Congrès annuel de l’AITQ: De la recherche pour soutenir les intervenants

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Depuis plus de 10 ans, l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec (AITQ) choisit Trois-Rivières pour la tenue de son Congrès annuel. Lors de l’édition 2013 qui s’est tenue à l’hôtel Delta, des chercheurs de l’UQTR ont pu y présenter les résultats préliminaires de leurs recherches et travaux.

Carmen Trottier, directrice générale de l’AITQ, croit qu’il y a beaucoup d’éducation à faire en matière de toxicomanie: «Nous avons déjà offert des ateliers pour le grand public, mais comme on peut l’observer dans d’autres contextes, les gens semblent mal à l’aise même de venir s’informer sur le sujet. Nous nous concentrons maintenant sur des ateliers pour les chercheurs et les intervenants». Dans le hall d’entrée, une trentaine de kiosques d’organismes représentaient l’éventail des approches dans le domaine. «Le kiosque de la GRC côtoie ici le kiosque de l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogue (AQPSUD), nous n’aurions pas vu ça il y a dix ans!», a-t-elle fait remarquer. Au total, c’est près de 250 intervenants qui assistent à l’évènement chaque année.

Des chercheurs de l’UQTR présents

La professeure et chercheure en psychoéducation à l’UQTR, Chantale Plourde, a présenté les résultats partiels préliminaires d’une recherche effectuée par son équipe auprès de groupes de détenus admis dans le récent programme nommé le Département 21 du Centre de détention de Québec, une aile de la prison aménagée de façon à offrir des services spécialisés en toxicomanie. «Notre rôle est d’agir en partenariat avec le milieu de pratique, directement avec les intervenants, a expliqué Madame Plourde. Nos actions, en plus de soutenir les praticiens vers de meilleures pratiques, contribuent à démystifier la recherche». L’expérience de l’équipe sera relatée dans un livre qui paraitra en novembre: Sortir des sentiers battus, pratiques prometteuses auprès d’adultes dépendants, dans la collection Toxicomanies, des Presses de l’Université Laval.

«C’est important de faire connaitre le programme du Département 21, parce qu’il y en a plusieurs que s’ils arrêtent la consommation, ils vont arrêter d’être en prison». -Détenu au Centre de détention de Québec.

Les résultats préliminaires, révélés par la professeure et candidate au doctorat en psychoéducation, Catherine Arseneault, soulèvent diverses pistes d’action. Les données quantitatives recueillies et analysées par Madame Arseneault ont entre autres fait ressortir une amélioration significative du niveau d’impulsivité observé chez les participants, après six mois de suivi. Un autre phénomène observé semblait démontrer que la variable «détresse psychologique» se trouvait quant à elle au même niveau que celle d’un groupe test de détenus n’ayant eu recours à aucune thérapie, et ce, après six mois de suivi. «Au final, nous souhaitons que nos recherches servent à mieux aider les détenus», a exprimé Madame Arseneault quant aux motivations qui l’animent.

Une analyse qualitative sur le terrain a révélé d’autres données pertinentes: «Un effet collatéral non prévu a été observé, soit l’amélioration de la perception gardiens/gardés dans l’aile 21, chacun prenant conscience des réalités et des rôles de l’autre». Madame Plourde espère que les résultats des travaux pourront permettre de reproduire des initiatives dans d’autres prisons: «Je ne dis pas que rien n’est fait en ce moment pour aider, par exemple le Mouvement AA est présent à certains endroits, mais les besoins sont très grands. L’atelier s’est terminé par des témoignages enregistrés de détenus: «C’est important de faire connaitre le programme du Département 21, parce qu’il y en a plusieurs que s’ils arrêtent la consommation, ils vont arrêter d’être en prison».

Joël Tremblay et Natacha Brunelle, tous deux professeurs à l’UQTR, ont également présenté des travaux dans le cadre du Congrès.

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