En pleine face : Les unions, qu’osse ça donne?

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Avec la hausse des frais de scolarité qui s’annonce imminente et la promesse de la part de nombreuses associations étudiantes de prendre des mesures plus draconiennes pour se faire entendre à l’hiver 2012, est-ce que les étudiants de l’UQTR sont bien équipés pour mobiliser ses membres? Est-ce qu’avoir une association indépendante sert bien les étudiants?

L’indépendance a ses bons côtés. Nous pouvons afficher librement nos positions au niveau national sur différents enjeux de société, dont la hausse des frais de scolarité. Par contre, un de ses handicaps majeurs, c’est le manque d’organisation au national. Une des forces d’une association nationale est bien évidemment la mobilisation et l’information de la population étudiante sur les enjeux qui les concernent. Elles sont efficaces et effectuées par des équipes qui sont pratiquement spécialisées dans ce domaine. N’oublions pas également la force du nombre qui peut grandement aider à se sentir intégrés et solidaires aux autres.

Prenons quelques instants pour observer les choix qui s’offrent à nous au niveau national.

La FEUQ

La FEUQ est une association nationale qui regroupe plusieurs associations étudiantes du Québec et qui, depuis 22 ans, les représente à la table des négociations et organise de nombreux mouvements nationaux. Il s’agit d’une association de bureaucrates avec de bons contacts avec certains partis politiques et qui possède une image impeccable dans les médias.

Par contre, la FEUQ est également une association qui tend à s’écraser rapidement lorsqu’elle aperçoit un essoufflement du mouvement étudiant. Par exemple, lors de la grève étudiante de 2005, ce sont la FEUQ et la FECQ (le petit frère collégial) qui ont signé l’entente avec le gouvernement qui a mis fin à ladite grève. Malheureusement, la FEUQ ne représentait pas l’ensemble des étudiants mais a négocié comme si elle avait reçu un mandat unanime de toutes les associations qui étaient sur les lignes de piquetage. Ajoutons aussi que plusieurs autres associations ont fait comme l’AGE UQTR dans les dernières années et se sont désaffiliées de la fédération, ce qui lui enlève un poids considérable.

L’ASSÉ

L’Association pour une solidarité syndicale étudiante est une association reconnue pour ses coups d’éclat souvent spectaculaires et qui lui donnent une très grande visibilité dans la presse. Réactionnaires, ses dirigeants n’hésitent pas à prendre position sur l’ensemble des enjeux de société. Ils sont souvent les premiers à faire la grève et ont organisé de grandes manifestation.

Par contre, la force de l’ASSÉ réside dans les associations départementales qui constituent une bonne partie de ses membres. Agissant sur un plus petit nombre, certains départements sont plus enclins à faire la grève que d’autres. C’est pourquoi l’ASSÉ obtient toujours une représentation significative lors des manifestations ou dans les mouvements de grève.

À l’opposé de ce modèle, l’AGE UQTR est une association générale qui regroupe l’ensemble des associations sous une seule bannière. De plus, soulignons que l’ASSÉ est centrée à Montréal. Elle regroupe uniquement des associations montréalaises et s’intéresse peu aux enjeux régionaux. On peut se demander si l’UQTR aurait une voix au sein de l’ASSÉ.

La TaCEQ

La Table de concertation étudiante du Québec est la plus jeune des associations nationales. Créée en 2009, elle regroupe plusieurs associations d’étudiants de différentes universités et de différentes régions du Québec. Elle fonctionne sur un principe égalitaire et temporel où les associations peuvent prendre part au débat et se retirer lorsqu’elles ne sont pas satisfaites des positions de la majorité. L’AGE UQTR fréquente les tables de la TaCEQ en tant qu’organe indépendant depuis 2009.

Bien que plus près des enjeux régionaux et des positions des étudiants de l’UQTR, ces derniers ont décidé de ne pas se rallier à la TaCEQ en 2010 alors que le vote d’affiliation n’a même pas atteint le quorum requis afin de rendre le vote valide. De plus, l’AGE UQTR a annulé un second vote d’affiliation la session suivante puisqu’elle trouvait que le poids des différentes associations membres n’étaient pas le même et que notre petite association pourrait être mal représentée. Malgré tout, l’AGE UQTR est présente lors de chacune des rencontres de la TaCEQ et son opinion est prise en compte. Dans cette situation, on peut se demander si l’affiliation est vraiment nécessaire alors que l’on est déjà entendu lors des instances.

Une coalition ?

Il est évident que ce qui donne un bon rapport de force aux étudiants, c’est la force du nombre. Nous nous retrouvons avec trois associations toutes différentes les unes des autres et qui sont loin de former un front commun national. Un rapprochement semble impossible.

En 2005, la Coalition pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CASSÉ) avait été créée avec l’ensemble des cégeps et des quelques universités qui n’étaient pas membres d’un regroupement national. Bien que dirigée par l’ASSÉ, cette coalition permettait aux associations isolées et indépendantes d’être coordonnées et d’avoir une voix dans les enjeux nationaux. Peut-être qu’une coalition temporelle comme la CASSÉE, mais indépendante des associations nationales, pourrait rallier l’ensemble des étudiants le temps d’une grève et s’organiser pour faire entendre les revendications des étudiants. Nous devrions au moins nous pencher sur cette option avant de la rejeter du revers de la main.

Qu’en pensez vous? Est-ce que l’AGE UQTR doit rester indépendante? Est-ce qu’une des associations nationales peut nous apporter l’organisation, la documentation ainsi que la mobilisation nécessaires afin d’avoir une position de choix dans le mouvement national de contestation? Ou bien, est-ce qu’une coalition nationale temporelle serait la solution à adopter pour contrer la hausse des frais de scolarité?

Visitez le zonecampus.ca et laissez-nous votre opinion sur cet enjeu.

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