groupe ou une nation ne partage pas ce souci de l’avenir de notre belle bleue. Il est naïf de penser qu’un.e ou même plusieurs dirigeant.e.s sont capables de combattre les changements climatiques. Ou au contraire, leur désertion d’accords internationaux mettrait la planète en danger, ou en tout cas plus qu’elle ne l’est déjà. Voyez-vous, il s’agit d’un de ces combats où l’individuel construit l’universel, et non le contraire. Chacun.e peut faire sa part quotidiennement. Après tout, si on y réfléchit bien, ça nous a pris nous tou.te.s, génération après génération, pour arriver à ce point. Chaque acte, aussi minime soit-il, peut faire la différence.

Loin de moi l’idée d’apporter la morale de la nouvelle année, ou de vous sermonner avec de nouvelles résolutions, mais il est vraiment primordial d’abandonner l’idée que ce sont nos leaders politiques qui doivent changer les choses, ou encore donner l’exemple. Notre vie regorge d’exemples de madame et monsieur tout le monde qui ont décidé de faire leur part au quotidien. Recyclage, réduction de déchets, compostage, sacs et contenants réutilisables… autant de comportements qui prouvent l’installation d’une culture de consommation responsable dans différentes institutions.

Terre, la planète où animal et végétal se rencontrent pour révéler l’extraordinaire du monde.

L’Université du Québec à Trois-Rivières a un toit vert, le Cégep de Saint-Laurent dispose de barils de compostage, et de plus en plus de gens optent pour des produits provenant du commerce équitable (Agriculture et Agroalimentaire Canada). Les exemples existent et sont tirés de la vie de tous les jours: il faut juste ouvrir les yeux à la recherche d’inspiration.

Il ne s’agit pas de privations, mais d’une miraculeuse aventure vers un monde équilibré, un monde où des créatures merveilleuses ne sont pas quotidiennement en menace d’extinction, une planète où végétal et animal se rencontrent pour révéler l’extraordinaire du monde.

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