Fin de la grève générale illimitée : Retour à la normale

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Photo : A. Tremblay

Elle aura finalement duré neuf jours, cette première grève générale illimitée des étudiants de l’UQTR. Elle avait débuté le 15 mars 2012, à la suite de la plus grande Assemblée Générale Spéciale (AGS) de l’AGE UQTR, et s’est terminée le 23 mars avec l’annonce des résultats du vote en ligne tenu sur le portail de l’UQTR. Le scrutin électronique visait à savoir si les étudiants souhaitaient la poursuite de la grève. Ils ont dit « non » à 59 %.

Semaine de grève

Au lendemain du vote en Assemblée Générale, les piquets de grève étaient plutôt légers sur le campus de l’UQTR. Ceci s’explique par le fait que l’Administration de l’Université avait décrété une suspension des cours les 15 et 16 mars, « par mesure de sécurité pour tous ». Les cours devaient donc reprendre normalement samedi le 17 mars, mais le constat est le suivant : très peu de cours ont réussi à se tenir dans la semaine qui a suivi. Dès le lundi 19 mars, des piquets de grèves prenaient place aux entrées principales du campus. Les étudiants parvenaient tout de même à avoir accès aux divers pavillons, mais avec un retard considérable. Le but des grévistes : sensibiliser toutes les personnes qui se présentaient à l’UQTR à leur cause. Pour ceux qui se rendaient en classe, les cours n’ont pas été de longue durée, à cause du tapage fait par les grévistes dans les corridors. Dans la majorité des cas, professeurs comme étudiants finissaient par abdiquer et rentrer chez eux.

En début de semaine, l’AGE UQTR avait lancé un ultimatum à l’Administration de l’UQTR, lui demandant très sérieusement de suspendre à nouveau les cours, afin de respecter la démocratie étudiante, ce que l’UQTR a refusé. L’Association Générale des Étudiants a répondu à ce refus par l’occupation du pavillon Pierre-Boucher (pavillon où se trouvent les bureaux du rectorat) jour et nuit. Par contre, la direction a cru bon de faire installer des barrières dans deux de ses entrées (Des Récollets et Père-Marquette) afin d’assurer la sécurité des grévistes. Rappelons que quelques incidents de « rage au volant » ont été rapportés sur les lignes de piquetage.

De plus, les professeurs et chargés de cours étaient tenus de se présenter au travail, bien qu’il leur ait été fortement suggéré de remettre à plus tard toute évaluation prévue dans la semaine de grève. Cette directive s’est quelque peu assouplie plus tard en semaine, précisant que ces derniers avaient dorénavant la latitude de mettre fin à leurs activités d’enseignement en cas de perturbation, avec l’aval de l’Administration.

Devant la volonté de plusieurs de ses membres de participer à la manifestation nationale du 22 mars à Montréal, l’AGE UQTR a à nouveau demandé une levée de cours au rectorat. La décision, qui a été rendue suite à une réunion extraordinaire du Conseil d’Administration de l’UQTR, a réjoui les étudiants. Une modification a été apportée au calendrier universitaire afin de faire en sorte que le 22 mars soit décrété « journée de travaux et d’études ». Cette directive s’appliquait donc également aux étudiants hors-campus, bien qu’ils fassent partie d’une association distincte.

Scrutin et résultats

Des mesures extraordinaires ont été mises en place par le conseil exécutif de l’AGE afin de savoir si la grève générale illimitée serait reconduite ou non. En effet, un vote électronique a été conçu sur le portail de l’Université pour des raisons bien précises. Le secrétaire général de l’AGE, M. Anthony Deshaies, a mentionné que le conseil exécutif aurait aimé privilégier une autre Assemblée Générale afin que les gens puissent débattre, mais qu’il était tout simplement impossible que cela se tienne, pour diverses raisons. « Toutes les ressources logistiques, techniques et humaines avaient été mises à disposition lors de la dernière Assemblée Générale. Il nous serait impossible de tenir une nouvelle AGS à Trois-Rivières prochainement, pour des raisons d’espace, de respect de l’intégrité physique de tous, et des règles de la sécurité publique, qui outrepassent nos statuts et règlements généraux, il va sans dire », a-t-il déclaré.

Conjointement avec le Service de Soutien Pédagogique et Technologique (SSPT), l’AGE UQTR a donc préparé un scrutin électronique, qui s’est tenu du mercredi 21 mars, 8h, au vendredi 23 mars, midi. Les résultats de ce vote en ligne ont été dévoilés dans le cadre d’une réunion spéciale du Conseil d’Administration de l’AGE, présidée par Maître Sarah Désilets Rousseau, avocate membre du barreau du Québec, quelques heures après la fin de la période de votation. 65 % des membres de l’AGE UQTR ont exercé leur droit de vote, soit 6320 personnes. 3717 étaient contre la poursuite de la grève (59%), 2414 étaient pour (38%), et 189 étudiants se sont abstenus (3%).

Réactions

Bien que le résultat du vote ait été très émotif pour plusieurs, les administrateurs de l’AGE UQTR ont manifesté le souhait que la démocratie soit respectée et que tout le monde retourne en classe dès le 24 mars. Des félicitations ont été adressées aux gens qui ont fait du piquetage pendant toute la semaine. Par voie de communiqué, le président de l’AGE UQTR, M. Hugo Mailhot Couture, a tenu à rappeler que la grève n’était qu’un moyen parmi tant d’autres pour s’opposer à la hausse des frais de scolarité. « Nous continuons le combat pour faire reculer le gouvernement Charest. Nous interpellerons notre députée de Trois-Rivières. Si le gouvernement ne veut pas nous entendre, madame St-Amand nous verra », conclut-il.

Du côté de l’UQTR, on souhaite le retour à la normale le plus rapidement possible sur le campus, indiquant aux étudiants qu’ils sont tenus de se présenter à leurs cours. « Nous avons respecté le droit de manifester des étudiants au cours des derniers jours, alors nous nous attendons à ce que ceux-ci honorent le résultat du vote électronique tenu par l’Association Générale des Étudiants de l’UQTR. La portée démocratique du vote doit permettre à l’Université de déployer normalement ses activités d’enseignement et de recherche », a déclaré la rectrice Ghazzali. De plus, la direction travaille présentement à la mise en place de mesures de récupération pour compenser les activités d’enseignement perdues pendant la grève.

Finalement, mentionnons que Nicolas Geoffroy, un étudiant en philosophie, avait recueilli les 100 signatures nécessaires à la tenue d’une nouvelle Assemblée Générale Spéciale. M. Geoffroy souhaitait ainsi contester le vote électronique qu’il jugeait « illégitime et d’une légalité douteuse ». Le conseil exécutif de l’AGE comptait donner suite à sa demande, mais il semble que le principal intéressé l’ait retirée à la suite du dévoilement des résultats.

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1 commentaire

  1. […] À l’université, l’un des points marquants a été sans doute l’assemblée générale spéciale organisée par l’Association générale des étudiants (AGE UQTR). Tenu au Centre de l’activité physique et sportive (CAPS) au lieu du traditionnel local 1012 du pavillon Nérée-Beauchemin, ce rassemblement a permis à 2000 étudiants ayant droit de vote de se prononcer. Après un résultat serré, une grève générale illimitée a été déclarée. Elle se terminera neuf jours plus tard, à la suite d’un référendum électronique. […]

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