Entre les deux pôles: Quelques différences entre les troubles de la personnalité et les maladies mentales ou troubles mentaux

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Le présent sujet consiste à proposer quelques précisions à propos d’idées dans la population générale, concernant la maladie mentale et les troubles de la personnalité. Il arrive qu’une personne puisse être traitée de «malade» dans le langage populaire, alors qu’en réalité elle ne souffre d’aucune maladie ou trouble de santé mentale. Dans certains cas, sa personnalité pourrait expliquer plusieurs de ses comportements. Quelques nuances entre les troubles de la personnalité et les maladies mentales ou troubles mentaux sont à considérer, afin d’apprendre à mieux les distinguer.

Les troubles de la personnalité sont le résultat de la combinaison de divers traits de caractère qui peuvent influencer l’entrée en relation de la personne avec les autres. Ce sont des traits intégrés à la personnalité (ex : impulsivité, rigidité, timidité, susceptibilité, etc.). Dans le cas du trouble de la personnalité, la personne est généralement davantage en harmonie avec qui elle est et comment elle se comporte, comparativement aux cas de la maladie ou du trouble mental qui provoquent un malaise chez l’individu en question. Les troubles de la personnalité peuvent aussi demeurer sur le long terme, restent présents au cours de la vie, et diminuent en importance avec l’âge. Ceci est notamment le cas chez les personnes ayant une personnalité de type borderline ou antisociale (Barlow & Durand, 2008).

La signification ou l’impact du terme de trouble de la personnalité peut être vu différemment de la maladie mentale ou du trouble de santé mentale. Le trouble de la personnalité narcissique par exemple peut être une représentation teintant un mode de relation avec les gens. La question ici pour les intervenants de la santé mentale par rapport au terme n’est donc pas de juger si le trouble de la personnalité narcissique est positif ou négatif. Il serait plutôt utile à ce que la personne tente de trouver un moyen pour mieux se comprendre. Dans un article précédent à l’hiver 2014, nous avions vu certaines impressions que les gens de l’entourage entretiennent à propos de personnes ayant des traits narcissiques et qui peuvent utiliser l’abus de pouvoir ou d’autorité. Toutefois, en sortant de cette perspective, nous pouvons suggérer que le narcissisme n’est pas quelque chose de bien ou de mauvais en soi, mais plutôt une caractéristique personnelle à reconnaitre et accepter.

Nous pouvons suggérer que le narcissisme n’est pas quelque chose de bien ou de mauvais en soi, mais plutôt une caractéristique personnelle à reconnaitre et accepter.

Maintenant, dans l’autre voie qui est celle de la maladie ou du trouble de santé mentale, il peut y avoir traitement par la psychothérapie (ex : anxiété ou dépression), en raison d’une souffrance associée. La médication peut accompagner dans certains cas un traitement psychologique nécessaire, dans le but de réduire un inconfort et favoriser l’avancement d’un cheminement personnel vers un mieux-être. Pour quelques types de maladies mentales, il n’est pas possible de les guérir complètement. Cependant, il y a possibilité de les aider par l’accompagnement des proches, de plusieurs types d’intervenants ou professionnels et de ressources dans le cas par exemple de la bipolarité ou de la schizophrénie.

Ces maladies impliquent des dysfonctionnements dans la chimie du cerveau et ne peuvent se soigner dans leur phase active sans médication. Les antipsychotiques permettent actuellement de soulager certains symptômes partiels de la schizophrénie et sont d’une utilité chez plusieurs personnes, à un point où elles peuvent fonctionner en société à leur rythme. Le lithium est également utilisé pour traiter la bipolarité, surtout dans les cas où les symptômes d’humeur très élevée sont présents. Toutefois, comme pour la prise de drogues, l’arrêt de la prise de médicaments peut également augmenter les risques de rechutes de ces maladies, autant dans la schizophrénie que dans la maladie bipolaire.

En excluant ces différents cas de déséquilibres neurochimiques, la maladie mentale chez l’adulte et/ou la personne âgée peut également être dégénérative. L’Alzheimer et la maladie de Parkinson par exemple sont des maladies connues qui causent la mort cellulaire. Comme pour la schizophrénie et la bipolarité, aucun remède n’a été découvert pour les guérir définitivement, et éliminer complètement le recours à une prise de médication continue. Ces découvertes seront sans aucun doute d’une très grande envergure lorsqu’elles verront le jour et pourront aider à soulager un nombre élevé de personnes souffrantes.

Dans le cas de la maladie mentale ou du trouble de la santé mentale, le diagnostic peut être nécessaire pour y associer un traitement répondant aux besoins de la personne. Sans accompagnement, la maladie et ses malaises peuvent demeurer non traités et causer diverses complications personnelles, professionnelles et sociales. Toutefois, en dehors des maladies mentales, un diagnostic peut aussi avoir des effets différents dans le cas des personnes ayant un trouble de la personnalité. Puisqu’ils ne sont pas considérés comme des troubles mentaux causant une souffrance personnelle (exception : trouble de la personnalité borderline), ils peuvent dans certains cas être plus difficiles à reconnaitre chez les personnes qui en sont touchées.

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