Atelier Presse Papier: Myriam Tousignant | «Maskipêche»

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Myriam Tousignant durant le montage de l’exposition «Maskipêche» | Crédit: Atelier Presse Papier
Le Centre de Diffusion de l’Atelier Presse Papier présente sa toute nouvelle exposition : «Maskipêche» de l’artiste Myriam Tousignant. Dans une ambiance intime, elle nous partage son histoire empreinte de résilience et de beauté à travers plusieurs œuvres en arts d’impressions. Bien qu’il s’agisse a priori d’une histoire personnelle, on se sent toutes et tous interpellé.e.s par ce qui se dégage.
Biographie

Myriam Tousignant vit et travaille à Longueuil. Impliquée dans le milieu des arts visuels depuis plus de dix ans, elle a participé à plusieurs expositions collectives et solos au Québec. Détentrice d’une maîtrise en arts visuels (UQÀM, 2012), elle s’intéresse principalement aux arts imprimés et se consacre à des projets multidisciplinaires. En plus de sa pratique artistique, elle enseigne les arts visuels au niveau collégial et anime des ateliers dans sa communauté. Elle est actuellement membre chez Zocalo, centre d’artistes autogéré à Longueuil. À l’été 2020, l’artiste a réalisé le projet d’art public «Poésie dans la ville» à Longueuil qui se compose d’une série d’interventions poétiques in situ prenant la forme d’un parcours déambulatoire dans l’espace public urbain. Son travail fait également partie de plusieurs collections privées et publiques (Ville de Longueuil, BANQ).

L’artiste se définit comme multidisciplinaire en ce sens où elle expérimente avec les médiums de l’impression, de la peinture, du dessin et de l’installation. Sa démarche artistique s’est développée autour du genre du portait. «J’ai abordé ce genre comme lieu d’introspection me permettant de poser un regard sur les autres et sur moi-même», mentionne-t-elle (source).

Maskipêche

Maskipêche vient du nom de la pourvoirie que le père de l’artiste a jadis bâtie sur les berges du lac Saint-Pierre en Mauricie. Situé entre Sorel-Tracy et Trois-Rivières, le lac constitue le dernier élargissement du fleuve Saint-Laurent avant l’estuaire. Ce projet d’exposition est né d’une courte nouvelle écrite par sa sœur racontant le récit de leur père qui décida, le temps d’une saison, de devenir pourvoyeur de pêche blanche.

Alors que l’exposition Maskipêche a été présentée plus tôt en 2022 à la Galerie Vincent-D’Indy à Boucherville, c’est aujourd’hui à Trois-Rivières qu’elle est accueilli. Elle se compose ici d’un livre fait-main, d’une variété d’impressions (gravures, numériques et tissages), de plaques de gravure, d’une matrice en bois et d’une sculpture. Certaines impressions sont présentées sur les murs alors que d’autres sont déposées sur des tablettes. Sur d’autres, on y retrouve les plaques de gravure qu’elle a utilisé pour ces impressions. Alors que celles-ci – appelées «matrices» – restent bien souvent dans l’atelier de l’artiste, elle a fait le choix de les montrer au public. On y retrouve ainsi l’avant et l’arrière-scène qui se concrétisent par l’entremise des matrices qui sont rendues visibles, mais également par les impressions générées par celles-ci.

Travailler l’archive

Pour élaborer son corps d’œuvres, l’artiste visuelle a fouillé dans ses archives familiales. Elle les a par la suite transformées en impressions. Les impressions numériques «Papa cyan», par exemples, sont issues de photographies sur pellicules qui ont été prises par son père. Elle les a numérisées puis retravaillées pour finalement les présenter sous forme d’impressions numériques. Il y a ainsi deux médiums, comme deux époques, qui cohabitent ensemble. Ce mélange de temps et de matérialité est omniprésent dans l’exposition, c’est ce qui fait sa sensibilité et sa richesse.

Dans sa pratique, en plus de travailler l’archive, l’artiste utilise des procédés traditionnels et contemporains de manière à décloisonner les disciplines. Avec «Maskipêche», on peut parfois se questionner à savoir si l’œuvre résulte d’un procédé plus ancien ou plus contemporain. Elle brouille les cartes de ce qu’on a l’habitude de voir et on s’y plaît.

Du «je» au collectif

Son approche au sujet de la pourvoirie de son père – de  pêche hivernale – n’est pas uniquement autobiographique. Elle comporte une dimension profondément collective. Myriam Tousignant met en scène des éléments culturels québécois qui renvoient à notre territoire et à ses traditions. L’exposition se vit comme un hommage à son père, mais aussi à toutes ces personnes qui ont fait le choix de ce mode de vie et de travail. «À ma façon, je tente de conserver et de transmettre notre patrimoine par le biais de l’art. Je témoigne de la petite comme de la grande Histoire», lit-on sur son site internet. C’est, par la même occasion, un hommage à la nordicité, à la figure du «self made man» incarné par son père, à la collectivité.

Les mots et les images présentées agissent comme des éléments narratifs dont la spectatrice ou le spectateur a l’heureux pouvoir d’assembler. On aurait envie de s’asseoir durant des heures pour les contempler et créer notre propre récit à l’aide des petits bouts d’histoire donnés par l’artiste.

L’exposition sera présentée jusqu’au 13 mars 2022. L’entrée est libre et gratuite. La plupart des œuvres sont en vente à l’Atelier de Presse et deux d’entre elles – les tissages – sont disponibles directement sur le site de Zocalo dans le campagne de financement La poste.

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