Jusqu’au 24 novembre prochain, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier présente deux expositions, soit La conscience des limites (Icare) de Philippe Boissonnet ainsi que Sur la trace du renard de Louis Perreault.
Le mythe grec rencontre la technologie
Philippe Boissonnet est maintenant bien connu dans le domaine artistique de Trois-Rivières. Professeur en arts visuels et médiatiques à l’UQTR, il est aussi directeur de l’Unité de recherche en arts visuels (URAV). Pour sa nouvelle exposition, il a choisi de mélanger la mythologie grecque avec la sculpture holographique et l’installation vidéo interactive.
Icare est un personnage connu de plusieurs. Son histoire est celle d’un homme qui, pour s’échapper en volant, s’est fait faire des ailes de cire. Son seul avertissement: ne pas trop s’approcher du soleil. Mais comme il aimait de plus en plus le sentiment de pouvoir lorsqu’il allait plus haut, son ambition malsaine a fait que la cire s’est mise à fondre. C’est justement l’idée de cette chute, ce pouvoir déchu, qui a inspiré Philippe Boissonnet.
D’un point de vue artistique, il tente de trouver de nouvelles manières de mélanger les médias et l’image lumineuse. C’est donc avec l’idée du mythe d’Icare et de cette hybridité qu’il a créé les trois œuvres qui se retrouvent dans le Centre d’exposition Raymond-Lasnier. La première, qui se trouve à droite en entrant, amène le visiteur à marcher sur l’œuvre, une projection qui change dès qu’elle capte son mouvement. On se retrouve donc à marcher sur la terre et à contrôler son mouvement avec les pieds. Cette œuvre se réfère au sentiment de puissance que l’on peut avoir à dominer la Terre.
L’artiste Louis Perreault s’est donné comme mandat de prendre en photographie les lieux et les traces de l’occupation.
Pour les deux autres œuvres, c’est encore la puissance technologique et le sentiment de pouvoir qui ont inspiré l’artiste. La première, accrochée dans une immense structure vide de cubes, présente une image qui apparait lorsqu’elle croise la lumière. La même technique se retrouve sur sa troisième œuvre, qui se trouve au sol. On y voit ce qui semble être Icare qui tombe du ciel, se dirigeant vers la Terre. Encore une fois, l’angle de vue doit coordonner avec la lumière, ce qui rend le tout très impressionnant.
Les traces des ruines
La deuxième exposition est celle de Louis Perreault, Sur les traces du renard. Enseignant en photographie au Cégep André-Laurendeau, Louis Perreault s’est senti interpelé par un site particulier: le terrain anciennement occupé par la Canadian Steel Foundries dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. Alors que la vocation du lieu est vouée à l’abandon, il s’est rendu compte que, contre toutes attentes, il y avait des habitants.
Que ce soit renards, chats errants ou encore itinérants, ces occupants laissent des traces tangibles sur le site de l’ancienne usine. L’artiste Louis Perreault s’est donné comme mandat de prendre en photographie les lieux et les traces de l’occupation. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que l’exposition est présentée en ordre chronologique. C’est donc à travers les quatre saisons qu’il montre un paysage dévasté, mais qui brille par sa beauté.