La confiance en soi est l’une des meilleures qualités à posséder pour un ou une athlète (Hanton, Mellalieu, & Hall, 2004). D’ailleurs, l’impact positif d’un niveau élevé de confiance en soi sur la performance a été démontré au niveau scientifique (p. ex., ; Moritz, Feltz, Fahrbach, & Mack, 2000). Il n’est cependant pas toujours facile de se sentir en confiance lorsqu’on vit des moments difficiles et des échecs. Voici deux méthodes qui t’aideront dans la poursuite de ton état de confiance optimal.
L’importance de la routine précompétitive
La façon dont nous débutons une compétition ou un match dicte très souvent la performance qui s’ensuivra. Afin de débuter en force, il est important de s’assurer d’avoir une routine précompétitive qui nous permette de générer de la confiance. Ce n’est pas le moment d’essayer quelque chose qu’on ne maitrise pas dans notre sport. Mieux vaut se concentrer sur des aspects avec lesquels nous sommes à l’aise et qui nous permettront aussi de nous activer physiquement.
En ce sens, la musique peut souvent être un allié de taille. L’utilisation d’une liste de lecture motivante peut permettre d’entrer dans une bulle et monter le niveau de confiance, si la sélection musicale est adaptée. Plusieurs listes de lecture existent déjà sur les principales applications d’écoute en continu, mais j’encourage les athlètes à créer la leur. Ce qui peut être motivant pour une personne ne l’est pas nécessairement pour l’autre.
Il faut connaitre la destination avant de prendre la route.
Développer une routine de pré compétition peut parfois prendre du temps. Il est essentiel de tester différentes choses pour trouver ce qui fonctionne pour soi. Voici quelques questions à se poser pour développer la vôtre :
- Combien de temps? Pour certainEs athlètes, la routine précompétitive débute plusieurs heures avant leur compétition. L’échauffement est généralement ce que nous imaginons lorsqu’il est question d’une telle routine, mais celle-ci peut aussi inclure le ou les repas qui seront pris avant, un temps de sieste, la visualisation de vidéos, des techniques de préparation mentale et encore plus.
- Les imprévus. Que ferez-vous lorsqu’il ne sera pas possible de faire votre routine ou une partie de celle-ci? Cela peut se produire lorsque vous êtes dans une autre ville ou un autre environnement, quand vous avez moins de temps que prévu ou pour d’autres raisons. Il est essentiel de réfléchir à cet élément car si vous ne le faites pas, vous serez pris ou prise de court par la situation et cela risque de vous jouer dans la tête. Prévoyez des plans B et C pour ces moments.
- Quel est l’objectif? Il est essentiel de connaitre l’objectif de notre routine avant de la développer. Souhaites-tu être plus calme et moins stresséE ou veux-tu plutôt t’activer et augmenter ton stress? Chaque sport a ses propres caractéristiques tout comme chaque personne est différente. Il faut connaitre la destination avant de prendre la route. Définis tes objectifs avant d’établir ta routine personnelle.
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Diriger son attention à la bonne place
Le niveau de confiance en soi peut être facilement affecté lorsque nous dirigeons notre attention vers des éléments négatifs tel que nos échecs ou si nous nous comparons trop aux autres.
Il est inévitable de vivre des moments plus difficiles lorsque nous pratiquons un sport. Il est important de prendre le contrôle de nos pensées lors de ces moments. Lorsque nous faisons une erreur dans le feu de l’action, il est important de se recentrer sur le moment présent en se disant un mot-clé comme «concentre-toi» ou «focus». Si tu avais un certain plan de match et qu’il est possible pour toi de résumer celui-ci en quelques mots, répète-toi ces mots à ce moment. Par exemple, unE athlète pourrait avoir comme plan de match de jouer de façon agressive. Lorsque celui-ci ou celle-ci fait une erreur, l’athlète pourrait se ramener dans le moment présent en disant «reste agressif» puis «focus».
Puisque l’athlète est dans le feu de l’action, ce n’est pas le moment de remettre en question sa façon de jouer et de penser à sa stratégie. Il est préférable d’utiliser un moment de pause pour le faire comme par exemple, entre deux points, durant un entracte ou lorsque celui ou celle-ci se retrouve sur le banc.
La comparaison sociale est un autre élément pouvait affecter le niveau de confiance. Selon moi, le fait de se comparer n’est pas toujours mauvais en soi. Cela peut être un élément motivateur, par exemple, lorsqu’un coéquipier ou coéquipière fait une feinte impressionnante au hockey et que nous voulons apprendre celle-ci. Cependant, il arrive aussi trop souvent que ce que les autres font nous affectent. Voici le genre de discours interne qui peut se produire lorsque notre confiance est affectée à la suite d’une comparaison :
- «J’aimerais tellement être aussi bonNE/fortE que lui ou elle».
- «Je suis nulLE comparé à cette personne».
- «J’ai encore beaucoup de travail à faire pour me rendre à son niveau».
Trop souvent, lorsqu’ils se comparent, les gens vont se concentrer sur un seul aspect. Par exemple, un joueur de tennis qui compare son service à celui d’un autre pourrait se sentir plus faible par rapport à celui-ci. Cependant, le service n’est qu’un aspect du tennis. Qu’en est-il du revers, du coup droit et de la volée de cet athlète ? Il faut aussi penser à sa vitesse, son endurance et sa force brute comme des éléments importants dans la performance sportive. Chaque athlète a des forces et des faiblesses et il est important de considérer l’ensemble lorsqu’on se compare.
Les gens vont aussi très souvent se comparer à des athlètes qui ne sont pas du même niveau qu’eux ou qui ont plus d’expérience. Vous connaissez l’expression comparer des pommes et des oranges? Je crois qu’elle s’applique plutôt bien ici.
Pour terminer avec la comparaison, j’aime dire qu’il est toujours préférable de se comparer à soi-même plutôt qu’aux autres. Le fait de continuellement progresser et de s’améliorer par rapport à la personne que nous étions hier est une excellente source de confiance en soi.
J’aimerais terminer en vous disant qu’une faible confiance en soi peut aussi être le résultat de vos expériences passées. Si vous avez eu une enfance difficile, que vous avez vécu des rejets, des critiques ou avez été ridiculiséE, il est normal que ces événements laissent des cicatrices. Si c’est votre cas, il est possible que les trucs mentionnés dans le présent texte aient peu d’effet sur vous. Votre problème est plus profond et il est peut être mieux de songer à suivre une psychothérapie.
Références
Hanton, S., Mellalieu, S. D., & Hall, R. (2004). Self-confidence and anxiety interpretation: A qualitative investigation. Psychology of sport and exercise, 5(4), 477-495.
Moritz, S. E., Feltz, D. L., Fahrbach, K. R., & Mack, D. E. (2000). The relation of self-efficacy measures to sport performance: A meta-analytic review. Research quarterly for exercise and sport, 71(3), 280-294.