Conférence d’Éric Bouchard, l’anglicisation, une question de nombres et d’institutions: Le sous-financement des universités francophones, une injustice linguistique

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Photo: C. Cano
Photo: C. Cano

Mercredi dernier, dans le cadre de sa tournée nationale, le Mouvement Québec français (MQF) s’est arrêté à la Chasse Galerie de l’Université du Québec à Trois-Rivières, le temps d’une conférence donnée par Éric Bouchard, concernant le sous-financement des universités francophones. «Quand plusieurs groupes linguistiques se partagent un même territoire, il n’y a de paix linguistique que si la langue minoritaire a des institutions suffisamment puissantes pour contrer le poids du nombre du groupe majoritaire.»

Depuis son adoption en 1977, la Charte de la langue française, plus connue sous le nom de «Loi 101» a été amendée 179 fois, laissant ainsi une place grandissante à l’anglais. D’ailleurs, il semble qu’aujourd’hui le financement des étudiants francophones au Québec et hors Québec ne soit pas proportionnel à celui des étudiants anglophones dans la province et hors province.

Une répartition financière inégale

L’ancien attaché politique du député Pierre Curzi dresse un état de la situation. «Au Québec, les étudiants anglophones du postsecondaire ne représentent que 8,4% de la population, et pourtant, ce sont près de 30% des fonds destinés aux études supérieures qui leur sont alloués», indique-t-il.

«Un étudiant, un chèque»

De plus, ce fervent défenseur de la langue française dénonce l’attitude des institutions cautionnant un bilinguisme inégalitaire au Canada, et qui conduira, selon lui, à l’extinction des communautés francophones. D’ailleurs, il est à noter que l’Université du Québec à Trois-Rivières ouvrira, dès cet hiver, des cours unilingues anglophones. Possibilité déjà offerte par les HEC et l’UQAM, qui, selon Bouchard, ont compris la politique québécoise de financement des universités. «Un étudiant, un chèque», résume-t-il.

La volonté de conscientiser

Avec sa conférence, Éric Bouchard souhaite éveiller les consciences et mobiliser les esprits sur les causes de l’anglicisation du Québec. C’est d’ailleurs en réponse à ces initiatives qui participent à la régression de la langue officielle au sein même des institutions québécoises, que le MQF a entrepris une «tournée de sensibilisation» auprès de la population.

Certes la mondialisation et l’immigration ont un rôle à jouer dans la dynamique linguistique d’une société, mais au Québec, selon Éric Bouchard, «la langue est une question de nombres et d’institutions. Ces dernières sont la cause de l’anglicisation, car un emploi sur quatre nécessite d’être occupé par un anglophone».

À propos d’Éric Bouchard

Titulaire d’une maîtrise en sciences politiques, M. Bouchard fut l’attaché politique du député Pierre Curzi, de 2009 à 2012. De plus, il a participé à la recherche et à l’écriture des études suivantes: Le grand Montréal s’anglicise, L’application de la charte de la langue française au collégial, un prolongement nécessaire et La nouvelle Charte de la langue française, un outil au cœur d’une politique. Enfin, M. Bouchard est également l’auteur du mémoire d’Option nationale sur le projet de loi 14, visant à renforcer l’usage du français.

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