Après une longue pause, l’entrainement en salle et les sports individuels/en duo ont repris dans quatre nouvelles régions du Québec cette semaine. À celles-ci s’ajoutent les sept autres régions qui étaient déjà en zone orange depuis quelques semaines. Ces bonnes nouvelles font en sorte que plusieurs sportifs et sportives ont pu reprendre l’entrainement dans les derniers jours et dernières semaines alors que d’autres pourront le faire très bientôt. Cette longue pause a malheureusement pu faire régresser ou stagner plusieurs athlètes, sportifs.ves et adeptes des saines habitudes de vie. Si c’est votre cas, voici quelques conseils physiques et mentaux pour vous aider à recommencer votre entrainement d’une façon optimale et sans trop d’accrocs.
La prudence est de mise
Vous êtes probablement tous et toutes fort excitéEs de pouvoir recommencer à bouger et pratiquer vos activités favorites… moi inclus! Cependant, faites attention! La prudence sera de mise lors de vos premiers entrainements.
Au niveau physique, laissez le temps à votre corps de reprendre l’habitude de faire certains mouvements. Il est toujours recommandé de faire un échauffement avant de débuter votre entrainement. Ce sera encore plus vrai pour les prochains jours. Investissez un bon 10-15 minutes à vous échauffez avant d’augmenter l’intensité tranquillement. Aussi, il est peut-être préférable d’éviter de vous pousser au maximum lors de vos premières séances, à moins que vous ne souhaitiez vous réveiller avec des courbatures qui vous empêcheront de vous entrainer pendant les 2 ou 3 prochains jours. Évidemment, il y a aussi un risque de blessure qui est bien présent lorsque le corps n’a pas été activé de façon intense pendant un certain temps.
Au niveau mental, il pourrait être nécessaire de vous calmer et de bien doser votre énergie. Votre niveau d’excitation pourrait être plus élevé que la normale, surtout que les dernières semaines n’ont pas été riches en stimulation. Vous pourriez ressentir un rythme cardiaque plus élevé que la normale ou encore une fébrilité et une excitation accrue. Cet état pourrait nuire à la fluidité de vos mouvements, surtout lors de tâches nécessitant de la motricité fine. Un état d’excitation trop élevé pourrait aussi occasionner un plus grand stress. Si c’est votre cas, prenez le temps de prendre quelques grandes respirations avant de débuter votre entrainement ou entre deux exercices.
Des objectifs réalistes
Si vous êtes du genre à vous fixer des objectifs (ce que je recommande à tout le monde, d’ailleurs), j’aurais tendance à vous recommander d’attendre une à deux semaines avant d’établir ceux-ci. Ce temps vous permettra d’évaluer votre état physique, mental et technique. Plusieurs d’entre vous risquez d’être surpris lors de vos premières séances d’entrainement. Il y a fort à parier que vos habiletés sportives, votre forme physique et votre état mental ne seront pas au même niveau que lors de la fermeture des centres d’entrainement. Profitez de ces premiers jours pour noter où vous vous situez. Ces données vous serviront ensuite de base de référence ou, autrement dit, de point de départ. Utilisez ces données par la suite pour vous fixer des objectifs SMART.
Surveillez votre discours interne
Il est possible que vos premiers entrainements ne soient pas à la hauteur de vos attentes. Si cette situation se produit, restez à l’écoute du discours interne se produisant dans votre tête. Le discours interne, ce sont vos pensées, les mots que vous vous dites à vous-mêmes. Lorsqu’un discours négatif apparait, observez-le sans jugement et tentez de le voir comme une entité extérieure à vous. Lorsque ce sera fait, recentrez-vous sur la tâche à accomplir et utilisez une affirmation positive telle que «Je suis capable» ou «Donne ton 100%».
Le discours interne peut avoir un grand impact sur nos actions et nos émotions. Il peut nous faire fuir des situations qui nous font peur, détruire notre confiance ou faire en sorte que l’on abandonne une tâche. Il est le résultat de notre éducation, nos expériences et un ensemble d’autres facteurs contextuels. Cela étant dit, il n’est jamais trop tard pour travailler un discours interne conditionné depuis plusieurs années. Comme toutes bonnes choses, il est possible de s’entrainer à avoir des meilleures pensées.
Dans la situation actuelle, certaines de vos pensées pourraient être irrationnelles. Ces dernières sont généralement des pensées qui sont difficilement prouvables ou vérifiables. Il peut s’agir de pensées catastrophiques («Ça n’ira jamais mieux!»), de pensées impliquant les mots toujours ou jamais («J’ai toujours de la difficulté avec tel mouvement»), de surgénéralisation («Je suis mauvais» alors que tu connais peut-être simplement une mauvaise journée), etc. Pour contrer celles-ci, il peut être utile de vérifier les preuves qui prouvent ces pensées. Il y’en a généralement assez peu. Trouvez ensuite une pensée alternative qu’il sera plus facile de prouver.
Si, par exemple, vous ratez un exercice ou un mouvement que vous étiez capable de maitriser avant la fermeture des centres d’entrainement et que vous pensez «Je suis nul», vous avez une pensée irrationnelle. Il est difficile de vérifier que vous êtes effectivement quelqu’un de nul. Qu’est-ce qu’être nul? Être nul signifie d’être mauvais en tout temps? L’êtes-vous? Une pensée plus rationnelle serait: «J’en ai perdu depuis la dernière fois. Je dois me laisser du temps». Pour en savoir plus sur les pensées irrationnelles, cliquez ici.
Voilà quelques trucs qui, je l’espère, vous aideront à reprendre la pratique de votre sport d’une manière optimale. N’oubliez pas non plus de respecter les mesures sanitaires dans vos lieux d’entrainement afin que nous puissions continuer de pratiquer nos activités et sports préférés. Bon entrainement à tous et toutes!