C’est lors de l’Assemblée générale annuelle du 3 octobre dernier que plusieurs étudiants ont appris le renvoi de la directrice administrative de l’AGE UQTR, Janyne Héroux, qui était en poste depuis une quinzaine d’années. Et, disons-le, les esprits se sont échauffés au 1012 Nérée-Beauchemin.
La présidente de l’AGE UQTR, Carol-Ann Rouillard, a d’abord lu la proposition adoptée à l’unanimité en conseil d’administration en réponse au questionnement d’une étudiante sur les raisons du renvoi de l’ancienne directrice administrative. Il s’en est suivi de forts échanges entre les membres et les officiers de l’AGE UQTR.
Ce qu’on a appris
Une enquête avait été demandée par l’administration de l’UQTR, au printemps dernier. Selon les résultats de l’enquête, l’ancienne employée avait accepté 12 à 15 caisses de bière gratuitement de la part du fournisseur Molson, ce qui était interdit selon les spécifications de son contrat. Aussi, on lui reprochait de laisser partir l’ancien gérant du bar la Chasse-Galerie avec plusieurs caisses de bières vides, ce qui, selon le vice-président aux finances et développement, François Arcand, représenterait un montant d’environ 3 500$. «On ne pouvait plus lui faire confiance dans ses fonctions», explique Mme Rouillard.
La décision du renvoi a été prise en conseil d’administration, lors d’un huis clos. Selon la secrétaire générale de l’AGE, Jasmine Raymond-Drainville, la tenue du huis clos s’imposait : «Lorsqu’il est question d’un contrat d’employé, ce doit être confidentiel.» C’est justement l’impossibilité de connaître ce qui s’est dit qui en a indigné plus d’un : «La lecture de la proposition, ça ne nous aide pas. Ce qui s’est dit d’important, c’était en huis clos», s’est récrié Maxime Lévesque, étudiant en langues modernes et traduction.
Il est donc impossible d’en apprendre plus pour l’instant, surtout que l’ex-employée a déposé une plainte à la Commission des normes du travail. Elle conteste la décision de son renvoi. L’AGE a proposé une médiation et est présentement en attente d’une réponse de l’autre partie.
L’ancienne employée avait accepté 12 à 15 caisses de bière gratuitement de la part du fournisseur Molson, ce qui était interdit selon les spécifications de son contrat.
La mise à pied a été annoncée le 23 juillet dernier et entrait en vigueur dès l’instant de l’annonce. Or, selon la Commission des normes du travail, le préavis pour un employé comptant plus de dix ans de service doit être de huit semaines. «Puisqu’il y a eu faute grave, le préavis ne s’applique pas», explique Mme Rouillard.
Une Assemblée générale spéciale a finalement été commandée par les étudiants présents pour connaître tous les tenants de cette affaire, une fois qu’elle sera réglée. L’Assemblée générale n’a toutefois pas le pouvoir de révoquer une décision relative à la gestion des ressources humaines prise par le conseil d’administration.
Discours choc
Louis-Serge Gill, l’ancien vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs, a lu, devant les étudiants présents lors de l’AGA, un courriel envoyé aux officiers de l’AGE peu avant sa démission qui expliquait, selon lui, les raisons de sa démission.
Dans ce courriel, M. Gill questionnait plusieurs aspects du fonctionnement de l’Association générale des étudiants tels que la pertinence des sujets traités lors des réunions du conseil exécutif, la rapidité avec laquelle des décisions importantes sont prises et surtout, la transparence qui entoure ces décisions.
M. Gill terminait en disant : «En dernière considération, tant que je serai en fonction, je ne pourrai accepter en aucun cas de mentir ou de dissimuler une quelconque information au conseil d’administration et aux étudiants.» Malgré les réponses à ses questionnements de la part des officiers, il a démissionné moins d’une semaine après l’envoi de ce courriel.
Le poste de vice-présidence aux affaires académiques des cycles supérieurs a été ouvert lors du conseil d’administration du 30 septembre où siégeaient dix nouveaux administrateurs. Les postes de vice-présidence aux communications et celui d’assistant-gérant du bar la Chasse-Galerie ont aussi été ouverts.
Restructuration de l’AGE
L’ex-président de l’AGE UQTR, Ludovick Nadeau, a proposé «qu’on mandate un comité indépendant à l’élaboration d’une nouvelle structure associative» qui aurait à présenter un rapport et un échéancier sur cinq ans et ce, en Assemblée générale spéciale à la session d’hiver 2013.
Après quelques amendements à la proposition qui ont toutes été refusées, l’heure tardive et la perte imminente du quorum ont poussé Laurent Constantin, étudiant au baccalauréat en enseignement au secondaire, à demander une mise en dépôt, ce qui a été accepté à l’unanimité. La question d’un comité indépendant pour revoir la structure de l’AGE sera donc reportée à une prochaine Assemblée générale.