Directeur du Centre de la gravure et de l’image imprimée de la Louvière en Belgique, Christophe Veys était de passage le 10 novembre dernier à la Galerie R3 dans le cadre du partenariat entre la BIECTR et l’UQTR. Historien de l’Art, belge francophone. Il est diplômé de l’université Libre de de Bruxelles et enseigne l’histoire de l’art contemporain, la pratique de l’exposition et l’histoire des institutions culturelles.
Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières
Élisabeth Mathieu, directrice générale et artistique de la BIECTR, en collaboration avec Valérie Guimond, technicienne et chargée de cours en estampe de l’UQTR, étaient heureuse de recevoir le directeur du Centre de la Gravure et de l’Image imprimée. À l’occasion de son séjour à Trois-Rivières, monsieur Veys a visité l’Atelier Presse Papier en compagnie de Alejandra Basañes, présidente du conseil d’administration de l’Atelier Presse Papier.
« La collection est pour moi une forme de créativité. C’est mon geste plastique »
-Christophe Veys
Conférencier réputé, Christophe Veys a publié de très nombreux articles scientifiques et catalogues d’exposition. Il a collaboré à de nombreuses expositions, d’abord au Centre d’art Nicolas de Staël, Braine-l’Alleud, puis avec Les témoins oculistes, Bruxelles, comme commissaire. Il anima longtemps les expositions de la Galerie Porte 11 à Bruxelles, avant de poursuivre une activité de galeriste qui a contribué à l’élaboration d’une collection d’art, d’une qualité reconnue internationalement.
Même si Christophe Veys ne pratique pas « l’art plastique » , il n’en reste pas moins un admirateur. Il est constamment en repérage d’artistes (connus et moins connus) pour venir s’ajouter à la collection du CGII. Et son « geste plastique » comme il dit, c’est la création d’un tout visuel dans sa galerie, composé principalement d’estampes et d’images imprimées.
Le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée de la Fédération Wallonie‑Bruxelles (CGII)
Lieu polyvalent ayant pour missions la conservation, l’exposition, l’étude, la recherche et la diffusion des arts de l’estampe, le Centre abrite une collection de quelque 14 000 œuvres, réalisées par plus de 2000 artistes de partout dans le monde. Cette collection, reconnue internationalement, donne un aperçu large des pratiques modernes et contemporaines de l’art imprimé. Elle est présentée en alternance, que ce soit au sein des expositions temporaires développées dans le Centre, ou de projets plus ponctuels, ou dans le cadre d’expositions spécifiques itinérantes.
Artistes du « CGII »
Delphine Deguislage
C’est une sorte de pamphlet féministe, une rencontre entre les œuvres d’artistes femmes présentes dans les collections du CGII et celles de Delphine Deguislage. L’artiste en résidence met en scène un espace ambigu, où la sphère domestique rencontre l’espace public. Les gestes de la maison et du fait main, imparfaits et familiaux, se heurtent aux images de magazines, violentes et médiatiques. Collages numériques, créations textiles, sculptures et gravures s’y côtoient pour rendre compte, à travers le prisme du genre, des modes de représentation des corps, du désir et des pratiques sociales.
Jean Coulon
Jean Coulon est né à Bruxelles en 1947. Il a étudié la gravure dans l’atelier de Gustave Marchoul à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre. Dessinateur et graveur, il pratique également la typographie artisanale dans le domaine de l’édition à tirages limités. Ses activités de typographe l’ont amené à utiliser un matériel patiemment reconstitué comprenant presses à bras, anciennes casses, vieux caractères typographiques. Il est spécialisé dans la gravure au burin mais il grave aussi sur bois ou sur cuivre à la pointe sèche et à la roulette, privilégiant tous les procédés sans acide.
Jean Coulon est décédé en 2020, à l’âge de 73 ans. Il a fait 31 dons sur les 38 œuvres présentes dans la collection.
Les restantes ont partiellement été achetées par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Une conférence mémorable
Lors de sa conférence, Christophe Veys à parlé de ses accomplissements professionnels, de son admiration pour le domaine des arts de l’estampe et de l’imprimerie, et bien sûr, de son poste de directeur au Centre de la gravure et de l’image imprimée.
Bien qu’il soit vu comme une personne avec un statut important et sérieux, monsieur Veys dégage une authenticité et une réelle ouverture envers tous les artistes de ce monde. Sa conférence était une belle opportunité de découvrir des œuvres, peut-être moins connues au Québec.
Il a finalement terminé sa présentation en s’adressant aux étudiants et artistes dans la salle: « Mon but est de vous transmettre l’envie de voyager et de découvrir de nouveaux artistes. C’est important d’osé et d’être généreux avec son art ».