Formation en empowerment des femmes LGBT

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empowerment femmes lgbt
Crédit : RLQ

L’Université du Québec à Trois-Rivières a eu l’opportunité d’accueillir le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) le 27 novembre dernier. Pour l’occasion, les membres de la communauté étudiante ont pu assister à la « Formation en empowerment des femmes LGBT ». Cette formation a été organisée par le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) et le Groupe d’Actions Femmes de l’UQTR (GAF). Une soirée de réseautage était également organisée par le RLQ et Lez Spread the Word (LSTW) à L’Embuscade.

Pour l’occasion, Julie Vaillancourt, membre du RLQ depuis 1996 et titulaire d’une maîtrise portant sur la représentation des problématiques LGBT dans le cinéma québécois en études cinématographiques de l’Université Concordia, était la formatrice.

Julie Antoine, directrice générale du RLQ, ainsi que Marika Robert et Florence Gagnon, agentes de mobilisation du RLQ, étaient également présentes.

L’empowerment : quelques définitions

L’empowerment est un terme anglophone qui est couramment utilisé depuis la fin des années 1970 dans divers champs de recherche, notamment celui du service social, de la psychologie ou du féminisme (Simon, 1994, cité dans Calvès, 2009). L’ouvrage Black Empowerment : social work in oppressed community (1976) de Barbara Solomon a été marquant pour la communauté de service social. Au Québec, il se traduit par « autonomisation », terme recommandé par l’Office québécois de la langue française depuis 1988, ou « agentivité ». « L’empowerment articule deux dimensions, celle du pouvoir, qui constitue la racine du mot, et celle du processus d’apprentissage pour y accéder », nous indique Marie-Hélène Bacqué et Carole Biewener (Bacqué et Biewener, 2013). Selon elles, le terme « peut désigner autant un état (être empowered) qu’un processus (Bacqué et Biewener, 2013).

Dans le contexte de la formation, il fut employé afin de favoriser un climat d’apprentissage pour les femmes LGBT. Aujourd’hui, ce terme est utilisé dans les diverses luttes féministes.

Cette mesure d’environnement non-mixte visait à créer un espace sécurisant, un safe space.

Une pédagogie féministe

La formation se déroulait de 13h00 à 17h00 et était offerte gratuitement. Elle était réservée exclusivement aux personnes s’identifiant en tant que femme. Cette mesure d’environnement non-mixte visait à créer un espace sécurisant, plus particulièrement un safe space. À l’arrivée des participantes, un sac promotionnel était déposé sur chacun des pupitres. À l’intérieur, il y avait un guide d’empowerment conçu exclusivement pour la formation, un crayon, une serviette sanitaire et un kit de santé sexuelle.

La formation à l’Université du Québec à Trois-Rivières venait clore la tournée 2019 du RLQ. Ce fût donc la huitième et dernière de l’année. L’objectif principal était d’offrir une formation pour les femmes LGBT en région, et ce, dans une perspective féministe.

Outils et pouvoir d’agir

L’événement était divisé en trois parties : l’histoire des femmes LGBT, les mythes et faits sur les agressions sexuelles et les techniques d’auto-défense (Wen-Do). L’histoire des femmes LGBT était présentée sous forme d’exposé magistral et avait pour délimitation historique l’année 1960 à aujourd’hui. Il y avait ainsi une part théorique et une part pratique.

Wen-Do : auto-défense féministe

Le Wen-Do (Wendo) est un moyen d’auto-défense, spécialement conçu pour les femmes, basé sur différents arts martiaux. Il fut initié vers 1970 par les mouvements féministes afin d’offrir aux femmes le moyen de se défendre.  Dans cette pratique, le corps « est constitué en médium, et travaillé pour incarner le message à faire passer » (Millepied, 2017). « Cela fait de l’autodéfense une pratique micropolitique, parce que ce message est éminemment individuel dans le cadre d’une situation d’agression –  » je refuse d’être agressée  » – mais il est aussi un message féministe de résistance collective », affirme Millepied (2017). Cette pratique est donc autant préventive que défensive et est adaptée à toutes les femmes, et ce, peu importe leur condition physique.

30 ans après Polytechnique : continuer à résister aux violences et aux agressions sexuelles

La formation donnée par RLQ visait, entre autres, à offrir aux femmes le pouvoir d’agir, le pouvoir d’être maîtresse de leur propre histoire et de leur propre corps. Une pensée a été portée aux quatorze femmes qui ont été tuées le 6 décembre 1989. Dans le cadre du 30ème  « anniversaire » de Polytechnique, nous nous devons de rendre hommage à ces femmes, de rester vigilantes et de continuer à se battre.

Ce type de formation est plus que nécessaire dans les milieux universitaires. Pour celles qui auraient envie de poursuivre ces discussions ou de s’impliquer dans la collectivité universitaire des femmes, vous pouvez visiter le Groupe d’Actions Femmes de l’UQTR (GAF).

Bibliographie

Bacqué, M.-H. et Biewener, C. (2013). L’empowerment, un nouveau vocabulaire pour parler de participation?. Idées économiques et sociales, 173(3), 25-32. doi: 10.3917/idee.173.0025

Calvès, A. (2009). « Empowerment » : généalogie d’un concept clé du discours contemporain sur le développement. Revue Tiers Monde, 200(4), 735-749. doi: 10.3917/rtm.200.0735.

Millepied, A.-C. (2017). Le pouvoir des mots et des corps. L’autodéfense féministe, lieu de production de scripts sexuels alternatifs. Itinéraires, 2. doi : 10.4000/ itineraires.3818

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