À vrai dire, L’Éditorial : Au pays du bonheur et ce que la Finlande nous enseigne

Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur une question particulièrement intéressante d’un point de vue sociétal. Elle concerne une nation déjà évoquée dans un récent éditorial pour ses valeurs honorables axées sur la santé et le bien-être. Dans la continuité de cette quête de paix d’esprit, penchons-nous sur la question suivante : pourquoi la Finlande est-elle le pays le plus heureux du monde¹ ?

Le rang indétrônable de la Finlande

Pour répondre à la question du pays le plus heureux du monde, le World Happiness Report se base sur 6 variables, soit : le revenu, l’espérance de vie, le support social du pays, le degré de liberté, la confiance et la générosité²; des facteurs qui seront notamment abordés dans cet éditorial. À noter que, dans bien d’autres sphères de la société, les Finlandais semblent avoir instauré une certaine philosophie de vie qui les place en tête de liste en matière de bonheur collectif. Voyons par ailleurs ce que nous, en tant que nation québécoise, pouvons faire pour nous accorder, nous aussi, une belle dose de bonheur quotidien. 

Mise en contexte

Les questions les plus simples sont parfois les plus difficiles à résoudre. En fait, j’avais déjà tenté d’y répondre pour la première fois en 2019, dans le cadre de mon cours Démarche d’intégration des acquis en sciences humaines au Cégep. Aujourd’hui, j’aimerais approfondir pourquoi la Finlande est le pays le plus heureux au monde et observer ce phénomène sous d’autres angles. Dans ma première approche, plus économique et sociologique, j’avais démontré que le revenu, la redistribution des richesses, l’imposition ainsi que le degré de liberté, entre autres, étaient des facteurs déterminants et pris en compte dans l’étude du World Happiness Report. Ma dissertation comptait plus de vingt pages. Effectivement, il y a beaucoup à dire à ce sujet. La question demeure d’actualité, comme le démontre le classement de la Finlande, qui a obtenu la première place des pays les plus heureux au monde pour une 8e année consécutive en mars dernier³. C’est pourquoi je trouve fascinant d’observer les tendances finlandaises et, peut-être, d’en tirer une leçon ou deux.

Une piste de solution : une autre mentalité 

Dans mon premier éditorial, j’avais souligné l’importance de la connexion à la nature et des traditions ancestrales finlandaises, conçues pour renforcer l’esprit face aux conditions extrêmes et préserver la santé physique et mentale⁴. Cette manière de vivre, qui place au centre de l’existence l’harmonie du corps et de l’esprit grâce à la force et au courage, se manifeste notamment à travers un concept profondément enraciné en Finlande : le sisu. Ce terme ne peut être traduit en d’autres langues, car il n’y a pas d’équivalents directs pour rendre l’ampleur et l’énergie derrière le concept. Étymologiquement, sisu provient de sis, qui signifie « intérieur », et de sisus, pour « entrailles ». Il renvoie à l’idée universelle que le courage se trouve dans le ventre, comme le montrent les expressions françaises « en avoir dans le ventre » ou anglaises « he’s got guts » (ou « avoir du guts » en québécois!). « C’est le cœur de l’âme finlandaise, l’acharnement patient qui permet aux Finlandais d’affronter toutes les situations et de mener à bien leurs objectifs »⁵. Avec une telle mentalité, empreinte de force d’esprit et de détermination, le bonheur ne peut être bien loin.

Des valeurs égalitaires au cœur de l’identité finlandaise

Dans mes recherches sur le sujet, j’en suis venue à la conclusion que l’aspect communautaire est au cœur des valeurs finlandaises,  tant dans la vie personnelle que dans la société et les institutions du pays. D’un point de vue économique, plusieurs mesures sont mises en place par le gouvernement finlandais, dont certaines déjà mentionnées, pour réduire les inégalités, un facteur directement lié au niveau de bonheur d’une population. Cette priorité accordée au bien-être collectif contribue également au degré de confiance des Finlandais envers l’État, autre indicateur analysé dans le cadre de cette recherche. Du côté des citoyens, les valeurs de tolérance, d’inclusion et de respect de la diversité sont omniprésentes.

Un tableau comparatif des pays nordiques et des pays nord-américains

Parmi ces perdants, trois pays — les États-Unis, la Suisse et le Canada — ont vu leur score chuter de plus de 0,5 point sur l’échelle de 0 à 10, ce qui les place parmi les quinze plus grands perdants.⁶ Tandis que les pays scandinaves sont continuellement en tête de liste et se disputent les meilleurs classements d’année en année, l’écart avec les pays nord-américains semble s’élargir. 

Si nous commencions à prioriser notre santé mentale et physique, à considérer les autres comme des égaux et faisant partie d’une même nation aux liens solides, et à cultiver davantage de tolérance et de bienveillance envers nous-mêmes et nos concitoyens, pensez-vous que le Québec, ou le Canada, verraient son rang s’améliorer? Il est difficile de donner une solution à cette problématique en quelques lignes, mais l’essentiel est devant nous et, à mon avis, les faits parlent d’eux-mêmes.

On se retrouve donc dans deux semaines pour un nouveau plongeon culturel inspirant.

Sources :

1. https://data.worldhappiness.report/table ↩︎
2. https://www.worldhappiness.report/ed/2025/caring-and-sharing-global-analysis-of-happiness-and-kindness/ ↩︎
3. https://www.lapresse.ca/international/2025-03-19/pays-les-plus-heureux-au-monde/la-finlande-reste-au-sommet-les-e-u-chutent-au-plus-bas-jamais-enregistre.php#:~:text=Les%20pays%20nordiques%20disposent%20tous,sant%C3%A9%20pour%20la%20plupart%20universels ↩︎
4. https://zonecampus.ca/a-vrai-dire-leditorial-voyage-au-coeur-de-soi/ ↩︎
5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sisu ↩︎
6. https://www.worldhappiness.report/ed/2025/caring-and-sharing-global-analysis-of-happiness-and-kindness/ ↩︎