Ancienne étudiante du baccalauréat en arts plastiques, Évelyne Boutet dirige aujourd’hui Le beau brin, sa propre boutique de laine à Trois-Rivières. Mais avant d’en arriver là, Évelyne a tâtonné et s’est essayée à de nombreuses expériences. C’est au beau milieu de pelotes multicolores qu’elle a chaleureusement accepté de revenir sur son parcours assez original.
Difficile de trouver sa voie
Pendant ses études à l’Université du Québec à Trois-Rivières, la jeune femme explique qu’elle cumulait deux emplois qui la passionnaient, soit comme guide-animatrice au Centre d’exposition Raymond-Lasnier et en tant qu’ouvreuse-placière pour la salle de spectacle Anaïs-Allard-Rousseau. À la fin de son baccalauréat, Évelyne a continué à travailler à la Maison de la culture de Trois-Rivières, mais après un an à temps plein, «j’ai réalisé que le travail de bureau ne me convenait pas, je n’étais pas à ma place, même si les conditions étaient parfaites et les gens aussi», confie-t-elle.
Comment exploiter ce potentiel créatif ?
Ensuite, Évelyne a étudié quatre mois en infographie, pour se rendre compte que «ça ne marchait pas non plus et j’étais un peu découragée, car je ne savais pas ce que je voulais faire. J’avais un grand côté créatif et artistique, mais j’étais vite lassée de mes boulots», ajoute-t-elle.
La jeune femme décide également de répondre à l’annonce d’un laboratoire dentaire à la recherche d’une personne habile manuellement. «J’ai été embauchée et mon travail consistait à sculpter des dents en cire dans le but d’en faire des prothèses fixes (couronnes, etc.)», indique-t-elle. Mais là encore, Évelyne explique qu’elle ne s’épanouissait pas totalement, «qu’il manquait quelque chose».
«Je n’ai jamais regretté d’avoir fait un bac en arts parce que c’était vraiment moi, j’ai eu du fun, c’était tout le temps des défis à relever, et j’ai adoré ça» – Évelyne Boutet
«Travailler pour quelqu’un, avoir une paie sensiblement toujours la même et versée à telle date, bref, la routine, ce n’était pas pour moi». Alors, après deux ans et une restructuration complète du laboratoire dentaire, la jeune femme s’est retrouvée au chômage.
Cependant, elle insiste: «je n’ai jamais regretté d’avoir fait un baccalauréat en arts parce que c’était vraiment moi, j’ai eu du fun, c’était tout le temps des défis à relever, et j’ai adoré ça».
Le déclic
Évelyne a commencé à tricoter en 2007, après l’obtention de son baccalauréat. Elle nous raconte que c’est sa mère, tricoteuse aguerrie, qui lui a enseigné les bases fondamentales du tricot, mais sans jamais l’avoir incitée à en faire auparavant. «Et puis j’ai revu un ami du baccalauréat en arts qui me voyait tricoter et qui un jour m’a dit « ça ne te tenterait pas d’ouvrir une boutique de laine en bas de chez nous? ». Et j’ai juste répondu « bin oui ». Je faisais encore de la peinture et j’exposais de temps en temps, mais je savais que je ne voulais pas en vivre».
Évelyne a donc suivi un cours pour pouvoir créer son entreprise et, six mois plus tard (mars 2012), Le beau brin ouvrait au 1748, rue Saint-Philippe. La gérante avoue avoir surfé sur la vague de tricoteuses à Trois-Rivières. «On savait qu’un besoin allait se faire sentir prochainement, car l’une des deux boutiques de laine avait fermé et que l’autre n’allait pas tarder à suivre».
L’épanouissement, enfin!
«J’ai réalisé que je voulais être une commerçante autonome et indépendante, afin d’avoir le plein contrôle de mon travail. J’aime voir le résultat de toutes les actions entreprises. Et puis j’ai la chance de déterminer mes horaires librement. En plus, dans la boutique, j’ai toujours un projet sur le feu: les ateliers, l’inventaire, les patrons, etc., c’est ça qui est le fun!», s’enthousiasme-t-elle.
Parallèlement à son poste de gérante de boutique, Évelyne continue à peindre. Elle a d’ailleurs participé à plusieurs expositions, notamment Présence, en 2011, à la Galerie d’art du Parc, où elle exposait seule.
Bref, une jeune femme tenace et dynamique, qui n’a jamais cessé d’y croire.