Il y a des moments dans la vie où il est nécessaire de mettre de côté la quête de «recherche d’avoir raison». En tant qu’étudiant, il peut vous sembler juste et nécessaire de devoir agir de manière à démontrer votre savoir à vos collègues. Convenez toutefois qu’à certaines occasions, il est souhaitable de faire preuve de modestie et de simplicité, au risque de paraitre comme un être rigide et désagréable aux yeux d’autrui.
Qu’est-ce que l’humilité? C’est, en premier lieu, la capacité de reconnaitre ses limites, d’admettre ses fautes et d’accepter son ignorance à propos de quelque chose. Idéalement, l’humilité n’est pas synonyme de rabaissement, car contrairement à celui-ci, l’estime personnelle reste intacte au moment où elle est témoignée. Lorsqu’une personne se rabaisse, elle peut répondre par exemple à une question dont il ne connait pas la réponse par «je ne suis pas brillant» ou «je ne suis pas bon». Vous remarquerez que dans ces cas, l’estime semble fragile pour cette personne et le rabaissement sert d’autopunition.
Alors que dans l’humilité, un individu peut répondre à une question dont il n’est pas certain d’avoir la réponse en disant «je ne suis pas vraiment certain… je vais faire mes recherches et y revenir prochainement» ou «je vais vous référer à cette personne qui pourra vous informer de façon plus adéquate». Ces exemples semblent élémentaires, direz-vous. Cependant, il est important de bien différencier les deux termes de façon simple afin de ne pas les mélanger.
L’humilité, c’est la possibilité de ne pas avoir constamment le besoin d’avoir raison dans une discussion ou un débat d’idées. C’est aussi d’accepter de ne pas avoir la vérité à tout et d’être ouvert à recevoir les critiques, tant qu’elles sont bien sûr adressées convenablement. Car vous pouvez affirmer qu’une personne s’adressant à vous de manière déplacée ou irrespectueuse ne vous donnera pas toujours l’envie d’être humble. Vous aurez le choix: l’ignorer, ou répliquer. Cependant, si le climat de respect est mutuel, l’humilité peut teinter les relations et très bien avoir sa place dans différents contextes professionnel, personnel, familial et conjugal.
En contexte professionnel, l’humilité peut se traduire en la possibilité d’ouverture aux opinions différentes dans le but de compléter ses propres connaissances. Elle peut aussi être la capacité de vouloir s’améliorer et d’apprendre de ses erreurs dans un contexte favorable. C’est aussi d’avoir l’intention de féliciter ou d’encourager autrui, sans mettre l’emphase sur son propre succès. Demander ou accepter l’aide de collègues est également un comportement démontrant de l’humilité. Dire merci, aussi simple que cela puisse paraitre, va dans le même sens. Car comme être humain, nous avons besoin des autres pour vivre en société. Que feriez-vous sans la personne qui s’occupe de l’eau potable dans votre ville, du pompier ou de l’agriculteur qui vous donne accès aux nombreux produits de la ferme ?
En contexte personnel, l’humilité est d’admettre qu’il y aura toujours quelqu’un de plus compétent que soi et qu’on ne peut pas tout faire parfaitement. Oui, il y aura toujours des exceptions… si on retourne dans le passé et que votre nom est Mario Lemieux ou Wayne Gretzky, il n’y a pas de meilleur joueur de hockey que vous. Mais ces exceptions sont peu fréquentes.
Pour continuer sur l’idée précédente, la personne humble reconnaitra ses forces ainsi que ses limites, alors qu’une personne qui ne l’est pas combattra pour avoir le dernier mot ou se rabaissera elle-même pour ne pas avoir à faire face directement à son ignorance en présence d’autrui. Dans une autre avenue, la fausse humilité peut exister chez des gens manipulateurs tentant d’acquérir quelque chose en retour face à des comportements superficiels. Il faut s’attendre que dans toute «bonne chose», il y a souvent un «côté sombre».
En contexte familial, l’humilité peut se manifester par la reconnaissance de ne pas avoir la solution à tous les problèmes de chaque membre de la famille. Ce n’est pas de l’évitement ou l’ignorance des autres, mais plutôt la capacité d’admettre qu’il y a des parties qui ne vous appartiennent pas et qu’il n’est pas sain de se mettre trop de responsabilités sur les épaules. Vous serez toujours le fils ou la fille de votre parent, le parent de votre enfant, un frère ou une sœur, et non le contraire. L’humilité de ne pas avoir à placer la barre trop haut et de ne pas s’approprier des problèmes qui appartiennent aux autres générations, sont des manières de démontrer du respect envers soi et envers les autres.
En contexte conjugal, il peut être plus difficile lors de situations particulières pour certains individus d’admettre à son ou sa partenaire qu’un autre homme ou femme semble passionné et intéressant. Toutefois, contrairement à ceci, l’humilité va dans le sens d’une ouverture à reconnaitre que l’autre (du même sexe) peut avoir certaines qualités, mais aussi des défauts… comme soi, et tout le monde.
L’humilité peut se vivre dans le respect pour les gens plus âgés et par la possibilité d’être disposé à apprendre de ces derniers par leur expérience de vie. C’est aussi la capacité de rire sainement de soi-même. La confiance personnelle et la capacité d’affirmation de soi sont nécessaires pour témoigner de vraie humilité. Et à partir de cette base, il est possible de s’estimer à sa juste valeur.