À la lumière des projecteurs : le cinéma, témoin de l’Histoire

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Rencontre avec le critique français Sylvain Garel

Sylvain Garel était invité le jeudi 29 février par la SSJB (Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie) et la Librairie Poirier de Trois-Rivières pour échanger sur son nouveau livre, Le FLQ dans la cinématographie québécoise.

À la lumière des projecteurs est une chronique sur le cinéma bimensuelle mêlant critique de films, analyse de courants et réflexions sur le 7ème art. Cette semaine, nous avons assisté à l’entrevue du critique de cinéma français Sylvain Garel. Crédits: Camille Ollier.

L’historien et le cinéma

Historien de formation, professeur au lycée en France  (15-18ans) et homme politique, Sylvain Garel est auteur et critique de cinéma. Il a notamment crée le premier festival de cinéma québécois à Blois en 1991. Venu au Québec à l’occasion des Rendez-vous Québec cinéma qui avaient lieu cette semaine à Montréal, l’auteur était convié pour présenter son dernier ouvrage Le FLQ dans la cinématographie québécoise.

Rassemblant ses recherches dans le cadre de sa thèse en histoire du cinéma, ce livre paru en 2023 aux éditions Somme toute recense de façon exhaustive plus de 250 œuvres documentaires ou de fiction en français ou en version doublée, dont une cinquantaine inachevées.

L’auteur retrace le mouvement et les actions du Front de Libération du Québec. On y retrouve des analyses d’extraits, des témoignages ainsi que des documents d’archives. En deux parties, l’ouvrage se compose d’une part d’un essai historique relatant l’évolution de la représentation du FLQ au cinéma des années 1960 à aujourd’hui. D’autre part, une recension exhaustive présente et analyse chaque film de manière détaillée.

Crédits : Les libraires.ca

Histoire et mémoire du Québec

Le livre de Sylvain Garel est une ressource précieuse pour tous ceux qui s’intéressent au cinéma et à l’histoire québécoise. Il offre une perspective unique sur un pan important de l’histoire du Québec et sur la manière dont il a été représenté à l’écran. À travers différents points de vue, le cinéma permet d’appréhender les évènements différemment, d’en apprendre davantage, de défaire certaines idées. Une telle recherche, par son ampleur et sa précision, offre un regard neutre et novateur sur ces combats menés par des jeunes hommes engagés et convaincus par leur cause. Il permet une mise en lumière non seulement sur des anecdotes et des passages de films méconnus ou parfois ignorés, ainsi que sur les enjeux politiques, sociaux et culturels que ces représentations sous-tendent.

Alors que certaines œuvres ont tendance à tomber dans l’oubli, Sylvain Garel permet d’en dépoussiérer un grand nombre et de redécouvrir et conserver leur mémoire et les répercussions de ces évènements sur la société québécoise.

De gauche à droite : Réal Boisvert, président de la SSJB, Jean-François Veilleux, historien et philosophe, Sylvain Paquin, le directeur général de la SSJB et Sylvain Garel, auteur. Crédits : journaliste.

Cinéma et devoir de mémoire

Comme l’auteur Sylvain Garel le soulignait durant l’entrevue, le cinéma québécois est peu représenté à l’international. Bien que le festival qu’il avait créé s’est éteint pour des raisons d’accords et de financements franco-québécois, la production cinématographique québécoise gagne a être connue et partagée. Pour lui, il était important de pouvoir offrir une programmation large et variée (plus de 100 films à l’affiche en l’espace de 5 jours étaient proposés), et accessible à tous, notamment grâce à ses partenaires, dont le soutien d’organisations comme la SOGIM (Société générale de l’industrie du cinéma et de la communication). Ainsi, l’accès à des œuvres de qualité et aux messages forts peut être favorisés, comme le font les Rendez-vous des cinémas du monde qui ont lieu jusqu’en avril grâce au Comité de Solidarité de Trois-Rivières, au Cégep de Trois-Rivières.

Si le critique de cinéma aurait aimé sous-titrer son livre Un livre pour (presque) tout connaître sur le FLQ, il n’en reste pas moins que par le biais du cinéma il parvient à raconter l’histoire d’un mouvement initié par une classe ouvrière alors à bout de souffle, et c’est par des travaux de recherches similaires que l’histoire continue de s’écrire, et qu’en tant que citoyens, du Québec et du monde, nous pouvons mieux comprendre et appréhender le cours des évènements.

En s’appuyant sur des films de fiction et des documentaires, le cinéma et ses artiste offrent une vision plus complète et nuancée des mouvements sociaux, de leurs motivations et de leurs actions. Explorer le passé à travers le cinéma et la recherche historique font partie de ces trésors de la pensée humaine, qui permettent d’éclairer le présent et de bâtir un avenir plus prometteur.

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