Comité féministe : Parler de la «masculinité toxique»

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Le jeudi 9 novembre dernier, le comité féministe de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a organisé un midi de discussion captivant, centré sur le thème délicat de la masculinité toxique. La séance a mis en lumière des comportements souvent associés à cette notion, tels que la stoïcité, la résolution solitaire des problèmes, la quête du succès, et parfois même, l’agressivité.

Attention : Cet article n’a aucune valeur scientifique et se base sur des avis, des vécus et des recherches personnels des participants et du comité.

Participants au midi-discussion. Crédit: Comité féministe UQTR

Une publicité source de débat

Le comité féministe a ouvert la discussion en demandant l’avis des participants sur une publicité de Gillette, créée à la suite du mouvement #MeToo et dénonçant certains comportements masculins « toxiques ». De nombreuses remarques ont été évoquées par les participants du midi discussion, notamment autour de la violence, de la vulnérabilité et des changements de mentalité. L’interrogation sur le rôle potentiel du gouvernement pour faire passer ce genre de message a aussi été abordée, suggérant qu’une intervention à ce niveau pourrait être plus pertinente, car les initiatives d’entreprise sont souvent encouragées par le profit plutôt que l’élévation des consciences et la sensibilisation.

L’homme et son rapport à la violence ?

Le débat s’est ensuite orienté vers la question complexe de la violence, avec des opinions divergentes notamment sur la nécessité d’apprendre à se défendre. Certains ont plaidé en faveur de l’apprentissage de l’autodéfense, d’autres ont évoqué plutôt des solutions pour désamorcer les conflits, et d’autres ont souligné le cercle vicieux de la violence qui engendre davantage de violence. L’incapacité des enfants à faire la distinction entre différentes formes de violence a également été mise en avant, soulignant l’importance de protéger les enfants de toutes formes de violence, qu’elle soit psychologique ou physique.

Stéréotypes et comportements masculins

Le comité a ensuite demandé aux participants leur avis sur les différents types de stéréotypes de masculinité toxique. L’idéal masculin a alors été évoqué, celui d’un homme fort, fier et détaché d’émotions trop sensibles. Parfois perçue comme nocive pour les hommes eux-mêmes et la société, cette vision a été démontrée à travers des exemples concrets, tels que la réticence à consulter un médecin. Cela met en évidence les pressions sociétales actuelles qui prônent la nécessité de paraître fort et invulnérable.

Suite à cela, la tragique réalité des taux de suicide plus élevés chez les hommes a été mentionnée, soulignant l’importance de briser les tabous autour de cette vulnérabilité masculine. Cela met en lumière la pression exercée sur les hommes pour qu’ils masquent leurs émotions et les répercussions que cela peut avoir sur leur entourage et eux-mêmes. Cela contraste d’ailleurs avec les attentes sociales pour les femmes qui sont souvent encouragées à montrer leur sensibilité. Une conclusion en est alors ressortie, celle de la nécessité de permettre aux hommes de nommer et d’exprimer leurs émotions.

Amitiés et amours

Roman 365 jours. Crédit: Netflix

La dynamique des relations masculines a également été explorée, mettant en avant la différence entre les amitiés masculines, souvent basées sur des passions communes, et les relations féminines, davantage centrées sur les émotions. La difficulté des hommes à exprimer leurs émotions dans des amitiés du même sexe a été soulignée, contribuant notamment à des ruptures amoureuses souvent plus difficiles à surmonter chez les hommes. En effet, une partie d’entre eux n’ont pas de refuge pour parler de leurs émotions, et certains sont jugés s’ils se montrent trop sensibles car les « vrais hommes ne pleurent pas ».

Enfin, la discussion a évoqué le lien entre les idéaux de masculinité, l’attraction romantique et les pressions sociales. L’idée que les hommes adoptent parfois des comportements de « bad boys » pour attirer les femmes a été soulevée, avec comme comportement inverse chez les femmes l’idée de pouvoir les aider à changer. Un thème qui revient d’ailleurs souvent dans la cinématographie et la littérature et qui pousserait une partie de la jeunesse à idéaliser ce genre de relations nocives.

En somme, la session du comité féministe de l’UQTR a offert une plateforme ouverte et constructive pour remettre en question les stéréotypes de genre, explorer les aspects problématiques de la masculinité toxique, et encourager un dialogue essentiel pour une évolution sociale positive.

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