Le 20 février dernier, la Galerie r3 accueillait plusieurs conférenciers venus s’entretenir sur la performance artistique. Les intéressés ont ainsi pu entendre le regroupement Les Deux Gullivers, l’artiste Karine Turcot et l’artiste Bozidar Jurjevic.
Démystifier la performance
Pour certains, le terme «performance artistique» peut être flou. Née au milieu du XXe siècle, la performance est un médium interdisciplinaire, donc qui regroupe plusieurs formes d’art. Mouvement d’avant-garde voulant briser les conventions, ce type d’art est éphémère et laisse peu d’objets concrets derrière lui. Comprenant souvent des mises en scène éclectiques, les performances artistiques poussent les artistes à devenir sujets et à frôler les limites.
Ces dernières, nous avons bien pu les voir avec les présentations des artistes présents pour la conférence «La performance comme espace de rencontre», organisée par la commissaire Lorraine Beaulieu, par le Département de philosophie et des arts ainsi que par l’Atelier Silex. Devant plus de 30 personnes, quatre artistes ont parlé de leur démarche et ont présenté, à l’aide de vidéos, certaines de leurs performances passées.
Les Deux Gullivers
Les premiers artistes présentés ont été Les Deux Gullivers, duo composé de Flutura Preka et de Besnik Haxillary, originaires d’Albanie. Si au départ ils ont tous deux commencé leur carrière avec les beaux-arts, ils se sont rapidement tournés vers la performance artistique. Attirés par son aspect interdisciplinaire, ils s’intéressent à la recherche identitaire et au rapport à l’autre.
Leurs performances mettent souvent le corps en danger, puisqu’il devient matière. Le tout apporte également un défi psychologique. Une de leurs installations consistait à être retenu dans un lit vertical accroché en hauteur sur un grand mur, et ce, pendant plusieurs heures. Maintenant professeur à l’UQTR, Bernik Haxillary performe tout de même avec sa collègue un peu partout dans le monde.
Karine Turcot
L’artiste Karine Turcot n’a pas seulement un profil d’artiste, puisqu’elle a fait des études en psychologie et en sociologie, en plus d’étudier en photographie et en art. Elle a choisi la performance artistique, parce que l’art peut justement rejoindre la psychologie de manière concrète. Se dévouant complètement à son art, elle sort complètement de son corps et va jusqu’à s’oublier elle-même lorsqu’elle performe. Elle utilise souvent les animaux lors de ses performances, allant même jusqu’à manger des serpents, qui représentent, entre autres, la masculinité.
Comprenant souvent des mises en scène éclectiques, les performances artistiques poussent les artistes à devenir sujets et à frôler les limites.
Bozidar Jurjevic
Artiste croate, Bozidar Jurjevic est présentement en résidence d’artistes au Québec. Pour lui, la performance permet de réfléchir à des problématiques telles que la vie, la mort, l’énergie et la crise. De plus, il s’intéresse à la réaction du corps lors de ses performances, c’est-à-dire sa résistance, sa douleur et son engagement. Il aime affronter les forces de la nature en utilisant son corps. Ainsi, il s’est déjà installé en-dessous d’une chute à fort courant en essayant de gonfler un ballon.
La conférence «La performance comme espace de rencontre» a permis non seulement de montrer ce qu’est la performance artistique, mais aussi de l’expliquer en justifiant sa place en art.