Atelier Presse Papier: De fil en fil, l’étrange se dénoue

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La vulnérabilité de la vie d’artiste et le travail manuel sont mis à l’honneur dans les œuvres représentant des tissages. Photo: Marie-Christine Perras
La vulnérabilité de la vie d’artiste et le travail manuel sont mis à l’honneur dans les œuvres représentant des tissages. Photo: Marie-Christine Perras

L’artiste Carrie Phillips-Kieser expose son travail jusqu’au 14 décembre 2014 dans le Centre de diffusion Presse Papier, sur la rue St-Antoine du centre-ville de Trois-Rivières. C’est donc dans son espace galerie que l’Atelier Presse Papier a convié les amateurs d’art à venir rencontrer l’artiste et ses œuvres lors du vernissage de son exposition Vestige, qui s’est tenu le 13 novembre dernier.

Bachelière en arts depuis 2002, Carrie Phillips-Kieser travaille l’estampe et le dessin. En plus d’aborder l’estampe de façon plus traditionnelle, entre autres avec les plaques de cuivre, elle innove en utilisant le polymère. «Les matrices sont pour elle le point de départ d’une investigation de divers aspects de la psyché humaine, de l’impact de la mémoire et des relations interpersonnelles. Les tracés intentionnels se mélangent aux marques accidentelles facilitant, selon elle, l’aspect conceptuel intrinsèque à l’œuvre», soulignent les responsables de l’Atelier Presse Papier.

Ses estampes proposent des univers empreints d’une douceur, mais aussi d’une certaine anomalie un peu morbide, voire effrayante. Cette dualité s’exprime surtout avec les interventions de l’artiste avec du fil à broderie rosé sur les impressions représentants des bébés à deux visages. Ces bizarreries cohabitent également avec des estampes plus terre-à-terre.

L’image bizarre et choquante des bébés aux multiples visages se trouve atténuée par l’ajout de fil à broder rosé qui apporte douceur et féminité à l’estampe. Photo: Marie-Christine Perras
L’image bizarre et choquante des bébés aux multiples visages se trouve atténuée par l’ajout de fil à broder rosé qui apporte douceur et féminité à l’estampe. Photo: Marie-Christine Perras

Certaines œuvres proposent une problématique davantage axée sur le travail de la ligne. L’œuvre Tear est un amoncellement de courbes qui ressemble à un tissage qui est en train de se dénouer. «L’artiste parle de l’entrelacement du fil dans ses œuvres comme symbole de la vulnérabilité d’une vie d’artiste», précisent les organisateurs. L’esthétique enfumée parsemée de teinte rosée exprime encore un contraste, aussi celui entre les traditions du tissage, de la couture et les techniques plus industrielles.

L’esthétique enfumée parsemée de teinte rosée exprime encore un contraste, aussi celui entre les traditions du tissage, de la couture et les techniques plus industrielles.

«Bien que son travail provienne de ses propres relations interpersonnelles, son rôle et son but à travers ces relations, il joue tout de même avec les notions d’innocence et d’étrangeté; où quelque chose peut être à la fois familier et étranger, de cette dualité émerge un sentiment d’étrangeté et d’inconfort», ajoutent les responsables.

Il est possible de voir des images qui semblent apaisantes, mais qui une fois plus près viennent révéler une étrangeté surprenante. Ces images qui s’impriment dans l’esprit demeurent une source de questionnement et sur les techniques artistiques traditionnelles, mais aussi sur l’attribution des rôles par rapport aux sexes. Les bébés aux allures de vieilles poupées réfèrent à une époque révolue où la femme tissait, tricotait et cousait. Les mains, qui reviennent à quelques reprises tout au long de l’exposition, dénotent encore le travail manuel de l’artiste et de la femme. Que faire de cet ancien temps, de toutes ces traditions? Voilà une question qui prend plus de temps à répondre que le temps nécessaire à faire le tour de la quinzaine d’œuvres affichées.

Ses estampes proposent des univers empreints d’une douceur, mais également d’une certaine anomalie un peu morbide, voire effrayante.

En plus du Centre de diffusion, l’Atelier Presse Papier accueille plus d’une trentaine de membres dans le but de permettre aux artistes de faire des recherches et d’innover dans le domaine de l’estampe contemporaine. Presse Papier offre aussi un programme de résidence, qui est d’ailleurs occupée jusqu’au 5 décembre prochain par Gabriel Kemzo Malou, un artiste sénégalais.

La programmation complète des prochains événements est disponible sur le site internet de l’atelier: www.pressepapier.ca.

Du 18 décembre au 11 janvier prochain, l’Atelier Presse Papier présente un collectif des artistes membres de l’atelier.

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