Exposition: L’art rebelle de Philippe Lafontaine

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Philippe Lafontaine présente sa première exposition solo en sol trifluvien. Photo: A. Carignan
Philippe Lafontaine présente sa première exposition solo en sol trifluvien. Photo: A. Carignan

Jusqu’au 30 avril prochain, la galerie d’A.T.D. Boutique Atelier présente l’exposition Vandaliser pour jouer de l’artiste trifluvien Philippe Lafontaine.

Pour Philippe Lafontaine, c’est une première de faire une exposition solo en Mauricie. Il avait auparavant fait plusieurs expositions collectives dans la région, mais n’avait jamais présenté un aussi grand éventail de ses créations. C’est un peu l’aboutissement d’un projet pour celui qui a, à automne dernier, lancé le projet de la galerie dans laquelle il expose, celle du Collectif de la Main perdue.

À travers son exposition, l’artiste souhaite dénoncer des enjeux moraux, mais de façon humoristique. Cependant, loin de lui l’idée de faire des œuvres politisées. Vandaliser pour jouer ne veut pas passer un message clair en faveur d’une idée précise ou faire de la propagande pour un idéal. C’est tout en subtilité que Philippe Lafontaine met à travers ses paysages des référents moraux, quitte à passer inaperçu aux yeux de l’inculte.

Au-delà du street art

Au premier coup d’œil, c’est l’utilisation de la bombe aérosol, outil principal du street art, qui saute aux yeux. Néanmoins, lorsqu’on s’arrête aux toiles, plusieurs courants artistiques se dévoilent. L’artiste ne s’en cache pas, il aime mélanger les styles dans son travail. C’est donc une multitude de référents que l’on retrouve éparpillés dans ses œuvres, et ce, jusque dans les techniques. En utilisant parfois la peinture conservatrice, le quadrillé ou le street art, il fait un clin d’œil a une panoplie de techniques en histoire de l’art.

C’est tout un procédé qu’utilise d’ailleurs l’artiste pour créer les univers qui se retrouvent sur ses toiles: «J’aime le pochoir, ça me donne un effet un peu plus flou. Si je décide de faire un fond qui est en peinture à l’huile, d’intervenir avec la canette ensuite, et d’ajouter la sérigraphie sur le dessus qui est plus claire, je viens de créer trois champs de profondeur», explique Philippe Lafontaine.

C’est tout en subtilité que Philippe Lafontaine met à travers ses paysages des référents moraux, quitte à passer inaperçu aux yeux de l’inculte.

La beauté brute

Utiliser autant de techniques peut présenter un beau défi, mais ce n’est pas l’erreur qui fait peur à l’artiste. Il a développé au fil de sa création une manière de travailler qui lui permet de revenir sur certains défauts qu’il fait, mais ne veut pas systématiquement effacer tous faux pas. «Je laisse souvent paraitre mes erreurs sur mes toiles. Il doit y avoir un bon 40% d’erreur et de hasard dans mes œuvres», ajoute-t-il.

Les œuvres se trouvent entre l’abstrait et le figuratif, effet occasionné par les trois techniques utilisées par l’artiste. Avec leurs couleurs vives, les toiles semblent se situer dans ce qui pourrait faire penser à un univers futuriste. Ce qui est intéressant, c’est que Philippe Lafontaine ne couvre pas toujours ses toiles, laissant leur couleur beige se mêler au décor. Le tout donne un aspect brute qui se marie à merveille avec le style de l’artiste.

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