
Le jeudi 28 novembre dernier avait lieu, au 1102 Michel-Sarrazin, un atelier de sensibilisation sur la santé mentale organisée par l’Association pour la Santé des Étudiants (APSE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Kim Marcotte, intervenante-conférencière, a parlé des différentes maladies mentales et ce, à travers les âges.
Au début de la conférence, madame Marcotte a introduit La Solidarité Régionale d’Aide et d’Accompagnement pour la Défense des Droits en santé mentale, Centre-du-Québec/Mauricie (SRAADD-CQM), dans lequel elle travaille pour le volet atelier. Elle passe notamment dans les écoles dès la première année pour sensibiliser les élèves sur la question. Ce qui permet, selon elle, de les préparer pour le reste de leur primaire et «briser le tabou» de la santé mentale.

La conférencière est par la suite entrée dans le vif du sujet des maladies mentales. Elle offre d’abord une définition basée sur l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit «un état de complet bien-être physique, mental et social, et [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité». Cette définition a permis de présenter, pour le reste de la conférence, une panoplie d’exemples et de statistiques reliés aux divers troubles de santé mentale.
L’intervenante-invitée a par la suite fait un résumé statistique de la situation au Québec. Parmi les chiffres émis : 12% de la population générale âgée de 15 ans et plus vivrait avec une problématique de santé mentale. Ce taux augmente de 6,4% pour le groupe des 15-24 ans. Selon madame Marcotte, les statistiques pourraient être plus élevés, puisque, par exemple, les hommes seraient moins enclins à déclarer vivre avec une maladie mentale et à consulter.
Pour Kim Marcotte, intervenante, il faut briser le tabou de la maladie mentale dès la première année du primaire.
La maladie mentale dès l’enfance
Par la suite, la conférencière a présenté les différentes maladies mentales, en tenant compte des groupes d’âges. Elle explique que les troubles anxieux ou l’anxiété peuvent se manifester dès l’école primaire, lors d’évaluations ou d’activités en groupe, par exemple. Néanmoins, comme il faut recenser six mois de symptômes avant d’émettre un diagnostic médical, il se peut que les impacts négatifs se fassent déjà sentir (problèmes de socialisation, mauvaises notes, etc.).
Lors de la partie concernant les troubles alimentaires, l’audimat a pu entendre qu’elles évoluent. Par exemple, la bigorexie, soit l’obsession de toujours devenir de plus en plus musclé-e, est un trouble récent, selon madame Marcotte. Il y aurait aussi une augmentation de ces troubles chez les adolescent.e.s. La conférencière souligne également que les troubles alimentaires s’accompagnent d’autres problèmes, comme la dépression et l’alcoolisme.
Les troubles alimentaires, en augmentation chez les élèves du secondaire, peuvent causer la dépression et l’alcoolisme.
Concernant les troubles psychotiques, madame Marcotte souligne que la schizophrénie fait l’objet de préjugés, puisque seuls les cas extrêmes seraient rapportés dans les médias et les réseaux sociaux. Elle explique qu’il y a en réalité trois types de personnes vivant avec ce trouble : les gens autonomes mais ne pouvant pas travailler, les gens qui ne peuvent fonctionner de manière autonome et les gens qui peuvent être professionnellement et personnellement autonomes.
Quant aux troubles de la personnalité limite, entre 6 et 15% de la population en serait atteinte. Un suivi thérapeutique semble nécessaire pour ces personnes, puisque, selon l’intervenante, elles ne réalisent pas les conséquences de leurs comportements.
Suicide et aîné.e.s
L’activité s’est terminée sur un volet dédié au suicide chez les aîné.e.s, qui est le «résultat de la problématique de la santé mentale» et non une «composante», tient à préciser madame Marcotte. Parmi les signes précurseurs : isolement, arrêt de l’implication sociale, exposition au suicide d’un proche, dispute avec des êtres chers, problèmes de santé chroniques, etc. Une spiritualité condamnant le suicide et une vie jugée satisfaisante seraient des facteurs préventifs du suicide chez les aîné.e.s.