Comment se trouver un emploi étudiant? Si Philippe Compagnon, spécialiste de l’emploi à l’UQTR, pouvait répondre en quelques mots à cette question, il dirait qu’il faut être dynamique, proactif et avoir une bonne attitude. Et surtout, surtout, qu’il faut se présenter en personne.

Philippe Compagnon travaille aux Services aux étudiants de l’UQTR. Son titre de poste est aussi étendu que son expertise : il est conseiller en information professionnelle et responsable de l’aide à l’emploi. Son rôle? Accompagner les étudiants en fin de parcours universitaire afin qu’ils décrochent un emploi dans leur domaine. Cela dit, il assiste aussi dans une moindre mesure les étudiants qui souhaitent obtenir un emploi étudiant ou un emploi d’été. Il aide ainsi particulièrement les étudiants internationaux, qui peuvent naturellement avoir du mal à comprendre la dynamique du marché du travail au Québec. Il leur présente des stratégies gagnantes, que je propose de vous relater ici.
La marche à suivre
Qu’on veuille obtenir un emploi dans un commerce de détail, une usine ou un entrepôt, la démarche à adopter est la même selon l’expert. Il faut :
- se créer un CV simple et clair;
- se pointer sur place et demander à parler au responsable de l’embauche;
- lui remettre son CV en se présentant brièvement et en faisant preuve d’une attitude ouverte et engageante.
Pour les emplois spécialisés, même si le processus est alors bien différent, il est intéressant de souligner que rien ne saurait remplacer une entrevue réussie, donc un contact humain concluant.
Pour le CV : aller à l’essentiel
Dans son bureau, Philippe Compagnon voit régulièrement des CV avec des éléments dans le mauvais ordre ou des détails superflus. Il souligne que le CV à faire, pour obtenir un emploi étudiant, doit surtout comporter les coordonnées de l’étudiant, son expérience de travail, ses études et ses aptitudes professionnelles (c’est-à-dire ses forces). Il recommande également de remettre autre chose avec le CV : une page qui résume ses disponibilités. « Peut-être que l’employeur n’a personne pour travailler les mardis et que l’étudiant n’a justement pas de cours les mardis et qu’il est donc disponible pour travailler », explique-t-il.
Une question de présence
Par ailleurs, il indique que postuler en ligne ne fonctionne pas. Des sites comme Indeed ont, selon lui, leur rôle à jouer : ils peuvent indiquer aux chercheurs d’emplois quelles entreprises ont besoin d’employés. Cela dit, rien ne remplace le contact humain dans une ère que l’expert en emploi qualifie de « comportementale ». Mais encore faut-il le bon contact humain : inutile de laisser son CV au comptoir avec n’importe qui. Il faut vraiment s’adresser au gérant, à la personne responsable. C’est en rencontrant cette personne que celle-ci aura la chance de se faire une tête à propos de nous.
« Ça se sent vite, si un candidat a du potentiel », dit Philippe Compagnon en soulignant qu’on se fait une opinion de quelqu’un en moins d’une minute. C’est en se présentant sur place et en montrant son visage qu’on a la chance de retenir l’attention : par Internet, impossible de prouver qu’on est avenant et intéressé. Une attitude ouverte est donc de mise. Toutefois, rien n’est perdu pour les personnes timides : il ne s’agit pas de devenir extraverti, mais plutôt de faire preuve de dynamisme. Avoir l’air autonome et débrouillard, et éviter de sembler être passif est absolument crucial. « N’attendez pas qu’on vous tende la main », explique le spécialiste de l’emploi.

Faire preuve de proactivité, c’est aussi, toujours selon lui, de ne pas cesser de se présenter jusqu’à ce qu’on obtienne un emploi : distribuer 20, 30 ou 40 CV augmente clairement les chances de succès.
Autre élément à noter : un responsable de l’embauche travaille généralement en semaine de 9 à 17 h environ. Donc, mieux vaut se présenter sur place entre 9 h et 11 h ou entre 14 h et 17 h. On évite l’heure du midi puisqu’il y a alors des pauses, des remplacements ou une période de pointe.
Une offre qui surpasse la demande
Philippe Compagnon mentionne par ailleurs que les occasions sont nombreuses sur le marché du travail pour les chercheurs d’emploi : comme nous sommes en contexte de pénurie de main-d’œuvre, une personne proactive avec une bonne attitude et une éthique de travail adéquate devrait pouvoir décrocher un emploi et le garder longtemps si elle le souhaite.
C’est d’ailleurs le cas même pour les emplois spécialisés, donc les emplois que les étudiants cherchent à décrocher après l’obtention de leur diplôme. « On est dans une ère où on met moins l’accent sur le savoir-faire que sur le savoir-être. Le comportement, l’attitude, l’intérêt pour le poste comptent pour beaucoup », souligne l’expert. Il confie avoir lui-même embauché des candidats ayant moins de compétences techniques en raison de leur tempérament, et de n’avoir jamais regretté ces choix.
Si vous avez besoin d’aide dans vos démarches de recherche d’emploi, accédez au www.uqtr.ca/sae/aideemploi.
