Vincent Marissal aux Grandes entrevues du Cégep de Trois-Rivières: Où se dirige le journalisme?

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De nos jours, il devient de plus en plus difficile de cibler l’axe vers lequel se dirige l’avenir du journalisme. Un combat constant semble confronter l’information au divertissement selon le conférencier Vincent Marissal, qui était de passage au Cégep de Trois-Rivières le 4 novembre dernier dans le cadre des Grandes Entrevues.

Celui qui travaille comme chroniqueur politique au sein du journal La Presse, le grand frère du Nouvelliste, admet d’emblée que le journalisme en 2014 vit une période assez sombre. Selon lui, le papier est voué à mourir dans un avenir très proche, d’ici même un à deux ans d’après les prévisions de ses supérieurs. Ce phénomène engendrera de profondes répercussions dans tout le système et risque de le réformer de fond en comble.

Ainsi, il ne faut pas s’étonner de voir un quotidien comme Le Devoir lancer une édition sur le iPad, car c’est la stratégie préconisée par la plupart des médias un peu partout dans le monde, dénote M. Marissal. Selon le chroniqueur de La Presse, il faudra donc s’habituer à lire des textes de plus en plus variés, mais qui vont de moins en moins en profondeur. Du moins jusqu’à ce que le média numérique s’adapte et se stabilise financièrement parlant.

La «peopolisation» omniprésente

Outre la question de l’avenir du journal papier, le chroniqueur est aussi revenu sur l’aspect de la «peopolisation» qui caractérise de plus en plus l’espace médiatique réservé à la vie des politiciens. Ainsi, M. Marissal s’offusque de constater à quel point un individu de renom comme Pierre Karl Péladeau tente par tous les moyens de se faire voir, allant même jusqu’à accorder parfois des entrevues insipides à des magazines dépourvus de contenu.

Selon lui, le papier est voué à mourir dans un avenir très proche, d’ici même un à deux ans d’après les prévisions de ses supérieurs.

C’est la même chose en ce qui concerne Jean-François Lisée, qui lui, est même jusqu’à aller lancer sa campagne électorale par l’entremise de l’émission Tout le monde en Parle, afin de mousser sa popularité. Les cas de Denis Coderre et Justin Trudeau peuvent aussi s’ajouter à la liste de la «peopolisation» des politiciens, car ceux-ci adorent se retrouver devant la caméra afin d’améliorer leur image. Cependant, selon le conférencier, le contenu des interventions de ces derniers laisse souvent à désirer.

Radio-Canada en péril

Si le milieu journalistique connaît actuellement de profonds changements, il en va de même avec les médias télévisuels et plus particulièrement en ce qui concerne l’avenir de Radio-Canada. À ce sujet, le conférencier n’hésite d’ailleurs pas à évoquer le fait qu’il se peut fort bien que la réforme actuelle sonne le glas de ce fleuron de notre patrimoine. À force de couper chaque année dans cette institution, il ne restera bientôt plus grand-chose d’elle, croit M. Marissal. Ce serait une perte pour le Québec et le Canada tout entier, car chaque peuple a droit d’avoir accès à de l’information diffusée par une institution publique, a conclu le chroniqueur.

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