Concevoir un univers virtuel qui pourra permettre aux psychologues de traiter les troubles du comportement alimentaire. Voilà le but de l’étude de recherche sur lequel travaille présentement Johana Monthuy-Blanc, professeure au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). «L’objectif est vraiment de démocratiser une technologie encore méconnue mais très utile!»
Comment ça fonctionne?
Cette expérience pourra être réalisée grâce à la réalité virtuelle, «une technologie permettant à l’individu d’expérimenter ou d’interagir avec des images dans un environnement simulé en trois dimensions» (Modemspeedtest, 2002). Mme Monthuy-Blanc explique comment elle a appliqué cette technologie à sa recherche : «La création d’environnements virtuels différents a permis d’appliquer la réalité virtuelle à des problématiques variées comme les troubles du comportement alimentaire. Par exemple, la création d’un continuum de silhouettes nous permet présentement de mesurer l’image du corps d’une façon plus authentique.»
Le tout donne un environnement virtuel en trois dimensions dans lequel on peut évoluer, donnant l’impression d’une immersion dans un monde réel.
«La création d’environnements virtuels différents a permis d’appliquer la réalité virtuelle à des problématiques variées comme les troubles du comportement alimentaire.» – Johana Monthuy-Blanc, professeure au Département des sciences de l’éducation à l’UQTR
Concrètement, la participante doit porter un visiocasque qui lui permet d’entrer dans cet univers virtuel, à l’intérieur d’un «cybercorps». Elle a aussi des senseurs au bout des doigts, ce qui permet à la chercheure de mesurer l’état émotionnel de la participante en temps réel.
Le principe de réalité virtuelle a déjà été utilisé par des chercheurs et des psychologues pour traiter d’autres types de problèmes de santé mentale, dont les phobies, les troubles obsessifs compulsifs du nettoyage ou les troubles de jeu pathologique.
Pourquoi s’intéresser aux troubles du comportement alimentaire?
En ce moment, les psychologues utilisent des questionnaires pour détecter ou soigner ce type de psychopathologie, ce qui semble insuffisant selon le taux de guérison avancé par Mme Monthuy-Blanc : «Même si nous avons appris à mieux connaître ces troubles au fil du temps, nous avons toujours de la difficulté à les ‘’appréhender’’. Le taux de guérison se situe entre 30% et 60% et le taux de rechute à 50 %. Inutile de démontrer qu’il est judicieux de prévenir les troubles du comportement alimentaire plutôt que de les guérir.»
Ce sont les différentes étapes de la vie de la professeure qui l’ont amené vers cette problématique. Sans jamais en avoir été elle-même victime, elle a fréquenté plusieurs amies ou étudiantes qui présentaient ce type de psychopathologies : «Comme mon intérêt grandissait avec mon impuissance face à ces troubles, j’ai décidé de les étudier. Je dis souvent que je n’ai pas voulu devenir chercheure, c’est la recherche qui m’a donné l’occasion d’étudier un sujet qui me passionnait : les troubles du comportement alimentaire.»
Si vous êtes intéressés à participer à cette étude de recherche, l’équipe de la professeure Monthuy-Blanc souhaite recruter de jeunes femmes âgées entre 18 et 25 ans. Trois rencontres sur le campus de l’UQTR seront nécessaires durant lesquelles vous aurez à remplir des questionnaires, un carnet quotidien et, évidemment, à vous glisser dans un «cybercorps».
Si l’expérience vous intéresse, vous pouvez joindre Améline Dupont, étudiante au doctorat en psychologie à l’UQTR au 819-376-5011, poste 3842 ou par courriel à ameline.dupont@uqtr.ca