Science vivante à l’UQTR pour la Journée mondiale de l’anatomie

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Affiche de l’INA UQTR lors de la Journée internationale de l’anatomie le 15 octobre 2025. Crédits: Journaliste.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’anatomie, célébrée le 15 octobre à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), des spécialistes et étudiants ont présenté au public les coulisses de la recherche anatomique, allant de la neuroanatomie à la décomposition humaine.

De vrais cerveaux manipulables à mains nues

Cerveaux humains dans la « Plastination » . Crédits: Journaliste.

Pour la Journée mondiale de l’anatomie, l’Institut d’anatomie de l’UQTR a mis en place un stand sur les neurosciences, dirigé par Amy Gérin-Lajoie, étudiante en maîtrise de sciences biomédicales. Les visiteurs ont pu observer de véritables parties de cerveaux humains, provenant de dons donnés à la science. Ces cerveaux ont été soumis à une procédure nommée plastination, qui implique l’extraction de l’eau et des lipides présents dans les tissus pour les substituer par des polymères durcissables tels que le silicone. L’issue; des pièces sans danger que l’on peut toucher à mains nues, sans avoir besoin de gants. L’un des cerveaux exposés était même complet. Amy a profité de l’occasion pour expliquer les différentes structures du cerveau, comme les hémisphères, le cervelet, incluant le tronc cérébral qui est « une région souvent méconnue » souligne-t-elle. Ainsi que le système nerveux central, tous visibles malgré les effets de la plastination.

Un institut en pleine croissance

Par ailleurs, Amy Gérin-Lajoie a évoqué les ambitions de développement de l’Institut national d’anatomie, rattaché à l’UQTR. Actuellement, cette extension du laboratoire d’anatomie permet l’étude d’environ une centaine de corps par année. Toutefois, les capacités limitées obligent l’Institut à refuser certains dons. « En ce moment, je pense qu’on est capable d’accepter environ une centaine de corps par année », explique-t-elle, soulignant l’importance d’un agrandissement à moyen terme. L’objectif est de pouvoir accueillir davantage de dons et bonifier la formation et la recherche. Amy rappelle également que seules cinq institutions au Québec acceptent les dons de corps à la science, ce qui limite les possibilités pour les chercheurs et étudiants. Ce projet d’expansion s’inscrit donc dans une volonté de répondre à une demande croissante, tout en continuant à offrir un accès direct à du matériel anatomique de grande qualité, comme celui présenté lors de cette journée.

Un site rare au monde pour étudier la décomposition humaine

Élisabeth Cuerrier-Richer, professeure associée et chargée de cours au département d’anatomie de l’UQTR, enseigne l’anatomie forensique et offrira cet hiver un cours d’anthropologie forensique dans le cadre du baccalauréat en sciences forensiques. Anthropologue judiciaire de formation, elle coordonne le site RESTES, une extension extérieure du laboratoire d’anatomie. Ce site permet l’étude de la décomposition humaine à partir de dons de corps faits avec consentement. « Cet individu-là, sur mon kiosque, a été placé en 2020 », explique-t-elle. Une autorisation a permis de prolonger l’étude jusqu’en 2026, au lieu des trois années habituelles. « Mais les gens peuvent consentir, la famille, à être laissé plus longtemps que 3 ans. » RESTES est unique au Canada, et l’un des 13 seuls sites de ce type dans le monde. Il permet aux chercheurs d’analyser des cas réels dans des environnements naturels pour mieux comprendre les processus post-mortem.

Stand sur le squelette. Crédits: Journaliste

Comprendre les effets de l’environnement sur le corps

Le corps présenté par Élisabeth, bien qu’invisible sur les photos par respect pour la famille, a été placé en surface, directement sur la terre. Les chercheurs ont pu observer des taches brunâtres causées par le contact avec le sol, ainsi que des micro fractures attribuables aux rayons UV. « À cause des rayons UV du soleil, ce n’est pas juste sur la peau que ça affecte, mais sur les os aussi », dit-elle. Il s’agit d’un phénomène connu sous le nom de « blanchiment par le soleil ». Chaque corps se décompose différemment.

en milieu plus froid versus plus chaud, il y a une différence de vitesse en terme de décomposition, c’est certain », affirme-t-elle.

L’événement a permis de présenter au public des travaux scientifiques concrets menés à l’UQTR, tout en mettant en lumière l’importance des dons de corps dans l’avancement de la recherche et de l’enseignement en anatomie.

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