Femme forêt d’Anaïs Barbeau-Lavalette: Ode à la beauté du quotidien

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Femme forêt
Femme forêt le troisième roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Crédit: Laura Lafrance

Le 5 novembre dernier a été officiellement publié Femme forêt, le troisième roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Roman poétique qui se rapproche simultanément de l’essai et de l’autofiction, ce récit met en lumière non seulement la beauté de la nature, mais surtout celle de la vie humaine.

Se déroulant à l’époque du premier confinement pandémique, en mars 2020, Femme forêt raconte les journées passées avec ses enfants, son conjoint et un couple d’amiEs dans la Maison bleue de son enfance. Vivant en campagne entourée de végétation et de vies, Barbeau-Lavalette se remémore les moments marquants de son enfance, mais aussi ceux des membres de sa famille.

La nature avant tout

Comme le titre du roman l’indique, la nature y joue un rôle central: Barbeau-Lavalette y nomme les arbres qu’elle rencontre, les plantes qu’elle cueille et les animaux qu’elle côtoie. Or, Femme forêt n’est pas un roman sur la botanique, bien que celle-ci y est abordée; c’est plutôt un roman qui rappelle au lectorat qu’il n’y a pas de réelle séparation entre la nature et soi. L’autrice a d’ailleurs expliqué dans maintes entrevues que ce livre a failli s’intituler « La femme qui reste ». Tandis que La femme qui fuit, deuxième roman de l’autrice, met en scène la grand-mère de Barbeau-Lavalette qui a passé sa vie à se dérober, Femme forêt est axé sur ce qui se passe lorsqu’on prend le temps de s’arrêter pour contempler ce qui nous entoure.

« tout un pan de mon humanité s’avive, comme une poursuite de moi-même, une extension de la femme, qui tout à coup converse avec le reste du vivant. » – femme forêt, p.214

Ode à la tranquillité et aux petits miracles du quotidien, Femme forêt n’est pas un récit qui se démarque par ses péripéties, mais plutôt par son authenticité. Si Barbeau-Lavalette multiplie les métaphores entre l’être humain et la nature, ce n’est pas par manque d’originalité, mais plutôt pour évoquer la beauté de la simplicité. Comme quoi les plus beaux moments de l’existence n’ont pas besoin d’artifices.

La filiation et la mémoire

Une autre thématique qui fait la force de cet ouvrage est celle de la postérité. Qu’il s’agisse de se remémorer l’histoire de la femme qui jadis habitait la Maison bleue ou de ses ancêtres, il est crucial pour l’autrice de retracer cette histoire qui est aussi sienne.

« La tombe de jeanne d’arc morency était donc une fondation de la maison bleue. nous nous sommes jusqu’ici tenus debout grâce à elle. » – femme forêt, p. 201

Ce roman est aussi une lettre d’amour à ses enfants; Barbeau-Lavalette y raconte son accouchement improvisé sur le bord de l’autoroute, son amour pour ces êtres qui réenchantent son quotidien.

L’enracinement

Si Femme forêt est un roman où la lenteur est au premier plan, c’est aussi une œuvre où le lectorat a l’espace de s’enraciner dans les riches enseignements offerts par la nature et par la vie humaine. Récit intimiste, les mots de Barbeau-Lavalette nous guident vers un processus introspectif où l’on comprend que notre relation avec le vivant est le reflet de notre relation avec nous-même. Somme toute, Femme forêt est une œuvre hautement poétique qui nous ramène à l’essentiel et qui nous fait voir que la beauté de la vie se trouve dans sa fragilité.

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