Conférence de Sophie Malavoy: Vous avez dit «vulgarisation scientifique»?

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L'objectif était de conscientiser à un certain nombre de phénomènes communicationnels, afin de les outiller au mieux dans la manière de vulgariser leurs recherches. Photo: C. Cano
L’objectif était de conscientiser à un certain nombre de phénomènes communicationnels, afin de les outiller au mieux dans la manière de vulgariser leurs recherches. Photo: C. Cano

Pourquoi vulgariser? Qu’est-ce que la vulgarisation? Telles sont les questions auxquelles ont été confrontés, un jour ou l’autre, tout étudiant de cycle supérieur ou enseignant-chercheur, et même certains professionnels. Le 7 novembre dernier, dans une rencontre organisée par l’Association des Étudiants aux cycles supérieurs en psychologie à l’UQTR (AECSP), la conférencière Sophie Malavoy a tenté d’apporter une boîte à outils, certes non exhaustive, mais essentielle à la maîtrise des principes de la vulgarisation scientifique.

Avec près de 30 ans d’expérience dans les domaines de la vulgarisation et de la communication scientifiques, Mme Malavoy a notamment été rédactrice en chef de la revue de l’ACFAS, Interface (aujourd’hui devenue Découvrir), puis elle a occupé le poste de réalisatrice de l’émission Zone Science (Télé-Québec), avant de devenir celle de Découverte pour Radio-Canada. Aujourd’hui, Sophie Malavoy dirige le Cœur des sciences de l’UQAM. Elle est également l’auteure du Guide pratique de vulgarisation scientifique de l’ACFAS.

«Le défi, quand on communique, c’est d’imaginer les choses qui ne sont pas évidentes pour les autres.»

Dès ses premiers mots, la conférencière sensibilise la trentaine de participants présents, pourtant bien plus nombreux à être concernés par cette thématique, sur le fait que «les habiletés à la communication sont très peu enseignées». Partant de ce constat, l’objectif de Sophie Malavoy était donc de leur faire prendre conscience d’un certain nombre de phénomènes communicationnels, afin de les outiller au mieux dans la manière de vulgariser leurs recherches.

Aussi, lorsqu’elle demande aux participants ce qu’ils entendent par «vulgarisation scientifique», un consensus se forme autour de la réponse suivante: «rendre le discours accessible à tous». C’est d’ailleurs la conception la plus répandue. « r, c’est bien plus complexe que cela. Il s’agit avant tout d’intéresser le public en adoptant le bon angle d’attaque», insiste Mme Malavoy.

La présentation s’est d’abord articulée autour de l’approfondissement de la maîtrise des principaux outils (exemples, comparaisons, analogies, métaphores, etc.) afin d’atteindre une vulgarisation scientifique idéale, à savoir: pertinente, claire, concise, fluide, vivante, concrète et imagée. Ensuite, la conférencière s’est attardée sur l’importance de trouver un angle de traitement accrocheur. Et cela passe par la nécessaire prise en compte du public à qui nous nous adressons. «Le défi, quand on communique, c’est d’imaginer les choses qui ne sont pas évidentes pour les autres», souligne-t-elle.

La manière de trouver un fil conducteur dans la présentation de nos recherches, de trier l’information, etc., sont autant de problématiques ayant été abordées par Mme Malavoy. Puis, les participants ont été amenés à réfléchir aux différences entre la communication savante et la communication pour le grand public, et à s’interroger ainsi sur le passage du savant au vulgarisé, lorsqu’une information scientifique est reprise dans les médias. Enfin, à l’aide d’articles et de vidéos, Sophie Malavoy souhaitait aussi développer le sens critique et la capacité d’analyse des participants, en interagissant avec eux.

Au terme de la rencontre, la conférencière rappelle de ne surtout pas oublier que «plus la communication est humaine, plus on sent le savoir de la personne, et la personne elle-même. La communication est une affaire d’humains. Nous sommes sensibles au gens qui nous font vivre des émotions».

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