On sera heureux : l’inaccessibilité mise au grand écran

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Affiche du film On sera heureux. Crédits: Iris Productions

En salle depuis le 7 novembre dernier, On sera heureux a été réalisé par Léa Pool. Mettant en vedette les acteurs Mehdi Meskar, Alexandre Landry, Aron Archer er Céline Bonnier, le film présente la douleur et les sacrifices requis pour accéder à la liberté.

La froideur du système judiciaire

Affiche officielle du film. Crédits : IMDb

Le film débute par le mariage de Reza en Iran. De fil en aiguille, on comprend que cet événement n’est qu’une mascarade pour cacher son homosexualité. Son amant étant fusillé par la police, il fuit son pays qui s’en prend à la communauté LGBTQ+. Pendant son périple, il fait la rencontre de Saad, un marocain qui souhaite trouver une vie meilleure hors de la terre où il est né. Les deux hommes trouveront racines ensemble au Canada, plus précisément au Québec. Désormais en couple, ils désirent reprendre leur vie à zéro dans un endroit où ils n’auront pas à cacher leur orientation sexuelle.

Or, le système d’immigration n’est pas toujours accueillant pour les nouveaux arrivants. Reza, ayant de la difficulté avec la justice, se retrouve dans l’obligation de se cacher par crainte d’être déporté en Iran où une mort certaine l’attend. Saad, pour le sauver, entreprendra de séduire l’avocat de la ministre de l’Immigration.

Le long-métrage présente le périple du couple à travers divers pays avant d’arriver au Canada. La majorité des autorités locales sont présentées d’une manière cruelle et celles-ci traitent les réfugiés comme des animaux. Les images sont déroutantes. Ces systèmes, créés avec l’optique de fournir de l’aide aux personnes dans le besoin, se révèlent être complètement hypocrites.

Des performances touchantes

Aron Archer dans le rôle de Reza. Crédits : IMDb

Mehdi Meskar et Aron Archer, respectivement Saad et Reza, nous offrent une performance touchante. Ils ont dépeint l’espoir, le sacrifice, l’amour, la torture, etc. Ils réussissent à faire cohabiter des émotions contradictoires tout au long du film, ajoutant de la profondeur et de la richesse autant à leur personnage qu’aux enjeux abordés par cette œuvre. On y perçoit la difficulté d’avancer, les doutes et, surtout, la résilience des protagonistes qui se battent corps et âme pour leur vie et celle de leurs proches.

Alexandre Landry, dans le rôle de Laurent, l’avocat, nous offre une prestation où justice, morale, émotion et froideur sont au rendez-vous. Aux premiers abords, le personnage est difficile à cerner. Malgré le fait qu’il semble apprécier les avances de Saad, il les rejette en même temps. Pourtant, peu de temps après leur première nuit, il ne peut plus se passer de lui. Cette rapidité dans le développement de la relation, qui sonnait malheureusement un peu faux, est probablement causée par la structure du film. Leur lien a une utilité et il fallait aller au cœur de celui-ci avec empressement. Cela étant dit, Landry dépeint parfaitement amour et trahison vers la fin du film, nous donnant une performance touchante et déchirante.

On sera heureux à la fin?

Oui et non. Le film reste fidèle à lui-même et ne nous propose pas une fin digne d’une romance hollywoodienne. Au contraire, dès qu’on semble s’en sortir, un autre problème survient. Ce long-métrage n’enrobe pas ses propos pour adoucir la cruauté du monde. Il présente des vérités difficiles qui sont d’actualité. Il pousse à réfléchir, à entamer une discussion avec notre entourage et à nous sensibiliser face à l’autre. On retient particulièrement que l’humain n’est pas un numéro et que le système judiciaire doit s’humaniser pour remplir sa vraie mission: aider.

On sera heureux est un film touchant où la réflexion est de mise. Le film est présentement à l’affiche au cinéma Le Tapis Rouge.

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