Éditorial : Il faut recommencer à se parler

0
Publicité

La vie, c’est maintenant

En ce début de session, qu’il s’agisse pour vous d’un retour universitaire ou encore d’un amorcement naïf, j’aimerais vous mettre cette phrase en tête: la vie, c’est maintenant. En tant qu’étudiant essoufflé d’avance par la cadence universitaire, on semble trop souvent l’oublier. On désire tous, ou presque, la même chose: performer ou réussir. En fait, performer pour réussir. Pour réussir sa vie. Le seul bémol, c’est qu’il n’existe pas de concept unanime d’une vie réussie. Certes, dans notre société capitaliste, on semble apprécier, ou du moins, admirer un certain type de réussite, c’est-à-dire la grosse cabane et le gros char. Encore et toujours une histoire d’argent, beaucoup trop souvent reliée à la notoriété.

Crédit : ICI. Radio-Canada.

Aujourd’hui, ce que je vous propose, c’est justement de renverser cette idée d’économie de marché qui hante toujours la définition de réussite. Cette opinion n’engage que moi, mais les personnes qui réussissent sont celles qui sont capables de vivre avec elles-mêmes. Vous savez, les personnes qui sont capables de tout tolérer ou de tout traverser. Elles ressentent, bien entendu, mais elles réagissent sagement. Cependant, c’est le travail d’une vie entière. Le combat d’une existence complète et propre. En soi, c’est comme n’importe quoi, il faut semer tôt afin d’obtenir de bonnes récoltes. Je répète donc mon message d’intérêt publique : vivre, c’est aujourd’hui.

Les humains dans nos téléphones, sur nos réseaux sociaux n’existent jamais. Ils ne sont qu’une extension, voire un mirage.

Le besoin de l’autre

Ne vous trompez pas, bien vivre avec soi-même n’implique non seulement sa personne singulière, mais bien aussi les autres. Les autres, ce sont les humains, les vrais. Ceux qui respirent, qui rient, qui pleurent et qui critiquent. Les humains dans nos téléphones, sur nos réseaux sociaux n’existent jamais. Ils ne sont qu’une extension, voire un mirage. Dans un contexte de polarisation idéologique, il est plus que temps d’arrêter de donner nos énergies à des multinationales qui ne font que nous opposer. Il est plus que temps de nous choisir. Choisissez-vous ! Mettre l’emphase sur nos relations sociales et personnelles reste la clé d’une société forte et unie.

Il faut arrêter de penser que nous sommes spéciaux et uniques, une espèce autre parce que ce n’est pas le cas pour la grande majorité d’entre nous. Si vous pensez cela, c’est très fort probablement parce que vous ne vous connaissez pas assez.

Il y a déjà des dizaines d’années que nous avons statué que la présence physique d’autrui répond à notre besoin d’attachement, un besoin fondamental. Avouez qu’on se sent moins seul lorsqu’on se rend compte que les personnes autour de nous ne comprennent rien également. Aussi, depuis la pandémie, il n’a jamais été aussi difficile d’entrer en contact avec l’autre. Nous sommes devenus très maladroits socialement, c’est vrai, certes vous n’êtes certainement pas les seuls à vous sentir, justement, seul. Nous avons tous vécu la pandémie et avons tous les mêmes blessures. Dans notre individualité, nous ne sommes pas très différents les uns des autres. Il faut arrêter de penser que nous sommes spéciaux et uniques, une espèce autre parce que ce n’est pas le cas pour la grande majorité d’entre nous. Si vous pensez cela, c’est très fort probablement parce que vous ne vous connaissez pas assez.

Apprendre à se connaître

Le meilleur moyen de se connaitre, c’est justement d’être confronté au monde. Lorsqu’on est étudiant, on bénéficie d’un statut expérimental exceptionnel. Si vous êtes dans la jeune vingtaine, les échanges avec les gens qui se mettent dans votre chemin pourront, petit à petit, cristalliser ou, du moins, solidifier votre système de valeurs. À l’inverse, si vous êtes dans un âge plus avancé, vos discussions impromptues avec des connaissances ou des étrangers vous permettront de confronter votre système de valeurs, et de le mettre à jour si besoin est.

Soyez aventureux, et allez vers les autres, ils n’attendent que cela. Ne craignez pas d’être déçu, vous serez déçu un jour ou l’autre de toute façon.

L’importance du cercle social

Il faut arrêter de sous-estimer l’importance de côtoyer des personnes et d’agrandir son cercle social. Outre le fait qu’elles permettent de se définir partiellement, elles permettent également de s’affirmer. Allons plus loin encore, elles permettent d’orienter nos relations. Elles vous permettront de voir comment vous évoluez comme être. Soyez aventureux, et allez vers les autres, ils n’attendent que cela. Ne craignez pas d’être déçu, vous serez déçu un jour ou l’autre de toute façon.

Je vous lance donc un dernier conseil, il est vrai que d’aller vers les autres est exigeant, mais certains moments sont plus propices que d’autres. Nous n’avons pas besoin d’être en voyage pour connaitre de nouvelles personnes. À l’UQTR, il existe une foule d’associations étudiantes de programmes et d’intérêts. Faites l’effort de les contacter, ce sont souvent des gens faciles d’approche et ouverts. Rejoignez des gens avec des intérêts similaires aux vôtres et ensemble, érigez quelque chose. Vous verrez ainsi que la vie, c’est maintenant. N’attendez pas d’être plus vieux pour tester vos habiletés sociables, peaufinez-les dès maintenant. Soyez digne de vous et laissez-vous la chance de vous construire durablement. Donnez-vous les relations que vous méritez. Votre parcours universitaire n’est pas simplement une question de notes, mais également d’opportunités de croissance personnelle.

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici