Anthropologie moderne: L’affront des générations

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Les X, les Y, les Z ou les C, appelez-les comme vous le voulez, mais une chose reste certaine: il y a, entre les générations québécoises, des fossés infranchissables.

Personne n’écoute personne, personne ne comprend personne et tout le monde crie sur tout le monde. Par contre, il y a un élément sur lequel tout le monde s’entend, c’est que c’était donc bien mieux dans notre temps…!

Je me suis amusée à dresser un bref portrait des générations du moment. Ça n’a rien de scientifique ni même de subtil. Ce ne sont que des observations remplies de préjugés comme je les aime!

Génération X: Les post-boomers-à-marde.

Tout d’abord, il y a la fameuse génération X, celle dont tout le monde parle depuis des années. Des vieux croutons qui ont passé leur jeunesse à fumer de l’herbe et à danser nu dans les champs pour ensuite finir en habit cravate dans une tour à bureaux quelconque… Des rêveurs.

Ce sont eux qui ont été les pionniers de la mode des prénoms unisexes: Marcel/Marcelle, André/Andrée, Daniel/Danielle et, pour les moins chanceux, Carol/Carole. Quelle mauvaise idée.

C’est la génération où les Ghislain, les Réjean et les Robert ont de grosses compagnies pis bien des blocs sur la Rive-Sud. Les mêmes qui prennent une semaine de vacances l’été pour amener leur petite femme se faire griller les fesses à Myrtle Beach aux States (une semaine, parce que deux semaines c’est beaucoup trop de temps libre à gérer).

C’est également la génération où les Francine, les Sylvie et les Louise sont capables de te faire n’importe quel rebord de pantalon entre deux épisodes du Banquier et ont les capacités pour te gosser des rideaux à partir de tout, même d’un drap contour.

Les Yves, les Johanne et les Denis de cette génération ont la fâcheuse manie de toujours essayer de nous faire feeler cheap d’être née dans les années où il y avait plus que trois postes à la télé. Ils essaient toujours de nous faire croire qu’ils ont grandi dans la misère noire comparativement à nous… Ils ont peut-être grandi dans des conditions moins douillettes que nous, mais une chose est sure, ils vont vieillir dans le confort et la ouate, les vieux maudits… liberté 55, gang de chanceux!

Génération Y: Génération de perdus, oui!

Pas bien bien mieux que la génération précédente, la génération Y est la génération de fouteurs de trouble. Ayant grandi avec Passe-partout, Mortal Kombat et les Tortues Ninjas, les Marc, les Carl et les Guillaume refusent de grandir. Ils sont encore pris dans la phase du «non» et remettent tout en cause.

Les Maude, les Alexandre et les Catherine n’appartiennent à personne, pas même à un employeur. Ce sont d’heureux infidèles, que ça vous plaise ou non, et que ça leur plaise ou non.

C’est avec cette génération qu’est arrivée la folie des prénoms-composés. Pour les filles, on jumelait les prénoms avec «Marie»: Marie-Ève, Marie-Pierre, Marie-Soleil. Pour les gars, un peu plus de choix, on jumelait les prénoms avec «Marc», «Jean» ou «Pierre»: Marc-André, Marc-Antoine, Jean-François, Pierre-Luc. Si ton prénom était jumelé avec un autre prénom que ceux-là, bahhh… t’étais fucké.

Personne n’écoute personne, personne ne comprend personne et tout le monde crie sur tout le monde. Par contre, il y a un élément sur lequel tout le monde s’entend, c’est que c’était donc bien mieux dans notre temps…!

En 90, le Maxime était un peu comme la Sylvie des années 70, il était partout. Il y en avait au moins quatre par classe! Étrangement, au primaire, toutes les mères de mes amis prénommés Maxime s’appelaient Sylvie… En fait, oubliez ça! Toutes les mères de mes amis au primaire s’appelaient Sylvie…

Génération Z: Les petits *** d’enfants roi.

En terminant, la génération Z, ou C pour «hyper-connecté», a été élevée avec Caillou qui pétait des coches à chaque émission pour avoir sa bébelle. Ils ont appris à parler de leurs Zémotions avec un grand Z pour épanouir leur petit Moi intérieur. Ils ont grandi avec les réseaux sociaux et n’ont aucune idée qu’il fut un temps où il y avait une barrière entre la vie privée et la vie publique.

J’aimerais bien vous dire ce que font les Mathis, les Justine et les Noah de différent des autres générations, mais je ne le sais pas pantoute, parce qu’on vit carrément sur deux plateformes différentes.

Par contre, ce que je sais, c’est qu’ils ont repris la bonne idée des prénoms-composés et les ont adapté à leur génération pour les rendre origi-fucking-naux. Maintenant, plus question de «Marie», de «Jean» ou de «Marc», non! On accorde n’importe quel prénom, ou devrais-je dire n’importe quel son primitif, avec un prénom, ce qui donne des Lou-Ann, des Yan-Noam, et des christis de Lili-Rose…

Intertitre : Personne ne comprend personne

C’est normal qu’on se comprenne pas, on ne parle juste pas le même langage: les X parlent de piasses, les Y parlent avec leur nombril et les Z parlent un dialecte informatique qui contient beaucoup trop de voyelles à mon gout. C’était donc bien mieux dans mon temps!

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