Changer la vie: Le Père Noël existe-t-il?

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J’en conviens, le sarcasme est un peu gros. Mais, avec «l’arrivée du Père Noël», n’est-il pas à propos? Au moins autant que «le petit Jésus existe-t-il»? Je conviens également que certaines personnes n’aiment pas parler de religion. Ou bien elles en ont peur, ou bien elles se sentent menacées, ou bien elles sont simplement ennuyées. Pourtant, n’est-ce pas l’occasion idéale de constater qu’à l’image de la fiction du Père Noël, les religions sont des fables infantiles?

Pourquoi cessons-nous de croire au Père Noël?

Aux enfants, nous proposons des contes de fées histoire de les amuser, de lire l’émerveillement dans leurs yeux… et peut-être, d’une façon tout à fait involontaire, de faire rouler l’économie. Où est le problème? C’est qu’un enfant en bas âge ne fait pas la distinction entre son monde imaginaire et le monde réel. Et comme il croit tout ce que ses parents lui enseignent, comment se fait-il, alors, que nous cessions de croire au Père Noël? De nous imaginer qu’un gros bonhomme à barbe blanche du pôle Nord livre des cadeaux à partir de son traîneau tiré par des rennes? Parce que nous vieillissons; nous quittons l’univers de l’enfance. Parfois, ce sont nos frères ou sœurs, ou bien nos parents, qui nous apprennent que le Père Noël est un mythe. N’est-il pas temps que nous apprenions que Jésus est un personnage mythique… et qu’il risque de nous faire vivre dans un monde imaginaire?

Mythes

Sont-ce des propos blasphématoires de dire que Jésus est un personnage mythique et que les récits de la Bible sont des fables? Non. Même si bien des gens croient dans la vérité littérale du Nouveau Testament, il reste que l’exégèse (science qui étudie la Bible), même l’exégèse enseignée dans les facultés de théologie de l’Église catholique, en arrive à ce résultat.

La religion est une étape dans la maturation humaine… maturation qui passe du besoin de croire de l’enfant au besoin de comprendre de l’adulte.

À titre d’exemple, l’abbé Raymond Gravel, détenteur d’une maîtrise ès Saintes Écritures, obtenue à Rome, interviewé par la revue «Le Bel Âge», déclarait: «Il n’y a rien d’historique dans l’Évangile. Quand Jésus a été baptisé, le ciel ne s’est pas ouvert pour permettre l’envol de milliers de colombes. Il n’a pas vraiment marché sur les eaux et n’a jamais changé de l’eau en Chateauneuf-du-Pape. Ce sont des images, des symboles qu’il ne faut pas prendre à la lettre».

Besoin de croire?

Il est judicieux de chercher à comprendre le besoin de religion. Il existe de nombreuses hypothèses sur son origine. Une, qui en vaut une autre, veut qu’elle ait été inventée dans un bar (ou son équivalent préhistorique) et qu’elle soit née de l’ivresse. D’ailleurs, le lien est bien visible des spiritueux au spirituel.

Une autre hypothèse pour expliquer l’apparition de la religion et son attrait sur les humains? C’est que, pour expliquer le monde, l’être humain a eu recours aux mythes. Autrement dit, les mythes, ce sont ces histoires inventées pour jeter quelque lumière sur tous les grands problèmes que se pose notre intelligence. Ainsi, tout est expliqué et l’être humain se sent pleinement rassuré. Le problème, c’est que lorsque le mythe (qui est mensonge) devient notre vérité, nous ne sommes plus dans la réalité. Nous avons perdu notre capacité de connaître… et nous «croyons» savoir.

Prendre sa vie en mains?

L’être humain est-il un animal religieux? Dès les temps préhistoriques, nous pouvons présumer que les humains ont supposé que, derrière le visible, se cachait un monde invisible, fait d’esprits, d’anges, de démons, de dieux…

Aujourd’hui, avons-nous encore besoin de religion? Il reste sûrement peu de gens ayant une foi aveugle. Mais, pour certaines personnes, n’est-ce pas toujours une raison de vivre? D’autres personnes se pensent libérées de la religion, parce qu’elles ne vont plus à l’église: à quoi sert d’abandonner la pratique si quelqu’un conserve la foi?

Pour ma part, j’en ai par-dessus la tête d’entendre des contes de fées présentés comme la vérité… et je pense que si la religion était laissée libre, elle ne serait qu’une étape dans la maturation humaine… celle qui passe du besoin de croire de l’enfant au besoin de comprendre de l’adulte.

Quel est le principal inconvénient de la religion? Elle est une fuite dans un autre monde, le monde céleste: elle dépossède l’être humain de lui-même, de sa vie. Aussi, même si bien des personnes peuvent avoir l’idée que la perte de croyance en Jésus (au Père Noël) est une perte d’une belle tranche d’histoire, n’est-ce pas une perte positive? Comme perdre les roues d’entraînement de notre bicycle quand nous sommes jeunes? Qu’est-ce qui est préférable: attendre le Messie? Qu’un coup de baguette magique d’un sauveur règle toutes nos situations difficiles? Ou que nous prenions notre vie en mains?

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