Hôtel Silence : un drame moralisateur

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Tiré du livre Ör de l’autrice Audur Ava Olafsdottir, Léa Pool adapte ce roman à succès dans un long-métrage de 95 minutes.

Film ou leçon?

Jean (Sébastien Ricard) est un homme en crise existentielle. Abandonné par sa femme, il perd un si grand intérêt envers la vie qu’il pense à se donner la mort. Ne voulant pas infliger à sa fille la souffrance de retrouver son corps, il décide de partir en voyage. N’amenant que l’essentiel, soit quelques vêtements, outils et un crochet pour sa pendaison, il se retrouve dans un pays européen en guerre. Ses différentes rencontres l’amèneront à changer sa perspective sur bien des aspects de la vie.

Crédits : Instagram Les films opale

Ce film aborde un sujet délicat : retrouver l’envie de vivre, malgré les idées suicidaires. Ce qui aurait pu être un film émouvant et lumineux est plutôt monotone et gris. Malheureusement, l’éloge de la résilience humaine passe inaperçue, laissant place à la morale que le gazon n’est pas plus vert chez le voisin. Ce sont les scènes et les dialogues décousus qui produisent cet effet. Régulièrement, Jean aborde sa souffrance et se retrouve réduit au silence par son interlocuteur qui mentionne une situation plus tragique. Ce manque de liaisons donne l’impression d’un concours de souffrance plutôt que de l’entraide entre deux humains.

La narration accentue cet effet. À quelques reprises, Jean narre ce qu’il écrit dans son journal. Cependant, la façon dont ses pensées sont présentées ressemble plus à un résumé d’une leçon de vie que le film impose à Jean qu’à une évolution du protagoniste. Avoir un meilleur aperçu de la psychologie intérieure de Jean aurait permis de justifier davantage certaines scènes qui ont détonné du film.

Crédits : Instagram Les films opale

Un jeu qui laisse sur sa faim

Le jeu des acteurs sonne un peu faux. Ce dernier se veut plus corporel que dialogal. Des expressions faciales souvent répétitives, voire inexistantes. Une lacune de ce type empêche une bonne immersion pour l’auditoire. Cet aspect fait en sorte que le film est très long à mettre en marche. Les 30 dernières minutes sont les meilleures. Ce qui aurait pu faire un très bon court-métrage se retrouve à être un décevant long-métrage.

Sur une note plus positive, le visuel du film est très beau. La coloration des images, les différents plans et les décors sont réussis. Les plans d’ensemble montrant la dévastation que la guerre peut causer sont les plus remarquables. Toutefois, c’est la trame sonore qui vole la vedette. Elle est poignante et émouvante.

Hôtel Silence est un drame sur les épreuves de la vie. Cependant, celui-ci ne sera probablement pas autant honoré que le roman dont il est issu.

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1 commentaire

  1. Hôtel silence : ce qui aurait pu être une analyse sérieuse dont on s’attendrait de Zone Campus, se révèle sous votre plume un commentaire impressionniste sans profondeur comme on en trouve à profusion, c’est dans l’air du temps. Manque de culture générale flagrant.

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