
Dans son dernier essai, Christian de Perthuis, économiste français, explique les impacts de la crise sanitaire sur le réchauffement climatique en France. Il a d’ailleurs débuté la rédaction du livre durant la deuxième semaine du confinement en France. L’essai a été entièrement écrit en «mode confiné».
Christian de Perthuis est professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine. Il a dirigé la Mission climat de la Caisse des Dépôts. Il est également le fondateur de la chaire Économie du Climat de l’université. Bien qu’il mette surtout de l’avant la situation en France, il est tout de même fort intéressant de lire ses réflexions.
Son livre est divisé en six chapitres : «Les faux jumeaux», «Économie du confinement: le double rationnement», «La mise à l’arrêt des émissions de CO²», «Économie de sortie du confinement: « c’est le virus qui fixe le calendrier »», «Une relance bas carbone européenne» et «La résilience après la pandémie».
Il couvre des questionnements comme les dettes publiques, le numérique, l’inflation, notre rapport à la nature et plus encore.
Catastrophe sanitaire et action climatique
Sa première question est simple: «Comment la catastrophe sanitaire va-t-elle affecter l’action climatique?» Il explique qu’à court terme, la pandémie a provoqué une très grande chute des émissions de gaz à effet de serre. Il s’inquiète cependant de ce qui pourrait se produire après le «retour à la normale».

Si on retourne dans l’histoire, chaque fois qu’il y avait une chute d’émission de CO², cette dernière était suivie d’une montée. Le rapport spécial sur la catastrophe sanitaire du Haut Conseil pour le climat de France a écrit que «la baisse radicale des émissions françaises en raison du confinement reste marginale et transitoire […] la probabilité d’une effet rebond est majeure. Après la crise financière de 2008, les émissions mondiales de CO² liées à l’énergie et au ciment avaient baissé de 1,4 % en 2009 avant d’augmenter de 5,9% en 2010».
D’un point de vue économique
L’auteur étant avant tout un économiste, il prend toujours le temps de donner plusieurs angles d’approches à ce qu’il relate.
Dans son chapitre sur le double rationnement, il explique que la dépression économique de 2020 sera certainement «la plus brutale jamais observée en temps de paix». Il explique que «les récessions surviennent habituellement pour corriger les déséquilibres antérieurs. La dernière crise économique en date, celle de 2009, a par exemple été provoquée par le surendettement. Ce sont les pouvoirs publics qui ont déclenché celle de 2020.»
Le même schéma a été observé dans le monde : pour ralentir l’épidémie, les gouvernements imposent des restrictions. La distanciation sociale oblige la population à ne plus se rendre au travail. Or, elle leur interdit également l’accès aux magasins et aux services de proximité, au transport et au tourisme. Bref, un rationnement du côté de l’offre et de la demande.
Ses réflexions demeurent très intéressantes malgré le fait que la situation évolue rapidement.
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Cette critique a été réalisée grâce à la collaboration de Coopsco Trois-Rivières. Coopsco Trois-Rivières est une coopérative qui offre à ses membres et clientèle tous les produits et services pour répondre à leurs besoins. Le titre a donc été recommandé par leur libraire et a fait l’objet d’un service de presse.