9G$ pour la population étudiante: le Ministère réagit

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ministère éducation uqtr
Pavillon Pierre-Boucher de l’UQTR
Crédit photo: UQTR

La semaine dernière, le gouvernement fédéral annonçait des mesures financières pour la population étudiante. On a recueilli les réactions du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur (MÉES), ainsi que de la communauté universitaire.

Inéquités fédérales et provinciales

Le réinvestissement dans les bourses de recherche fédérales a fait bien des heureux et heureuses. La prolongation de 3 à 4 mois des subventions a toutefois laissé certains membres de la communauté étudiante au dépourvu: ces mesures ne sont que pour les fonds fédéraux. Ainsi les organismes subventionnaires provinciaux ne sont pour le moment pas de la partie. Le Ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) n’a d’ailleurs pas tenu à commenter la question lorsque contacté par le Zone Campus.

Lire aussi : 9M$ pour la population étudiante: une aide d’urgence

Une PCU qui influe les prêts et bourses

De son côté, le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a répondu à nos questions. Dans un premier temps, il a tenu à clarifier les paramètres entourant la Prestation Canadienne d’Urgence (PCU) étudiante. Selon le ministère, la PCU devrait être prise en compte aux fins du calcul de la contribution des étudiants à l’Aide Financière aux Études. Celle-ci sera prise en compte au même titre que les prestations de chômage, les prestations d’emploi et toutes autres prestations versées par un ministère ou un organisme d’un gouvernement.

Concernant la bonification des prêts et bourses annoncée par le gouvernement Trudeau, le ministère reste plus évasif.

Bonification d’AFE, une mesure applicable au Québec?

Concernant la bonification des prêts et bourses annoncée par le gouvernement Trudeau, le ministère reste plus évasif. Québec possède son propre système d’Aide Financière aux Études, ainsi un réinvestissement fédéral n’est pas synonyme d’application directe au Québec. À cet égard, l’Union Étudiante du Québec (UEQ) rappelle d’ailleurs qu’en 2016, cela n’a pas été le cas. Lors de l’abolition d’un crédit d’impôts fédéral, le gouvernement canadien a effectué un transfert compensatoire à Québec, qui n’a pas eu d’écho auprès de la population étudiante. Ce manque a d’ailleurs été l’objet de la campagne Où est notre argent? À cet effet, l’UEQ demandait un réinvestissement de 197M$. Seule une somme d’environ 46M$ a été redistribuée jusqu’à présent.

Le Ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, dit étudier actuellement les meilleures façons d’augmenter l’aide accordée aux étudiant-e-s québécois-es. Le ministre Roberge travaille actuellement en collaboration avec le gouvernement fédéral pour voir comment s’effectuera le transfert. Le Ministre compte aussi présenter ces mesures aux associations étudiantes au cours des prochaines semaines en vue d’une entrée en vigueur pour l’automne 2020. L’AGE UQTR se dit encouragée d’apprendre qu’une consultation aura lieu et soutient que tout argent visant les étudiant-e-s est la bienvenue. De plus, celle-ci surveillera la publication des règles budgétaires avec attention pour en voir les retombées.

En raison des frontières qui sont fermées, leur recrutement est compromis.

Frontières et étudiants internationaux

En ce qui a trait aux étudiant-e-s internationaux et internationales, la situation actuelle pose une incertitude quant à leur recrutement pour l’automne 2020. En raison des frontières qui sont fermées, leur recrutement est compromis. Le Ministère dit analyser présentement la situation et des orientations sont à venir. Du côté de l’UQTR, on suit la situation de près à ce que rapporte M. Jean-François Hinse, responsable aux médias. Au sein de l’institution, la communauté étudiante internationale constitue une population importante de l’UQTR, soit environ 10% à 12% de son corps étudiant.

La déréglementation des frais de scolarité pour la communauté internationale a grandement impacté la dépendance des universités par rapport à celle-ci pour son financement. Le journal a questionné le ministère à savoir si celui-ci compte réinvestir dans le système universitaire. Celui-ci dit analyser la situation et que des annonces pourraient suivre. Du côté de l’AGE UQTR, on décrit la situation comme ayant des enjeux humains importants mais aussi financiers pour l’Université.

À une échelle plus locale, le support continue

Lancé le 30 mars dernier, le fond d’urgence de l’UQTR ne dérougit pas lui non plus. Alors que plus de 1760 personnes aux études ont eu droit à une aide, c’est environ 345 000$ qui ont été amassés. De nombreux donateurs ont contribué à ce fond, permettant notamment une aide d’urgence à ceux et celles n’ayant pas droit aux prestations gouvernementales, comme le souligne M. Daniel Milot, Directeur général de la Fondation de l’UQTR.

«Comme ce ne sont pas tous les étudiants qui ont droit à une prestation des gouvernements, ou que certains sont en attente d’un versement, ce soutien ponctuel demeure pertinent, et, tant qu’il y aura de l’argent dans les coffres, nous poursuivrons les efforts grâce à la générosité de tous les donateurs», ajoute M. Milot.

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