Entre les deux pôles: L’impression d’être utile: un «remède» face à l’ennui

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L’être humain est généralement fait pour s’occuper à plusieurs activités, tâches, projets et défis au cours de son existence. L’impression de se sentir utile ou avoir le sentiment de pouvoir participer ou de changer les choses peut se présenter comme un besoin au cours des différents cycles de la vie.

Peut-être avez-vous déjà vu un enfant aller chercher spontanément un outil pour aider son père à bricoler, ou bien un adolescent faisant partie d’un groupe sportif, musical ou artistique qui consacre beaucoup de son énergie à l’accomplissement de cette activité profitable à autrui. Ceci continue également sous différentes formes à l’âge adulte et pour la personne âgée.

Il est possible d’encourager le sentiment d’utilité lorsqu’il est exprimé par l’enfant, ou encore de l’alimenter s’il semble peu présent. L’exemple de l’école est, dans ce cas-ci, pertinent, car il s’agit du premier emploi qu’un être humain aura au cours de sa vie. Pour l’enseignant, il peut être intéressant de laisser les enfants avoir chacun un rôle dans la classe, autant que faire se peut, tout dépendant des gouts et des intérêts de chacun: effacer le tableau ou le laver, s’occuper de la récupération, aller ranger les bâtons et les ballons sportifs, transmettre des documents au secrétariat, passer les feuilles aux élèves de la classe, poser des décorations, etc. Les élèves les plus doués peuvent aussi aider les élèves en difficulté à s’améliorer. Toutefois, un élément important à prendre en compte dans tout cela, c’est la présence de plaisir.

À l’adolescence, les gouts, les intérêts et les besoins changent. Toutefois, le besoin d’utilité peut encore être présent, malgré les comportements allant dans le sens opposé à cette idée. Un élément est prioritaire à ce stade de la vie: l’utilité dans des activités que l’adolescent désire personnellement faire, et non dans des choses imposées. C’est une période où la personne est en pleine construction de son identité. Pour cette raison, l’adolescent doit avoir le sentiment d’être en pleine capacité de ses moyens et d’avoir un contrôle intérieur sur ce qu’il accomplit. Imposer des choses indésirables pourrait entrainer la perte de motivation. À partir de cela, il est possible de se questionner: pourquoi le taux de décrochage scolaire au niveau secondaire est si élevé? Peut-être pour la raison que l’imposition d’un modèle universel à tout le monde (surtout les garçons) n’est pas souhaitable.

L’adolescent ressent le besoin d’être utile pour son groupe d’appartenance ou encore pour un endroit spécial à ses yeux. S’il en témoigne l’intérêt, il peut avoir un emploi d’été. S’il n’en témoigne pas l’intérêt, peut-être aura-t-il quand même le désir de s’impliquer dans différents projets sportifs, artistiques, académiques ou communautaires (ex.: maison des jeunes). Ensuite, s’il semble peu bouger, il est possible de penser que le désir d’acquérir de l’argent se présentera généralement un jour ou l’autre… ce n’est qu’une question de temps. Une chose est toutefois primordiale: respecter le rythme de l’adolescent et non l’étouffer.

Le sentiment d’être utile se poursuit tout au long de la vie et est à la source de notre modèle de l’emploi en société occidentale. La pratique d’une profession prend une bonne place dans l’identification de l’adulte et elle représente pour beaucoup de gens une source de sens à leur vie. Changer quelque chose quelque part peut motiver beaucoup de gens à se sentir utiles et motivés. La motivation d’apprendre, de pouvoir améliorer les choses, de participer à un projet ou à un groupe, de faire des découvertes pour aider l’évolution et les connaissances en sont différents exemples. L’adulte s’identifie beaucoup à son titre de profession. Toutefois, lorsque l’heure de la retraite approche, le titre de profession disparait… alors que le désir d’être utile, lui, reste.

Plusieurs personnes âgées s’ennuient à l’heure de la retraite en raison d’un sentiment de vide provoqué par la cessation de leur pratique professionnelle. Différentes raisons peuvent entrainer cela. Toutefois, un morceau important expliquant ce phénomène est la présence (toujours là) d’un désir d’utilité qui n’est pas extériorisé. Si la personne le désire, il est intéressant de continuer à se servir de la créativité utilisée durant la carrière pour la déplacer dans d’autres facettes de la vie de retraité. Et puisque les termes «utilité» et «appartenance» peuvent s’associer de très près, il y a chez beaucoup de gens un besoin de continuation de fréquentation d’équipes, de groupes ou d’organisations.

Être impliqué dans les relations familiales (transmission des valeurs, entraide et services rendus aux enfants ou frère et sœurs, etc.) est aussi un moyen pour plusieurs personnes à ce stade de la vie. Pour cette raison, il est possible d’organiser des repas familiaux et des fêtes pour réunir la famille et non seulement pour les fêtes commerciales, mais pour le plaisir. Transmettre les connaissances et le vécu aux plus jeunes, par l’aide spontanée ou par l’organisation d’ateliers ou de conférences, est également un exemple de source de continuité par les ainés. Comme société, il est souhaitable d’encourager le sentiment d’avoir un pouvoir personnel sur sa vie et de valoriser le désir de vivre des gens autour de nous.

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