Danse contemporaine — S’envoler, d’Estelle Clareton: Lumineuse métaphore de la conquête de la liberté

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Toujours en maitrise de leur art, les douze interprètes s’agitent avec humour sur l’étendue blanche immaculée de la scène, telle une nichée timide et fébrile. Photo: M. Lortie
Toujours en maitrise de leur art, les douze interprètes s’agitent avec humour sur l’étendue blanche immaculée de la scène, telle une nichée timide et fébrile. Photo: M. Lortie

Le jeudi 6 février dernier, à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la culture de Trois-Rivières, était présenté le spectacle de danse S’envoler, une création d’Estelle Clareton. Elle nous invite avec fougue et tendresse dans un univers métaphorique: une rencontre à mi-chemin entre le monde des humains et celui des oiseaux.

Toujours en maitrise de leur art, les douze interprètes s’agitent avec humour sur l’étendue blanche immaculée de la scène, telle une nichée timide et fébrile.

Avec une trame musicale entièrement constituée de sons d’oiseaux pour l’occasion, rappelant parfois la pluie, parfois le tonnerre, les danseurs-volatiles sont tantôt drôles et cocasses, tantôt habités par la grâce.

Tiraillés par la peur, fouettés par le désir, les douze danseurs s’éloignent et  reviennent dans un roulement perpétuel d’hésitations et de furieux décollages. De maladresses en audaces, ils finiront par «s’envoler».

Partir ou rester: trouver l’équilibre

Estelle Clareton est française d’origine et habite maintenant au Québec depuis plusieurs années. Celle qui décrit son identité comme floue avoue s’être inspirée de cette ambivalence, de ce sentiment «de ne pas savoir sur quel pied danser», pour créer cette pièce.

S’envoler s’interroge sur l’appartenance au lieu d’origine, sur l’adoption, sur l’identité perdue, sur le fait que l’identité est peut-être le mouvement entre deux (ou plusieurs) choses.

Estelle Clareton

Débarquée à 17 ans à Montréal comme apprentie aux Ballets Jazz, la Française Estelle Clareton a dansé pendant 13 ans, principalement pour Jean-Pierre Perreault et Ginette Laurin.

Dès 1995, elle se lance dans la création et collabore avec divers artistes, dont Wajdi Mouawad. À 41 ans, elle a signé une trentaine de chorégraphies et vidéos-danse, deux mises en piste pour l’École nationale de cirque et a révélé ses talents d’actrice au cinéma et à la télévision.

Une rencontre à mi-chemin entre le monde des humains et celui des oiseaux.

Jouant sur les variantes de la théâtralité, ses pièces sont accessibles et brossent des portraits sensibles de la nature humaine.

Après avoir dansé pour diverses compagnies, Estelle Clareton fonde sa propre compagnie en 1999. S’envoler est la quatrième collaboration de la chorégraphe avec Montréal Danse, une compagnie de danse contemporaine aux multiples facettes et dotée d’une passionnante mission artistique engagée envers sa communauté.

Un travail d’équipe

Depuis 2010, cette création pleine de vivacité et d’inventivité a vite pris son envol vers un succès public et critique qui ne se dément pas à ce jour.

Un peu comme un peintre qui crée un tableau, le spectacle s’est concrétisé au fil des rencontres, laissant la place à l’improvisation, toujours dans des univers clairement définis grâce à la participation de la dramaturge Stéphanie Jasmin.

Les acteurs soulignent le fait qu’il est rare de travailler avec autant d’interprètes, avec autant de proximité: «On connait absolument tout des autres!», dit Madame Clareton en riant.

Les prochains spectacles seront présentés au Théâtre Hector-Charland de l’Assomption le 18 mars et à la Maison des arts de Laval le 20 mars 2014.

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