
Une offensive surprise du Hamas contre Israël, le samedi 7 octobre 2023, a relancé les hostilités sur le terrain, entraînant depuis lors, les combats les plus meurtriers depuis des décennies dans le conflit israélo-palestinien. Voici le point sur la situation après plusieurs jours de combat.
Quelques repères historiques pour comprendre le conflit
Après la Seconde Guerre mondiale et l’extermination des Juifs par les nazis, l’ONU décide la répartition de la Palestine, un territoire sous mandat britannique : c’est la naissance d’Israël, en 1948. L’État hébreu est aussitôt attaqué par ses voisins arabes, mais remporte la guerre en 1949.

Le Mouvement de résistance islamique, autre nom du Hamas, est une organisation nationaliste et islamiste palestinienne née en 1987. Depuis sa prise de pouvoir, il a instauré un régime autoritaire dans la bande de Gaza, ainsi qu’une structure quasi étatique avec des ministères, un service de presse et tout ce qu’il faut pour gérer la population.
Le mouvement est aussi doté d’une branche armée, les brigades Ezzedine al-Qassam, responsables de l’assaut du 7 octobre. Soutenu financièrement et militairement par l’Iran, le groupe armé mène régulièrement des actions violentes contre les civils sur le territoire israélien, ce qui lui vaut d’être considéré comme une organisation terroriste par plusieurs pays, dont ceux de l’Union européenne et les États-Unis.
Dans ses revendications, le Hamas affirme que les attaques terroristes du 7 octobre sont une réponse à la « désacralisation » de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem. La colonisation de la Cisjordanie, les réfugiés en exil et le blocus de Gaza figurent également parmi ses motivations.
Les moments clés depuis le début de la guerre
Voici les temps forts depuis l’attaque lancée le 7 octobre contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis la bande de Gaza, suivie de frappes israéliennes en représailles.
Roquettes et carnages par des assaillants du Hamas infiltrés

Le 7 octobre à l’aube, en plein Shabbat et au dernier jour des fêtes juives de Souccot, un déluge de roquettes s’abat sur Israël depuis la bande de Gaza. Des centaines de combattants du Hamas s’infiltrent en Israël de manière inédite : ils arrivent par la mer, la terre et par les airs, prenant les soldats israéliens par surprise. Ils sèment la terreur dans des zones urbaines comme Ashkelon, Sdérot et Ofakim.
Dans plusieurs localités juives, ils vont de maison en maison, abattant hommes, femmes, enfants et personnes âgées, ou les enlevant pour les emmener à Gaza. Plus de 1 400 personnes sont tuées, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations, dont plus de 200 dans les kibboutz de Beeri et de Kfar Aza et 270 festivaliers d’une rave party, selon Israël.
Environ 200 personnes parmi lesquelles des étrangers de plus de 20 pays sont prises en otage. Une « sauvagerie jamais vue depuis la Shoah », dira le 11 octobre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Le président américain, Joe Biden, parle de « mal à l’état pur ».
Les représailles israéliennes
L’armée israélienne riposte par une campagne de bombardements massifs sur la bande de Gaza par air, terre et mer. Elle mène des combats au sol contre les commandos du Hamas infiltrés. « Nous sommes en guerre » et « l’ennemi paiera un prix sans précédent », assure Benjamin Netanyahu.

Le 9 octobre, Israël, qui a mobilisé 300 000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban, annonce un « siège complet » de la bande de Gaza qu’elle bombarde sans relâche, faisant depuis 4 385 morts Palestiniens, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.
Le 13 octobre, Israël ordonne l’évacuation sous 24 heures vers le sud des civils de la ville de Gaza, pour leur « sécurité », laissant présager une offensive terrestre. Sont concernés environ 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Gaza, soit près de la moitié de la population de ce territoire.
Négociations pour les otages et frappe meurtrière sur un hôpital à Gaza
D’intenses négociations impliquant plusieurs pays sont en cours pour libérer les otages. Le Hamas diffuse, le 15 octobre, la vidéo d’une des prisonnières à Gaza. Le 20 octobre, une mère et sa fille américaines sont libérées après une médiation du Qatar, réputé proche du Hamas.
Le soir du 17 octobre, un tir de roquette fait au moins 471 morts dans un hôpital de Gaza abritant également des déplacés du conflit, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas. Le renseignement américain recensera lui entre « 100 et 300 » morts. Le Hamas et le Jihad islamique accusent l’armée israélienne. Israël dément, affirmant avoir des « preuves » de la responsabilité du Jihad islamique.
Peut-on sortir du triangle des Bermudes ?
Les experts admettent qu’une solution diplomatique est actuellement un mirage et appellent à une plus grande implication des pays voisins. Des discussions sur un cessez-le-feu au conflit entre Israël et le Hamas ne seront possibles qu’après la libération de tous les otages retenus par le mouvement islamiste palestinien, a affirmé Joe Biden.
Hugh Lovatt, expert du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au Conseil européen des relations étrangères, admet qu’il ne voit pas quelle voie la diplomatie pourrait emprunter à l’heure actuelle : « Je ne pense pas que l’une ou l’autre des parties ait la volonté de mettre fin aux combats pour le moment. Et je ne pense pas qu’un retour à la situation antérieure aux combats soit une option pour l’une ou l’autre des parties à l’heure actuelle ».
Références
https://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_des_Bermudes#cite_ref-www.history.navy.mil_1-0