Galerie R3: Caroline Létourneau | Femmes-rebelles et femmes-ornements

0
Publicité
Sculptures en lin ornées d’une broderie faite à la main. De gauche à droite sont représentées Louise Bourgeois, Ana Mendieta et Artemisia Gentileschi, trois icônes du féminisme. Crédit: Laura Lafrance

Du 24 septembre au 23 octobre 2021 est présentée à la Galerie R3 l’exposition Femmes-rebelles et femmes-ornements de l’artiste multidisciplinaire Caroline Létourneau.

Ouverte gratuitement au public, la galerie, située sur le campus de l’UQTR, a été revampée pour mettre en scène les œuvres féministes de Létourneau; jouant avec les notions de l’allégorie et de l’imaginaire, l’exposition dresse de nouvelles représentations de femmes qui ont marqué l’histoire dans une atmosphère qui allie la culture populaire et les revendications féministes.

Femmes rebelles

Ce tableau, intitulé « Femmes précaires, femmes en guerre », est une interprétation du tableau « La liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix. Crédit: Laura Lafrance

Caroline Létourneau, artiste visuelle résidant à Montréal, détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université d’Ottawa. Ses médiums de prédilection sont la peinture, la broderie, l’installation et le collage. Dans Femmes-rebelles et femmes-ornements, l’artiste exploite l’ensemble de ces médiums pour mettre sur pied une exposition colorée et ancrée dans l’actualité. Notamment, Létourneau inclut dans ses oeuvres de nombreuses femmes, qui sont soit des rebelles, soit des ornements, soit des artistes négligées, afin de questionner la condition féminine de l’Antiquité jusqu’à l’ère contemporaine.

L’artiste joue avec divers symboles liés à la culture populaire pour dénoncer les standards de beauté imposés aux femmes.

Dans le tableau « Femmes précaires, femmes en guerre », Létourneau interprète à sa façon le tableau « La liberté guidant le peuple » de Delacroix afin de mettre en scène divers personnages qui se sont battuEs pour la liberté féminine. On y aperçoit entre autres les militantes féministes Gloria Steinem et Dorothy Pitman-Hugues, l’activiste pakistanaise Malala Yousafzai et le journaliste Léon Richer qui, selon Simone de Beauvoir, serait le fondateur du féminisme.

Femmes ornements

Dans d’autres tableaux, dont « La femme-cabaret », l’artiste joue avec divers symboles liés à la culture populaire pour dénoncer les standards de beauté imposés aux femmes tout en montrant que ceux-ci peuvent être dangereux autant pour la femme qui les subit que pour celui qui les impose. Le cartel explicatif de « La femme-cabaret » mentionne d’ailleurs que la femme hybride, « moitié servante, moitié Playboy Bunnie » tient un cabaret où se trouvent sa féminité (les talons hauts) et « l’arme de sa rébellion féministe ».

Avec cette exposition, jeu brillant à saveur féministe, Létourneau se réapproprie certains médiums typiquement associés au sexe féminin.

Une autre partie de l’exposition, dédiée au collage, utilise des photographies en noir et blanc qui, jumelées avec de la peinture ou d’autres médiums rose et mauve, illustrent le rapport qu’ont les femmes avec leur propre corps. Des cerceaux de broderie, utilisant les mêmes couleurs, dressent des liens entre les théories écoféministes et les tiller girls, ces troupes de danse exclusivement féminines qui ont été bien populaires au début du 20e siècle.

Femmes artistes négligées

Le tableau « La femme-cabaret » inclut divers éléments du symbolisme populaire. Crédit: Laura Lafrance

Avec cette exposition, jeu brillant à saveur féministe, Létourneau se réapproprie certains médiums typiquement associés au sexe féminin (broderie, tissage) pour reprendre des symboles et des images propre à l’imaginaire féministe, mais aussi à l’imaginaire collectif.

Dans une entrevue avec le journal La Tribune, l’artiste explique qu’elle « parle de la chosification du corps de la femme, des rapports de force qui sont exercés sur les femmes, mais aussi de différents féminismes, dont l’écoféminisme, qui allie la justice environnementale, sociale, l’écologie et le féminisme. » Que l’on soit féministe ou non, l’exposition de Létourneau en vaut le détour, ne serait-ce que pour se former de nouvelles impressions des impacts qu’ont eu divers moments historiques sur la condition féminine.

Publicité

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici