Changer la vie (4): Critique des idées de base du capitalisme

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Dans mon dernier article, j’affirmais qu’une définition que je considère appropriée du philosophe est qu’il est un idéologue, c’est-à-dire quelqu’un qui étudie les idées (en ce sens, tout être humain est philosophe, ou devrait l’être). Quelles sont les idées de base du capitalisme? L’argent élevé au niveau d’un dieu tout-puissant, le libre marché, la loi de l’offre et de la demande, l’initiative individuelle.

Primum vivere

Avant de critiquer ces idées, demandons-nous: pourquoi l’économie est-elle si importante? Qu’est-ce qui fait que la question économique domine toutes les autres? C’est qu’avant de s’adonner à la religion, à la philo, à la politique, etc., l’être humain doit d’abord vivre: il a des besoins, comme manger, boire, se loger, se vêtir, se déplacer, etc. L’économie étant la science de la satisfaction des besoins humains, elle constitue la base indispensable de toute civilisation et le système économique, du fait de son importance vitale, sera d’un très grand poids sur l’ensemble de la vie. (Par exemple, la compétition, telle que prônée par le libre marché, se retrouvera dans la politique – l’arène politique -, les sports – seule la victoire importe -, les écoles, etc.). L’importance décisive de l’économie étant reconnue, soyons conscients que nous pouvons aisément la survaloriser et faire de l’être humain un être unidimensionnel.

Le nouveau dieu tout-puissant: l’argent

Aujourd’hui, ce qui remplace Yahvé, Jésus, ce pour quoi les gens vivent, travaillent, font des sacrifices, c’est le profit, l’argent, l’oseille. Sans contredit, dans notre monde actuel, le dieu le plus puissant est l’argent. Ceci dit, est-il possible que, de même que les Idées de Platon, la cité céleste d’Augustin, l’argent ne soit qu’une illusion? Oui. L’argent est un signe qui repose sur la confiance. Si nous lui retirons notre confiance, il ne reste que des bouts de papier imprimés; autrement dit, du vent. Et c’est pour ça que nous gaspillons notre vie?

Le libre marché

L’autre nom du capitalisme est l’économie du libre marché. C’est dire son importance. En quoi consiste le libre marché? Selon Adam Smith, «la main invisible (autre nom pour la main de Dieu) guide les individus de sorte que les stratégies de satisfaction de leur intérêt personnel servent l’équilibre de l’ordre naturel et l’intérêt supérieur de l’humanité». Les néolibéraux complèteront en affirmant que le marché est le régulateur absolu, et ce, dans tous les domaines. Selon eux, si nous laissons agir librement le marché, il est à même de régler au mieux tous les problèmes. Pouvons-nous vérifier cette idée dans la vraie vie? Non. Concrètement, le libre marché, c’est le laisser-faire. Et qu’est-ce que le laisser-faire, sinon la loi du plus fort? Tout ce à quoi aboutit le libre marché, c’est dresser les gens les uns contre les autres. Est-ce un hasard si, dans les grandes entreprises, on entretient la culture du «on va écrabouiller les concurrents» si, chez les consommateurs, on achète pour en «mettre plein la vue à ses voisins»? Est-il inévitable qu’il en soit ainsi dans la satisfaction de nos besoins?

La loi de l’offre et de la demande

Quelle est la place de l’offre et de la demande dans le système capitaliste? Elle se situe au cœur des sciences économiques. En gros, le marché est le lieu théorique où, par le jeu de la loi de l’offre et de la demande, selon leur niveau d’équilibre, se forment les prix des marchandises. Selon cette théorie, en inclinant dans le sens où le pousse son désir, l’être humain ne fait qu’accomplir les desseins bienfaisants de Dieu. Ainsi divinisé, le marché, avec sa loi d’offre et de demande, devient une chose respectable. Est-ce une idée défendable? Si nous jugeons une idée à ses conséquences, sûrement pas. C’est une idée antidémocratique qui génère inégalités, injustices, etc. En fait, cette idée ne se défend que dans un cadre de pensée magique.

L’initiative individuelle

Une des idées de base du capitalisme est qu’il favorise l’initiative individuelle, symbole de liberté. Dans l’économie de marché, ceux qui en sont les modèles sont les entrepreneurs. Quelles sont leurs caractéristiques? Le culot, l’énergie, l’ambition, l’utilisation des autres, une audace sans borne… et une morale de requin. Autrement dit, un grand entrepreneur est un grand prédateur… d’une cupidité incommensurable. Pour le bien commun, et pour éviter tout gaspillage, ne convient-il pas de restreindre l’initiative individuelle? Si nous voulons avoir une idée des conséquences de cette valeur, pensons au joueur d’une équipe sportive qui aurait décidé de jouer individuellement (de façon à gonfler ses statistiques), sans se préoccuper des autres membres du club. Qu’est-ce qui procure de la cohésion à une équipe, à une armée? Que chacun prenne des initiatives individuelles selon son unique convenance? Ou que chacun coopère de façon à atteindre le même but?

Une alternative?

Arrivé à ce point, je dois admettre que je suis embarrassé de proposer une alternative. Pourquoi? La propagande néolibérale a tellement bien joué son rôle qu’elle est complètement discréditée. Quelle est la solution de rechange? Elle tient en deux mots: économie planifiée. Plutôt que de parler de libre marché, si nous parlions de besoins des êtres humains? Plutôt que notre économie soit composée d’une multitude d’offreurs désorganisés (individus, transnationales et nations en compétition, voire en guerre, les uns avec les autres), si un organisme mondial devenait le seul offreur? S’il prenait la somme des besoins des habitants de la planète et en devenait le producteur? Ne serait-ce pas un système qui permettrait de meilleures chances de survie, un plus grand bonheur et une plus grande liberté pour l’ensemble de l’humanité que le capitalisme?

Une condition nécessaire

Le capitalisme peut-il être humanisé? Faut-il condamner l’abus du capitalisme, ou le capitalisme est-il intrinsèquement vicié? Poser la question, c’est y répondre, n’est-ce pas? L’économie actuelle n’est pas au service des êtres humains, elle est au service de l’argent: elle plonge tous les participants dans une lutte impitoyable pour maximiser les profits. Pour ma part, je pense qu’il est impossible d’humaniser l’économie sans d’abord humaniser l’être humain. Pour plus de précision, je réfère aux trois cerveaux de Paul MacLean: le cerveau reptilien, basé sur les rituels guerriers, les affrontements tels que privilégiés par le libre marché; le cerveau limbique qui encouragera la compassion plutôt qu’une recherche implacable du profit; et le néocortex qui favorisera une organisation rationnelle de la satisfaction de nos besoins. Que ce soit pour l’économie ou pour nous-mêmes, nous devons passer du cerveau reptilien, au cerveau limbique, au néocortex.

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8 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,

    Par où commencer ? Par le titre. «critique des idées de base du capitalisme»… Donc je m’attends à une critique, notamment, du principe de propriété privée. Le mot «propriété» est pourtant absent de cette chronique. Déjà cela commence mal…

    Le capitalisme, son idée de base, c’est le principe de propriété privée. Qu’un individu a la propriété de son corps et du fruit de son travail, des risques qu’il prend et des responsabilités qu’il assume, par exemple.

    Maintenant que le cadre est posé (vous ne savez pas ce qu’est le capitalisme d’un point de vue objectif et dépassionné), reprenons chaque point.

    1) «Le nouveau dieu tout-puissant : l’argent»
    Non, le profit, ce n’est pas l’argent. Le profit c’est que je « sacrifie » ou « cède » quelque chose (une journée pour travailler, mon envie de manger gras, une partie de mon capital que je pourrai consommer mais que j’investis, etc.) dans le but d’obtenir une plus grande satisfaction. L’argent, dans tout cela, n’est qu’un moyen et une réserve. C’est un outil et non une fin en soi.

    En tout cas dans un système capitaliste, l’argent, c’est cela. Et non un dieu tout-puissant. Ca, c’est votre vision déformée et fantasmée de la réalité. Que des gens soient obsédés par l’argent, certes… Comme certains sont obsédés par le pouvoir et d’autres par la vie dans l’au-delà.

    2) Le libre marché
    Non, l’autre nom du capitalisme n’est pas le libre marché. Cela a un lien, oui, mais ce n’est pas un synonyme. Ainsi il est possible de vivre dans un système capitaliste où le marché n’est pas libre. Ce qui est d’ailleurs le cas aujourd’hui, le marché n’est pas tout à fait libre dans un certain nombre de domaines, particulièrement au Québec. Je vous invite à étudier un peu le secteur agricole pour le comprendre. N’y a-t-il pas, par exemple, des quotas laitiers ? N’y a-t-il pas un monopole sur l’alcool et le sirop d’érable ? Est-il permis de produire et vendre du cannabis ?

    Généralement quand on lit le terme « néolibéral », c’est qu’on a affaires à un ignorant. Vous le confirmez : «Les néolibéraux complèteront en affirmant que le marché est le régulateur absolu, et ce, dans tous les domaines.»

    Déjà vous trouverez difficilement un néolibéral, puisque personne ne se définit sérieusement comme tel. Parmi les libéraux (au sens originel), vous n’en trouverez pas qui tiennent de tels propos. Même pas parmi les anarcho-capitalistes et libertariens. Les libéraux considèrent que le marché, libre, est plus efficient que l’interventionnisme étatique. Tous vous concèderont qu’il n’est pas parfait et que la régulation dont vous parlez est un processus lent.

    «Pouvons-nous vérifier cette idée dans la vraie vie?»
    Pourquoi répondez-vous non alors que vous n’avez pas cherché ? C’est le problème des idéologues qui raisonnent, mais ne se confrontent pas à la réalité.

    D’abord il convient de tenir compte de ce que je viens d’expliquer : aucun libéral ne vous dira que le marché est parfait et en mesure de régler TOUS les problèmes. Certains (les libertariens) vous diront que le marché est systématiquement meilleur que l’État. D’autres (les libéraux classiques et les minarchistes) vous diront qu’en dehors des missions régaliennes, le marché est systématiquement meilleur que l’État.

    Mais nous restons là avec les utilitaristes. D’autres vous expliqueront que, peu importe que le marché soit meilleur ou moins bon que l’État, l’État n’est simplement pas légitime pour brimer nos libertés ni intervenir dans l’économie.

    Par exemple vous pourriez prouver que l’intervention de l’État sur le marché des drogues, avec sa prohibition, est efficace, justifiée et bonne. Les premiers, les utilitaristes, vous expliqueront que la prohibition a toujours été un échec et que la dépénalisation des drogues (le marché libre) est la meilleure solution, bien qu’elle ne résolve pas tout. Les seconds vous expliqueront que notre corps n’appartient pas à l’État et que dans la mesure où nous n’agressons ni ne volons personne, nous devrions avoir le droit de consommer ce que l’on veut.

    Nous pourrions prendre d’autres exemples. L’agriculture me semble en être un excellent, puisque c’est un secteur particulièrement subventionné dans les pays développés. Soit disant pour que le secteur puisse survivre…. Ah… Et éviter une trop forte concentration du marché…. Ah… C’est dommage, il y a 20 ans de cela, la Nouvelle-Zélande a abandonné toutes les subventions (sauf en cas de catastrophe naturelle) et lois protectionnistes…. C’est aujourd’hui le secteur agricole le plus sain du monde « développé ».

    «Et qu’est-ce que le laisser-faire, sinon la loi du plus fort?»
    Non, précisément, le capitalisme n’est pas la loi du plus fort. Le capitalisme est un mode d’organisation économique basé sur la propriété privée, rien d’autre. Dans la situation actuelle, un capitalisme de connivence avec un marché libre plus que relatif étant donné l’extraordinaire implication de l’État dans l’économie (d’où la «connivence»), je pourrai cependant vous rejoindre.

    Mais vous ne parlez plus du capitalisme, puisque vous parlez du « laisser-faire », autrement dit du libéralisme.

    Or le libéralisme, ce n’est pas seulement de l’économie, c’est une réflexion philosophique et de nombreux principes politiques. Je vous réfère, par exemple, à l’Esprit des Lois de Montesquieu.

    L’État de droit, la séparation des pouvoirs, l’égalité devant la loi… sont des concepts libéraux.

    Si on met de côté les anarcho-capitalistes, les libéraux sont pour un État de droit minimal qui ne s’ingère pas dans l’économie. Autrement dit, l’État est un arbitre et non un joueur. Un arbitre qui fait respecter des lois, qui protège les libertés et la propriété. Concrètement, dans un environnement libéral, que vous soyez riche, pauvre, sans éducation, diplômé, jeune, vieux, de la religion dominante du pays ou d’une sombre secte…. Vous avez les mêmes droits, les mêmes libertés et le même traitement devant la loi (égalité devant la loi). Si quelqu’un vous prive de vos libertés parce qu’il est physiquement plus fort ou parce qu’il peut se payer des gros bras, dans un pays libéral, vous êtes protégé.

    Ce n’est donc pas la loi du plus fort, bien au contraire. On peut reprendre l’image du renard libre dans le poulailler libre…. mais dans un pays libéral il n’y a simplement pas de poulailler.

    «Tout ce à quoi aboutit le libre marché, c’est dresser les gens les uns contre les autres.»
    Ah bon ? Quelle affirmation péremptoire ! Il est pourtant connu et reconnu, pour rester dans le domaine économique, que le commerce et l’imbrication des économies entre elles réduit les tensions politiques !

    Ensuite vous parlez de concurrence… Bombardier et Alsthom sont de gros concurrents. Mais savez-vous qu’ils coopèrent dans de nombreux domaines et sous-traitent entre eux ? Manifestement, vous ne le savez pas.

    Puis de l’hédonisme. Nous touchons là au coeur de l’antilibéralisme : la manière dont les gens sont (ou plutôt « seraient selon vous ») ne vous plaît pas. Et alors ? Qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? Selon les thèses libérales, tant que cela ne touche pas ni à vos libertés ni à votre propriété, il n’y a rien à faire. Personnellement, je me fiche complètement que certaines personnes vivent pour le prochain iPhone, ou vouent leur vie à Dieu, où décident de vivre dans un chalet au fin fond de la Mauricie… Je trouve certains comportements pathétiques, ou stupides… mais ils sont heureux comme cela et je me garderai bien de leur dire comment vivre et de définir le bonheur à leur place.

    Ce qui est justement superbe dans le libéralisme (très proche de l’humanisme sur le plan philosophique), c’est le respect de l’individu tel qu’il est. Par opposition aux doctrines marxistes qui « souhaitent » un homme nouveau et qui, pour y arriver, ont débouché sur des exterminations et l’esclavagisme de « l’homme ancien ».

    3) La loi de l’offre et la demande
    Vous parlez très justement de pensée magique. Ce que je trouve extraordinaire dans vos propos, c’est que vous prêtez aux libéraux et capitalistes vos propres tares… Aucun libéral ne divinise le marché ni parle de desseins bienfaisants de Dieu… c’est vraiment n’importe quoi ! Votre article en devient risible. C’est une grosse farce n’est-ce pas ?

    Mais est-ce défendable ? C’est amusant, parce qu’à lire les conséquences que vous prêtez au capitalisme/libéralisme, j’ai tout de suite penser à l’URSS, au Cambodge des Khmers Rouges et à la Corée du Nord : «C’est une idée antidémocratique qui génère inégalités, injustices, etc.»

    Mais les mots ont leur importance. Je me doute de ce que vous entendez par « injustice », mais je vous renvoie au paragraphe où je vous parle d’égalité devant la loi. Quant aux inégalités, voilà une lubie banale… et stupide. Ce qui compte, ce n’est pas l’égalité matérielle, c’est l’égalité devant la loi. Les inégalités matérielles ne sont pas un problème en soi, tout ce qui devrait compter (au niveau matériel), c’est que personne ne vive dans la misère. Je préfère vivre dans un pays où l’écart entre les revenus est très important, mais que personne ne vive dans la misère (la Suisse et la Nouvelle-Zélande s’en approchent), plutôt que dans un pays où l’écrasante majorité est égalitairement pauvre (la Corée du Nord).

    De plus, je vous invite à faire des recherches avec Google, si on met de côté les zones de guerre, la misère s’explique très souvent par l’absence de propriété privée. Prenez tous ces bidonvilles… ces gens peuvent se faire arbitrairement expulser d’un jour à l’autre. Ils n’investissent donc pas dans leur « maison ». Et, pire, ils n’ont aucun titre de propriété : ils ne peuvent donc pas la mettre en gage pour avoir un prêt, ce qui leur permettrait d’investir et de sortir de la misère noire.

    Enfin c’est une leçon de l’histoire. Le capitalisme libéral, aussi imparfait et imparfaitement appliqué soit-il, a largement contribué à sortir de la misère des centaines de millions de personne. Le niveau de vie d’un ouvrir occidental est plus proche de celui de la noblesse que du paysan du XVème siècle !

    Et la deuxième leçon de l’histoire… regardons les pays marxistes… Ils n’ont jamais réussi qu’à épuiser leurs actifs : Cuba, URSS, Venezuela… Même les pays « socialistes » comme les pays scandinaves, ont des économies libérales ! C’est dire !

    4) L’initiative individuelle
    Vous avez déjà montrer votre ignorance par rapport à la définition du capitalisme, au fonctionnement des entreprises et à la réalité de ce monde. Votre paragraphe sur l’initiative individuelle est, comme le reste de votre article, la caricature de votre fantasme. Votre métaphore sportive est risible.

    Simplement. Laissez de côté vos préjugés (oui ce sera très dur) et fréquentez un peu le monde entrepreneurial. Mieux, créez votre petite entreprise. Prenez exemple sur les écologistes qui créent des fermes qui correspondent à leurs valeurs et qui trouvent leur clientèle. Ce sont de superbes initiatives, concrètes, entrepreneuriales, des initiatives individuelles, justement. On en reparlera, ensuite, de « l’utilisation des autres », de la prédation, etc.

    5) Votre alternative.
    Vraiment, vous êtes fun à lire. « si nous parlions de besoins des êtres humains» Savez-vous ce que font les entrepreneurs cupides et prédateurs dont vous parlez ? Ils tentent de répondre aux besoins des êtres humains ! Ils répondent à une demande… vous savez… l’offre… la demande… Et ils n’imposent leurs produits à personne ! Quand ils le font, c’est par l’entremise de l’État et les libéraux condamnent cela de manière unanime.

    Quant à l’économie planifiée, ouvrez donc les livres d’histoire.

    6) Votre conclusion
    «je pense qu’il est impossible d’humaniser l’économie sans d’abord humaniser l’être humain.»
    Génial ! L’Homme d’aujourd’hui ne va pas, il faut un Homme nouveau !

    7) Ma conclusion
    – Vous ne savez pas de quoi vous parlez (incompréhension fondamentale du capitalisme).
    – Vous analysez le monde selon vos fantasmes, vous manquez d’un regard objectif et dépassionné.
    – Vous refaites le monde en ignorant les leçons de l’histoire.
    – Vous parlez des besoins de l’homme et d’humanité, mais vous n’avez aucun respect pour les gens qui aspirent à autre chose que vous.

    Pour finir, il faut se méfier du mot « libéral ». Il convient d’être très rigoureux et de distinguer les pseudos-libéraux, comme le sont la plupart du PLQ et les « liberals » américains. Quand on parle des libéraux, stricto censu, il faut se référer aux gens qui ont comme mentors Hayek, von Mises ou encore Rothbard (qui sont chacun les « égéries » de différents courants libéraux).

    Si vous voulez étudier les idées pour de vrai (et pas vos fantasmes), commencez par ce bouquin simple, accessible et surtout très clair : http://www.amazon.ca/Pulp-Libéralisme-tradition-libérale-débutants-ebook/dp/B00BVNVTIW/ref=sr_1_sc_1?ie=UTF8&qid=1394543242&sr=8-1-spell&keywords=pulp+libralisme
    Ensuite vous pourrez vous attaquer aux idées de base du capitalisme.

    • UNE CRITIQUE CONFUSE?

      Bonjour,

      J’aurais aimé avoir un nom pour compléter le bonjour… mais n’en ayant aucun, le bonjour suffira… et vous vous reconnaîtrez. D’abord, je veux vous féliciter pour votre longue opinion. Il est rare que les gens se donnent la peine de se retrousser les manches et rédigent une réponse argumentée. Cela mérite d’être souligné. Ensuite, que diriez-vous si nous essayions de reconnaître ce qu’il y a de vrai et ce qu’il y a de faux dans chacune de nos opinions? Cela vous convient-il? Bon, allons-y.

      -« Le capitalisme, son idée de base, c’est la propriété privée. Qu’un individu a la propriété de son corps et du fruit de son travail, des risques qu’il prend… »
      Je suis d’accord avec vous pour reconnaître l’importance du principe de propriété privée dans le capitalisme. Mais, d’un côté, ce principe de propriété privée est-il antérieur (principe vient de premier) à l’argent, au marché, etc.? D’un autre côté, ne confondez-vous pas propriété privée, comme maison, auto, meubles, chien, chat… et propriété privée des moyens de production? Il me semble qu’un socialisme sain doit reconnaître la propriété privé… tout en s’appropriant les moyens de production… indispensables à la survie des individus.

      1-« Le nouveau dieu tout-puissant: l’argent. »
      « Non, le profit, ce n’est pas l’argent. Le profit, c’est ce que je « sacrifie » ou « cède quelque chose »…
      Vous êtes sérieux, là? Vous vous voyez arriver à la banque et leur dire: « Je viens déposer les 2 jours que j’ai sacrifiés à construire une cabane à moineaux que je voulais vendre sur eBay. Elle s’est écrasée au premier coup de vent…

      2-« Le libre marché. »
      « Je vous invite à étudier un peu le secteur agricole pour le comprendre. N’y a-t-il pas, par exemple, des quotas laitiers? »
      Si. Je suis entièrement d’accord avec vous sur le fait: même dans une économie de libre marché comme la nôtre, les autorités ont été forcées d’établir des quotas pour le lait et le sirop d’érable. Vous y voyez le preuve que nous ne vivons pas en capitalisme? J’y vois plutôt un argument en faveur de l’alternative: une économie planifiée. Pourquoi? Dans un domaine aussi important que les produits laitiers, que se serait-il passé si nous avions laissés le libre marché jouer à 100%? Une planification (l’établissement de quotas) n’a-t-elle pas été indispensable de façon à satisfaire les besoins de la population?

      « Généralement quand on lit le terme « néolibéralisme », c’est qu’on a affaire à un ignorant. »
      Je ne vous remercie pas pour le coup d’épingle… dont je me serais volontiers passé, soit dit en passant… Et, j’abonde dans votre sens: « personne ne se définit sérieusement comme tel. » Bien sûr, ils préféreront se voir comme des « lucides ». Mais, dites-moi: si j’appelle de la merde du nom de rose, cela sentira-t-il meilleur?

      « Il est pourtant connu et reconnu, pour rester dans le domaine économique, que le commerce et l’imbrication des économies entre elles réduit les tensions politiques. »
      Vous êtes certain de ce que vous avancez là? Vous avez des exemples pour illustrer votre point de vue? Que pensez-vous de tous les pays qui ont été colonisés? Que pensez-vous des exemples récents de l’Iran et de l’Afghanistan? Est-ce que l’imbrication des économies (et la recherche de matières premières) a réduit les tensions politiques? Ou a été directement cause de guerre?

      « Ce qui est justement superbe dans le libéralisme (très proche de l’humanisme sur le plan philosophique), c’est le respect de l’individu tel qu’il est. »
      Je ne me reconnais pas stupide, même si je peux dire des choses stupides à l’occasion. Dans le cas présent, n’est-ce pas votre tour (non pas d’être stupide, mais de dire quelque chose de stupide)? Ainsi, selon vous, capitalisme, libéralisme, humanisme sont synonymes et ils respectent l’individu? Vous avez pensé aux cadences infernales des chaînes de montage, à la fragilisation actuelle des employés, à la sous-traitance, à ces familles qui sont mises à la porte de leur maison parce qu’elles ne peuvent plus payer leur hypothèque, suite à une perte d’emploi? C’est cela que vous nommez « respect de l’individu »? Le capitalisme respecte-t-il autre chose que l’argent?

      3-« La loi de l’offre et de la demande. »
      « Aucun libéral ne divinise le marché ni parle de desseins bienfaisants de Dieu… »
      Avant d’argumenter sur ce point, je vais vous laisser le temps de relire (ou de lire) Adam Smith, « La richesse des nations… » quand il parle de « main invisible ». Dans le vocabulaire du temps, il s’agit de la divine providence. Tenez-vous toujours à aborder la question de la divinisation du marché et des desseins bienfaisants de Dieu?

      -« Quant aux inégalités, voilà une lubie banale… et stupide. Ce qui compte, ce n’est pas l’égalité matérielle, c’est l’égalité devant la loi. »
      Vous avez relu cette phrase récemment? Vous la maintenez toujours? Si oui, ignorez-vous par qui et pour qui les lois sont faites? Supposons que vous vous présentez en cour contre PKP, parlerez-vous toujours d’égalité devant la loi?

      -« Le capitalisme libéral, aussi imparfait et imparfaitement appliqué soit-il a largement contribué à sortir de la misère des centaines de millions de personnes. »
      Cela ne revient-il pas à nous demander: l’Église, à la Renaissance, a contribué à l’enrichissement artistique et culturel de l’humanité: n’est-ce pas une bonne institution? La question à se poser est la suivante: cette évolution artistique s’est-elle faite grâce à l’Église? Ou malgré elle? Dans le cas du capitalisme libéral, la sortie de la misère est-elle due au capitalisme? Ou au génie humain? Le capitalisme n’a-t-il pas occasionné la mort ou la misère de millions de personnes?

      4-« L’initiative individuelle. »
      « Votre métaphore sportive est risible. »
      Bon. Je vous laisse rire un bon coup. Cela n’arrive pas si souvent après tout… et il est si plaisant de rire. Ensuite: ceci est une affirmation. J’aurais bien aimé que vous donniez vos raisons pourquoi ma métaphore sportive est risible. Prenons un autre exemple: l’initiative individuelle dans la construction à Trois-Rivières. Supposons qu’un certain nombre de contracteurs, mus par l’appât du gain, et profitant de circonstances favorables, se mettent à construire des maisons à qui mieux mieux… jusqu’à ce qu’il y ait un surplus de maisons et que la moitié de ces constructeurs soient obligés de déclarer faillite. L’initiative individuelle est-elle toujours une bonne chose? Une économie planifiée aurait-elle été plus efficace en prévoyant le besoin en maisons selon la population et en construisant pour satisfaire ce besoin?

      7-« Votre conclusion. »
      « Quand on parle des libéraux, stricto censu, il faut se référer aux gens qui ont comme mentors Hayek, von Mises ou encore Rothbard. »
      Vous avez étudié ces auteurs? Recevez-vous leur enseignement comme paroles d’Évangile? Ou êtes-vous capable de le passer au crible de la raison? Pensez-vous que leur doctrine sera source de justice sociale, de bonheur, pour l’ensemble des gens? Vous me dites que je referais le monde en ignorant les leçons de l’histoire? Peut-être avez-vous raison. Et vous? Vous basez-vous uniquement sur l’histoire qui est écrite par les vainqueurs… et qui n’est que propagande? Ou vous basez-vous également sur des livres d’histoire « vraies », genre: « Histoire populaire des États-Unis », ou « Histoire populaire de l’humanité »?

      « Ma conclusion. »
      Marx disait: « Les idées dominantes d’une époque sont les idées des classes dominantes. » N’est-ce pas le cas, ici? Les dominants encouragent les idées qui leur sont favorables, censurent les idées qui sont favorables au peuple… et ils sont pour toutes les idées qui sèment la confusion. Les idées néolibérales (dont vous niez l’existence) favoriseront l’enrichissement du 1% de la population: faites-vous partie de ce 1%? Êtes-vous victime de la propagande? J’ai une proposition à vous faire: faites une « critique des idées de base du libéralisme » (néolibéralisme, néoconservatisme, appelez-le comme vous voudrez) et faites-la publier dans les pages du prochain Zone Campus. Ainsi, comme on juge d’un arbre à ses fruits, nous pourrons juger des conséquences que peuvent avoir les grandes idées (supposément) libérales.

  2. Ma critique serait confuse !? Dans quel sens ?
    – Désordonné ? Je n’ai fait que reprendre votre plan….
    – Embrouillé ? Votre esprit, peut-être, mais certainement pas ma réponse.
    – Désolé ? Certainement pas.

    Reprenons vos points. Notez que lorsque je parle des libéraux, il s’agit des libéraux classiques aux libertariens. Les libéraux du PLQ et les liberals du parti démocrate n’ont de libéral que le nom.

    0. «Mais, d’un côté, ce principe de propriété privée est-il antérieur (principe vient de premier) à l’argent, au marché, etc.?»
    Le capitalisme est un mode d’organisation économique basé sur la propriété privée. Vous pouvez faire du troc, cela n’y change rien. L’argent n’est qu’un outil. Le marché n’est qu’une manière de dire : vous, moi, les autres, nos besoins respectifs, nos offres respectives. Qui de la poule ou de l’oeuf est arrivé en premier ? L’individu qui « arrive » sur terre est propriétaire de son corps et de ce qu’il produit… même s’il est seul au monde (pas de marché, pas d’argent).

    «D’un autre côté, ne confondez-vous pas propriété privée, comme maison, auto, meubles, chien, chat… et propriété privée des moyens de production?»
    Cette distinction n’a aucun sens. Mes mains sont un moyen de production : allez-vous m’en enlevez la propriété ? Si j’achète deux machines à coudre, j’en suis propriétaire. Avec l’une je travaille, et l’autre je la prête à mon voisin qui accepte de travailler avec moi en échange d’un salaire convenu. Pourquoi aurait-il la propriété de cette machine ? Et j’en fais ce que je veux : je peux l’utiliser, la vendre, la donner, la prêter.

    Il en va de même pour un bâtiment rempli de mes machines à coudre.

    «Il me semble qu’un socialisme sain doit reconnaître la propriété privé… tout en s’appropriant les moyens de production… indispensables à la survie des individus.»
    Ah. Donc je peux garder ma machine à coudre ? Mais pas ma casserole ?

    Cela étant dit, vous avez tort : les pays scandinaves, socialistes, ont des économies libérales dans la plupart des secteurs. Même leurs services publics sont libéralisés (notamment l’enseignement en Suède !).

    Je pense qu’on pourrait se rejoindre sur beaucoup de constats, mais qu’on s’éloignera systématiquement sur les causes (vous pointerez du doigt le libéralisme, et le manque de libéralisme). Mais en arriver à proposer l’économie planifiée comme alternative est surprenant. Les pays scandinaves apportent une bien meilleure réponse : la redistribution. D’ailleurs la manière dont elle est faite……… correspond à plusieurs solutions avancées par certains libéraux (par exemple le voucher éducation).

    Ceci s’explique simplement, les libéraux sont soit des utilitaristes qui se basent simplement sur un constat objectif (l’efficience du marché, malgré son imperfection) soit des jusnaturalistes qui écartent d’emblée la légitimité de l’État à intervenir dans vos vies.

    1. Je reste sans voix… il n’y a aucun sens dans ce que vous dites.

    2. Vous êtes-vous demandé s’il existait des pays à l’économie « développée » qui fonctionnent sans quotas laitiers ou équivalent ? Si oui, avez-vous étudié le marché laitier en Nouvelle-Zélande et en Australie ? Cette dernière a supprimé ses quotas laitiers il y a quelques années et, devinez quoi… Les Australiens manquent-ils de lait ? Est-il hors de prix ? Est-il dégueulasse ? Les fermiers crèvent-ils la bouche ouverte ? Non…… rien de tout ça…. Le marché libre marche mieux qu’avant. Les quotas ne sont donc pas indispensables. En revanche on sait également qu’on gaspille du lait parce qu’un fonctionnaire a dit : en janvier x litres, pas plus. Vous approuvez cela ?

    Le marché laitier libre en Australie qui fonctionne mieux que sous l’ère des quotas : c’est factuel.

    «Mais, dites-moi: si j’appelle de la merde du nom de rose, cela sentira-t-il meilleur?»
    Si vous me donnez une définition de la merde, même le nez bouché je peux vous dire si cela en est ou pas. Quelle est donc la définition de « néolibéralisme » ? Quelqu’un qui considère que l’argent est Dieu, que le marché est infaillible et de source divine et qu’on peut agresser un pays si c’est pour s’approprier ses ressources ? Personne ne correspond en même temps à ces trois points (même pas vaguement) : il n’y a donc pas de néolibéraux si je reprend la définition qui ressort de vos propos.

    «Que pensez-vous de tous les pays qui ont été colonisés? Que pensez-vous des exemples récents de l’Iran et de l’Afghanistan?»
    Voulez-vous dire  « Iraq » ? C’est absolument merveilleux : vous donnez trois exemples (colonisation, Iraq, Afghanistan) où des agresseurs ne respectent pas la propriété privé des victimes ! Ceci est donc fondamentalement antilibéral. Lisez donc le dernier discours de Ron Paul pour vous mettre les idées au clair.

    Il convient d’être un minimum rigoureux lorsqu’on veut attribuer un « forfait » au libéralisme.

    «Ainsi, selon vous, capitalisme, libéralisme, humanisme sont synonymes et ils respectent l’individu?»
    Non ce ne sont pas des synonymes, mais oui, une société capitaliste, libérale et dont les individus sont (sont et non « se disent ») humanistes est infiniment plus respectueuse des individus que ne le seront jamais les sociétés collectivistes. L’histoire le prouve… Même les communistes ont arrêté de défendre Staline et Mao.

    Guy Sorman dit ceci : «Le capitalisme est aussi imparfait que la nature humaine, mais supérieur à toutes les utopies.» Voilà qui répond à la plupart de vos objections.

    Le libéralisme n’exclut pas l’aide à son prochain, ni la solidarité. Tandis que l’économie planifiée condamne la majorité de la population à s’appauvrir. Le choix est simple.

    3. Adam Smith est un auteur mineur selon les libéraux. On lui attribue faussement l’idée de la main invisible alors qu’elle est de Mandeville (selon les sources connues). Cela étant précisé, vous répondez à votre question vous-même : «Dans le vocabulaire du temps,», tout est dit.

    «Supposons que vous vous présentez en cour contre PKP»
    Je vous explique que dans un État de droit libéral, tous sont égaux devant la loi. Si je réponds que je ne suis pas égal devant la loi face à PKP… comprenez bien que c’est parce que nous vivons dans un pays qui n’est pas assez libéral.

    Pensez-vous être l’égal d’un apparatchik en Corée du Nord ou au Venezuela ? L’économie planifiée n’est donc pas non plus la solution à cela.

    «Dans le cas du capitalisme libéral, la sortie de la misère est-elle due au capitalisme? Ou au génie humain?»
    Au génie humain. Mais toute la force du capitalisme libéral, c’est cela : il fournit un cadre dans lequel le génie humain peut s’exprimer : État de droit, propriété privé, marché libre. Tandis qu’il étouffe dans les économies planifiées (URSS, Corée du Nord, Venezuela). Aucun libéral ne prétendra penser à votre place (le respect, c’est cela, aussi).

    4. «jusqu’à ce qu’il y ait un surplus de maisons et que la moitié de ces constructeurs soient obligés de déclarer faillite. L’initiative individuelle est-elle toujours une bonne chose?»
    Je marche… je marche… et je trébuche. Est-ce une bonne chose de me laisser marcher ? Allez-vous m’imposer de marcher avec des béquilles et en vous tenant la main ?

    «Une économie planifiée aurait-elle été plus efficace en prévoyant le besoin en maisons selon la population et en construisant pour satisfaire ce besoin?»
    Nous touchons là un point essentiel. Lisez bien : une économie de marché libre peut connaître des pénuries momentanées, et il y a toujours inadéquation entre l’offre et la demande. En effet, il faut que l’offre et la demande s’ajustent et les deux sont en perpétuel mouvement. Le prix joue le rôle d’un signal : lorsque le prix du cacao augmente, c’est que l’offre ne répond pas suffisamment à la demande… nous en produisons plus (ce qui, dans le cas du cacao, prend du temps qui s’impose à n’importe quel mode d’organisation économique). Lorsque nous construisons trop de maisons, les prix baissent (signal : ne construisez plus, ce n’est pas rentable).

    Dans une économie planifiée (les quotas ne sont qu’une version douce), les prix sont fixés arbitrairement et ils ne peuvent plus jouer leur rôle. Les fonctionnaires, aussi nombreux, talentueux et intelligents qu’ils sont, ne peuvent pas se substituer au marché pour évaluer la demande. Ce faisant, ils ne peuvent pas y répondre convenablement.

    C’est ce qui fait que, systématiquement, les économies planifiées ont généré des pénuries massives : papier hygiénique et produits laitiers au Venezuela, essuie-glaces en URSS. C’est l’histoire, c’est l’actualité… Contestez-vous ? Sont-ce des œuvres de la propagandes néolibérales ? Les néolibéraux ont-ils fait sauter les usines de papier hygiénique ?

    7. «Recevez-vous leur enseignement comme paroles d’Évangile?»
    Oui. J’ai même un petit autel et tous les soirs avant de me coucher je fais une petite prière.À la fête du travail je sacrifie un marxiste sur mon autel.

    «Pensez-vous que leur doctrine sera source de justice sociale, de bonheur, pour l’ensemble des gens»
    Nous touchons là un autre point essentiel. Aucun libéral ne définira le bonheur à votre place. Aucun libéral n’a cette prétention là. Aucun libéral ne dira : «vous avez besoin de boire un peu plus de lait, alors je vais fixer un prix bas pour vous inciter à en consommer».

    Les libéraux considèrent que c’est aux gens de définir eux-même le bonheur et de l’atteindre par eux-même (et d’aider volontairement les autres s’ils le souhaitent, pour certains c’est cela le bonheur : aider son prochain). C’est aussi cela… le respect.

    «Vous basez-vous uniquement sur l’histoire qui est écrite par les vainqueurs…»
    On ne parle pas ici du récit d’une bataille. Le mur de Berlin n’a pas été construit pour protéger la RDA des capitalistes. Les Khmers Rouges n’ont pas créé une société où il fait bon vivre. La Corée du Nord est un pays atroce comparé à la Corée du Sud. Le Venezuela a réussi à moins bien progresser et à régresser dans certains domaines comparés à ses voisins malgré la manne pétrolière. Vous aurez beau tortiller les statistiques comme vous voulez, qualifier l’histoire de propagande caricaturale, ça n’en demeure pas moins une réalité.

    «Marx disait: « Les idées dominantes d’une époque sont les idées des classes dominantes. »»
    Lisez donc les libéraux pour voir à quel point leurs idées sont dominantes ! Certes il y a une très relative séparation des pouvoirs, une très relative égalité devant la loi et un très relatif respect de la propriété privée…. mais regardez donc :
    – de nombreux États mènent une guerre impitoyable contre la drogue (les libéraux sont massivement pour la libéralisation de celles-ci),
    – près de la moitié du PIB est capté et dépensé par l’État (donc une propriété privée respectée à moitié),
    – les secteurs non-libres foisonnent (lait, sirop d’érable, alcool, jeux d’argent, agriculture en général, etc.),
    – les banques ont été sauvées avec l’argent du contribuable, les actionnaires n’ont pas eu à assumer les risques qu’ils avaient pris et sur lesquels ils se rémunéraient,
    – les entreprises sont massivement subventionnées,
    – le système des brevets étouffe l’innovation (les libéraux sont également contre les brevets…. un monopole temporaire octroyé par l’État !)
    – dans de nombreux pays du monde, en particulier les plus pauvres, la propriété privée n’est pas respectée.

    Tout cela, ce n’est pas une lecture, ni une analyse, ce sont des faits. C’est une réalité et elle ne peut pas être qualifiée de libérale.

    Donc vous aurez beau lister toutes les tragédies du monde, étant donné que celui-ci n’est pas libéral, il convient de trouver un autre coupable. Mon regard se porte sur la taille pachydermique de l’État.

    «Les idées néolibérales (dont vous niez l’existence) favoriseront l’enrichissement du 1% de la population»
    Merci d’avoir gardé le meilleur pour la fin.
    Parlez-vous du 1% qui dirige les pays à l’économie planifiée ?
    Ou bien parlez-vous du 1% des plus riches des économies que nous avons, à savoir de capitalisme de connivence, caractérisées par une forte intervention de l’État ?

    La plupart ne se sont pas enrichis grâce à un marché libre, mais grâce aux interventions de l’État :
    – planche à billet,
    – brevets,
    – marchés publics.

    Cependant, il est bon de rappeler quelques points par rapport à ce 1% :
    – même dans le pays le plus égalitaire, il y aura toujours un 1% plus riche ; autrement dit : vous serez toujours le pauvre de quelqu’un,
    – quelqu’un qui a honnêtement gagné son argent le mérite (du salaire de l’entrepreneur qui a aura pris des risques élevés, au chanteur talentueux, au joueur de hockey, au gagnant du casino, au travailleur acharné et économe),
    – que des personnes gagnent de l’argent à ne plus savoir qu’en faire n’est pas un problème, ce qui compte, c’est que personne ne vive dans la misère, or la présence de riches n’a pas comme corollaire l’appauvrissement.

    Un peu de rigueur. Votre article et votre réponse à ma critique sont une succession d’erreurs factuelles, de jugements à l’emporte-pièce, de préjugés et de fantasmes. J’en suis le premier désolé.

    Je vais me permettre de vous donner un conseil. Lorsque je viens ici pour critiquer l’économie planifiée dont vous faites la promotion, j’ai pris soin avant de me renseigner. D’ailleurs fût un temps j’étais presque comme vous (oui oui, pour l’intervention de l’État et antilibéral). Je n’avais jamais pris le temps de lire un seul livre d’un auteur libéral de référence (Tocqueville, Bastiat, Say, Hayek, Mises, Sorman).

    Ceci juste pour savoir de quoi vous parlez. Notez que je n’ai pas remis une seule fois en cause vos différents constats (misère dans le monde, inégalités matérielles, inégalités devant la loi, invasion de pays étrangers). J’ai simplement réfuté le rôle du libéralisme là-dedans. Libéralisme que vous définissez mal.

    Pour finir sur ce formidable terme de « néolibéralisme », voici trois pages intéressantes :
    – la page Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Néolibéralisme (en gros c’est un terme fourre-tout utilisé par les antilibéraux de votre genre)
    – la discussion sur la page Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Néolibéralisme
    – et l’avis des libéraux sur le néolibéralisme : http://www.wikiberal.org/wiki/Néolibéralisme

    • Bonjour Scotty,

      Tu permets que je te tutoie? Non par condescendance, mais parce que, dans ma façon de voir les choses, les humains sont égaux entre eux.

      J’ai comme l’impression que tu as tes idées et j’ai les miennes… et qu’il serait inutile de continuer cette partie de ping-pong indéfiniment. Je reconnais que tu apportes de bons points… comme la propriété privée, antérieure à l’argent et au capitalisme… sans distinguer toutefois propriété privée et propriété des moyens de production… et tu as raison: il s’agit de l’Iraq et non de l’Iran… de même que quelques autres.

      Si tu permets, je ne m’arrêterai qu’à ta ciation de Guy Sorman: « Le capitalisme est aussi imparfait que la natue humaine, mais supérieur à toutes les utopies. » Rien qu’aves cette citation, il y a moyen de résumer la question. 1-Considères-tu le socialisme comme une utopie? Ou comme un système économique à part entière? 2-Je présume que quand tu acceptes que la nature humaine est imparfaite, tu acceptes qu’elle est aussi capable d’évolution? Comment la faire le mieux évoluer? En maintenant le capitalisme pour la satisfaction des besoins humains? Tu connais Paul MacLean? Il a fait une découverte que je considère comme majeure: les 3 cerveaux en un. En gros, notre cerveau le plus ancien, le cerveau reptilien, correspond aux parades guerrières, à quelqu’un qui veut démontrer qu’il est le premier, le plus riche. Il est une compétition constante de tous contre chacun. Le capitalisme encourage presque exclusivement le recours à ce cerveau. Est-ce genre de vie que tu veux pour toi-même, tes enfants, tes petits-enfants (si tu en as)? Pas moi.

      Bonne continuation. Normand Leclerc.

  3. C’est intéressant :
    «Tu permets que je te tutoie? Non par condescendance, mais parce que, dans ma façon de voir les choses, les humains sont égaux entre eux.»
    Je tutoie les gens qui me sont proches (famille, amis, connaissances de longue date) ou lorsque le contexte s’y prête (party). C’est parfois une marque d’affection. Tandis que je vouvoie par politesse les personnes dans un cadre professionnel, ou bien pour marquer une certaine forme de respect (parce que parfois le tutoiement est perçu comme un manque de respect, à tort ou à raison).

    Quant au cerveau, je me contenterai de répondre par cet article :
    http://ordrespontane.blogspot.fr/2014/02/linteret-general-et-le-nombre-de-dunbar.html

    La distinction entre propriété privé et propriété des moyens de production n’a pas de sens. Vous n’avez pas répondu à ma question : que faites-vous de mes mains (moyen de production) ?

    «Le capitalisme encourage presque exclusivement le recours à ce cerveau. »
    En quoi ? Un système libéral (donc capitaliste) permet à des communautés communistes de se former, il permet également aux individus d’être solidaires entre eux (mécénat, dons, prêts, etc.).

    Dans un système marxiste, collectiviste, aucune communauté libérale ne peut se former.

    Rien que cela me suffit pour souhaiter une société libérale.

    • « … parfois le tutoiement est perçu comme un manque de respect à tort ou à raison. »
      Tu veux dire quand un manant s’adresse à son seigneur, autrement dit dans un contexte féodal plutôt que démocratique? En ce qui me concerne, en tant qu’être humain, tu as droit à tout mon respect.

      « que faites-vous de mes mains? »
      Tu veux savoir si tes mains sont ta propriété privée? Décidément, la bonne distinction n’est plus entre propriété privée et propriété des moyens de production: la question est plutôt: est-ce que ton corps t’appartient?

      « Dans un système marxiste… aucune communauté libérale ne peut se former. »
      Je te l’accorde: dans les sociétés marxistes totalitaires, aucune liberté n’est possible… d’où l’importance, pour l’être humain, d’évoluer.

  4. Et s’il n’évolue pas, l’être humain ? On l’enterre dans une fosse commune, on l’envoie en Sibérie ou bien on l’enferme dans un camp nord-coréen ?

    «Tu veux dire quand un manant s’adresse à son seigneur, autrement dit dans un contexte féodal plutôt que démocratique? En ce qui me concerne, en tant qu’être humain, tu as droit à tout mon respect.»
    La mauvaise foi dans toute sa splendeur. Vous insinuez que j’ai la même vision que vous, avec vos histoires de classe sociale et que je tutoie ou vouvoie les gens selon leur rang par rapport au mien. C’est malhonnête comme procédé. Et c’est d’autant plus malhonnête que j’ai expliqué dans quelles circonstances je tutoyais et dans lesquelles je vouvoyais !

    «est-ce que ton corps t’appartient?»
    Pourquoi fuir comme cela ? Le problème, évidemment, si vous répondez que mes mains, moyen de production, m’appartiennent… il ne serait plus cohérent de réclamer l’absence de propriété sur ma machine à coudre.

    La distinction entre propriété privée et propriété privée des moyens de production n’a tout simplement aucun sens. Vous auriez d’ailleurs été bien inspiré en justifiant cette distinction. En attendant je reste sur ma faim : j’ai investi personnellement dans ma machine à coudre (plutôt que de travailler un peu moins) et selon vous elle ne m’appartient pas, car c’est un moyen de production.

    Les collectivistes s’évertuent à parler de classes, de travailleurs, de capitalistes, etc. C’est une vision manichéenne de la société… à la hauteur de leur compréhension simpliste de l’économie et des interactions sociales… qui fait qu’on nous propose encore aujourd’hui l’économie planifiée comme solution.

    Allez donc vivre en Corée du Nord ou au Venezuela. Vous serez surpris, cela ressemble beaucoup au monde féodal : les seigneurs (les apparatchiks communistes et chavistes) d’un côté et les serfs, corvéables, de l’autre. Des pays où l’État de droit cède sa place à l’arbitraire. En passant ce sont bien les libéraux (les Lumières !) qui ont le plus contribué à la fin du système féodal, basé sur les privilèges, l’arbitraire, l’absence de propriété privée et d’État de droit. Les collectivistes de votre genre ne veulent jamais qu’un système féodal inversé pour hypothétiquement arriver à une société libre sans classes… allez savoir pourquoi, tous les pays qui ont tenté cette expérience sont restés bloqués au stade d’État dictatorial, sans jamais atteindre leur société sans État. Étrange.

    C’est une chose de critiquer le monde actuel, même en posant un mauvais diagnostic, complètement fantasmé. C’en est une autre de faire la promotion d’une solution qui a toujours été un échec.

    Vous avez raison sur une seule chose dans votre article : vous êtes un idéologue. On peut retenir la définition positive que vous proposez… mais vous correspondez plus à la définition plus négative, que vous ne donnez pas.

    Vous êtes hermétique aux faits (cf. quotas de lait, c’est pourtant clair). Et vous n’étudiez pas objectivement les idées (un article sur le capitalisme sans le mot « propriété », voilà qui aurait dû vous alerter !).

    Vous parlez d’évolution de l’homme. Je pense qu’une bonne évolution serait d’être honnête. S’il y a une chose que j’ai appris, après toutes ces années à fréquenter des gens comme vous… c’est que vous avez de bonnes intentions, de belles idées, d’un certain point de vue… Mais qu’il n’y a pas besoin de creuser bien loin pour s’apercevoir que vous manquez d’honnêteté. J’en veux pour preuve notre digression sur le tutoiement, assez révélatrice.

    Soyez honnête avec vous-même et, surtout, avec vos lecteurs. Vous n’êtes pas un idéologue, vous êtes un sophiste.

    Je tiens également à souligner (mais cela reste dans les sophismes et c’est tout à fait cohérent avec votre vision manichéenne du monde) que j’ai critiqué votre erreur de diagnostic (mauvaise définition du capitalisme, attribution au capitalisme/libéralisme de forfaits qui ne sont pas les siens) et j’ai argumenté en ce sens. Tout ce que vous m’avez opposé, si on met de côté les fantasmes et les erreurs factuelles, c’est un faux dilemme : si je suis opposé à votre solution (économie planifiée), c’est que je suis favorable à la situation actuelle et que, forcément, j’approuve les conséquences négatives. C’est un procédé efficace auprès de lecteurs ayant un faible sens critique, mais ça n’en reste pas moins malhonnête.

    Sur le fond, vous avez à peine essayé de défendre la supériorité de l’économie planifiée, ce qui n’a rien d’étonnant.

    Sur ce, bon vent : ca.edreams.com/vol/montreal-caracas/YMQ/CCS/

    • Bonjour Scotty,

      Pour une fois, je suis entièrement d’accord avec toi: sur un continuum, nous sommes aux opposés… de sorte que nous perdons notre temps.

      Alors, comme tu le dis si bien, bon vent.

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