Selon ce qu’a appris le journal, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offrira bientôt un certificat en sexologie sur son campus. Il s’agit d’une grande victoire pour l’Association des étudiant.e.s en sexologie (AES) de l’UQTR, qui ne se voyait offerts qu’un microprogramme de premier cycle et quelques cours en lignes jusqu’à tout récemment.
Le journal s’est entretenu avec la nouvelle présidente de l’association, Elsa Villeneuve. En poste depuis deux mois, elle ne ménage pas les éloges envers les acteur.rice.s qui ont longtemps mené ce combat vers l’obtention d’un certificat. « Je reçois du crédit, mais dans les faits, je me dois de tout donner à ceux qui ont su mener la bataille avant moi », mentionne-t-elle, d’entrée de jeu.
Le fruit d’une très longue démarche
Comme elle le mentionne, la démarche est en grande partie redevable à monsieur Pierre Soucis, ancien chargé de cours au Département de psychologie de l’université. Il y a cinq ans, en 2014, ce dernier, appuyé par plusieurs collègues, avait remis un plan détaillé de leur certificat idéal au décanat des études de l’UQTR. Malheureusement, il n’avait pas jugé bon d’y donner suite, à ce moment. Heureusement, l’AES s’est montrée résiliente jusqu’au printemps 2019, où le projet se concrétise enfin et où les militant.e.s sont enfin récompensé.e.s.
Sur une note plus historique, madame Villeneuve rappelle tout de même que l’université ,désormais quinquagénaire, offre des cours liés à la sexologie depuis 1988. Selon elle, la sexologie a gagné en visibilité, en crédibilité et en pertinence, lors des dernières années. L’arrivée de l’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ), en 2013, a redoré la profession et a fait en sorte que les étudiant.e.s s’intéressent de plus en plus au domaine de la sexologie quand vient le temps de se lancer dans leurs études.
Ce certificat, à qui servira-t’il?
En abordant le nouveau certificat, madame Villeneuve ne peut cacher que les sexologues et les intervenant.e.s en sexologie sont de plus en plus en demande dans les différents milieux de la société. « Nous faisons face à de plus en plus d’enjeux comme l’hypersexualité. Aussi, l’avènement des technologies nous place devant de nouveaux fléaux comme la cyberinfidélité ou le sexting » mentionne-t-elle. En ce sens, ce nouveau programme pourra former des professionnel.le.s qui pourront aider la population, faire de la prévention et donner de l’aide aux gens qui ont besoin d’aide.
La présidente de l’AES note aussi que le nouveau programme viendra combler un manque chez certain.e.s intervenant.e.s. Elle rappelle que la sexualité est à la base de chaque vie humaine et y est omniprésente. Toujours selon madame Villeneuve, la sexologie, comme la société, évolue, se modernise et se complexifie. C’est pourquoi il est essentiel que ceux.celles qui gravitent autour de cette science puissent bénéficier de connaissances approfondies et d’un perfectionnement perpétuel.
Voir plus loin, offrir plus gros
À l’image de son association étudiante, madame Villeneuve semble être une femme déterminée. Même si elle se dit très fière de cette grande victoire, elle ne compte pas s’en satisfaire. Elle ne cache pas que l’AES aimerait récolter de cette victoire un plus grand déploiement. « Éventuellement, nous aimerions pouvoir offrir le baccalauréat et/ou le doctorat en sexologie. Pour l’instant, c’est l’Université du Québec à Montréal (UQAM) qui en détient le monopole » conclue-elle. Toutefois, parions qu’avant d’entamer les démarches pour les plus grands programmes, les hautes instances de l’association prendront quelques semaines pour fêter leur toute nouvelle acquisition.