Changer la vie: Un peu de chaleur humaine?: 21 janvier ⎯ Journée internationale des câlins

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La date de parution du Zone Campus ne coïncidant pas avec la Journée internationale des câlins, que faire? Nous en priver pour cette année? Ou faire preuve de souplesse… et reporter cette fête à une date qui nous convient?

Aux États-Unis, cet événement est connu sous le nom de National Hug Day. C’est le révérend Kevin Zaborney qui fut à l’origine de cette pratique, en 1986. Son but? Encourager les gens à se prendre dans les bras… ce qui serait une marque d’affection bonne, et pour la santé, et pour le moral. Le choix du 21 janvier fut motivé par la dépression générale ambiante très forte à cette période de froids polaires. La célébration de cette journée se propagea ensuite à d’autres pays, tels que l’Australie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Pologne… si bien que la journée est devenue : Journée internationale des Câlins.

Voilà! Suffira-t-il de se présenter quelque part et d’arborer une pancarte avec les mots: «CÂLINS GRATUITS»? Si ce pouvait être si simple! Qu’est-ce qui «bug» avec les hugs?

Une civilisation de non-toucher?

Est-il possible de vivre sereinement une journée des câlins dans notre système culturel judéo-chrétien? Difficilement! Notre culture peut-elle être considérée comme une culture de non-toucher? Définitivement! Posons la question clairement: dans notre culture, le toucher est-il permis? Défendu? Notre culture occidentale, basée sur le Livre, donc sur le refus du corps, considère que toucher son corps, ou celui des autres, est dangereux. Elle met à la disposition de chacun un arsenal de réponses décourageantes… si bien que la peau de la plupart des gens crie famine.

Dans la pratique, l’éducation de l’enfant, en ce qui concerne le toucher, commence très tôt… car l’enfant qui  se «touche» n’a pas l’impression de faire «quelque chose de mal». Il faut le lui apprendre. Et les défenses deviennent comme des refrains: «Ne touche pas! C’est sale!», «Ne touche pas à ta soeur! Ce n’est pas bien!». C’est ainsi que ce qui était un besoin vital pour les bébés devient une source de problèmes pour les enfants. Ils commencent à être inhibés à propos du toucher et à se sentir coupables à propos des plaisirs qui pourraient en découler. Et ne nous y trompons pas: en cas de difficultés, les adultes, hommes et femmes, retournent spontanément à l’interdiction de leur enfance… et ils ne touchent plus.

Toucher et sexe

Pourquoi notre culture interdit-elle le toucher dans les relations sociales? Les tabous sur le toucher et la sexualité viennent de la peur du plaisir dans la tradition chrétienne… qui, elle, valorise la souffrance. La peau a un pouvoir merveilleux: celui de donner du plaisir, de créer de l’euphorie. Comme la peau n’intervient dans aucune relation autant que dans l’acte sexuel, l’Église a condamné l’un et l’autre. Elle prétend: «Le sexe est sale et le toucher mène au sexe. Alors: Ne touchez pas! ». Voilà l’origine de notre conditionnement culturel en ce qui concerne le toucher.

Besoin de toucher?

Il nous faut lever cet interdit du toucher et prendre conscience que nous avons besoin de toucher et d’être touché, de câliner et de l’être. Quels sont les effets de la carence du toucher? Des études démontrent que les bébés qui ne reçoivent pas suffisamment de stimulations tactiles ne se développent pas normalement… et plusieurs ne se développent pas du tout. Le taux de mortalité, pour les bébés privés de toucher, est extrêmement élevé. Durant les mois qui suivent la naissance, le toucher peut littéralement faire la différence entre la vie et la mort. N’avons-nous pas les mêmes besoins comme adultes?

Nous avons oublié que le corps se nourrit de «touchers», que le toucher, c’est l’anti-solitude.

En fait, l’importance du toucher est beaucoup plus grande que nous pouvions le penser jusqu’à maintenant. Concrètement, la peau est l’organe le plus étendu du corps humain… ce qui fait que le toucher est le sens le plus important de notre corps. Un être humain peut vivre aveugle, sourd… ou manquer totalement de goût et d’odorat; il ne peut vivre un instant sans les fonctions assurées par la peau. De plus, la peau est notre premier mode de communication : si nous voulons entrer en «contact» avec les autres, nous devons les «toucher».

Qu’est-ce qu’un câlin?

C’est une manifestation de tendresse, d’affection, qui consiste à serrer dans ses bras une personne. Nul besoin de rester des heures (sauf si désiré) serrés l’un contre l’autre; une vingtaine de secondes suffisent à produire un effet bénéfique sur chacun des participants. Est-il utile de préciser que nous devons distinguer besoins de câlins et besoin sexuel?

Les effets thérapeutiques des câlins.

De nombreuses études ont démontré que les câlins calment les anxiétés, diminuent le risque de maladies cardiaques; ils aident à combattre le stress et à éviter les dépressions. De plus, ils renforcent le système immunitaire et nous aident à limiter les infections. Nous serions bien bêtes de nous en priver.

Réhabilitons le toucher.

Une des grandes réalisations négatives du christianisme a consisté à transformer en péché les plaisirs du toucher. Aujourd’hui, après 2 000 ans d’interdiction de toucher, ce n’est plus à la recherche du temps perdu qu’il nous faut aller, mais du corps perdu. Le corps est tabou… quasi intouchable. Nous avons oublié que le corps se nourrit de «touchers», que le toucher, c’est l’anti-solitude. Et si nous reconnaissions que nous apprécions être pris dans les bras de quelqu’un? En tout cas, moi, j’adore les câlins. Et vous?

Alors, faisons de cette journée du 21 janvier la fête des câlins. Et souvenons-nous qu’il n’y a aucun mal à toucher quelqu’un.

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