Grâce à ma formation de philosophe et d’historien, j’ai toujours senti le besoin d’évaluer les choses, de poser des valeurs à mes actions, à celles des autres et à orienter ma façon de vivre dans une vision communautaire. Profitant de la tradition des Fêtes qu’est la prise de résolutions du Nouvel An, voici un petit aperçu de mes propres décisions à long terme et quelques souhaits pour l’avenir qui sauront peut-être influencer votre manière de vivre…
1. Tout d’abord, vous connaissez mon éternel combat pour la survie de la langue française en Amérique. À des fins politiques et socioculturelles, ma principale résolution sera donc de purifier mon langage en réduisant au maximum l’utilisation de termes anglais dans ma façon de parler. Plus jamais de «cool, good, fuck, yeah, hot, break, e-mail, showbusiness, band, yes, bullshit, downloader, chick, slut, goodbye, stické, remake, week-end, flush(é), cruiser, fair, checker». Plus jamais de c’est vedge, shot, nice, weird, oh my god, fucked up, etc. Je vous lance également le défi!
2. À un niveau plus intime, ma deuxième grande résolution sera d’apprendre d’un nouvel instrument de musique, afin de valoriser cet art supérieur considéré comme thérapeutique à plusieurs niveaux. En plus de maximiser les capacités de la mémoire (prévient l’Alzheimer) et de faciliter la communication entre étrangers, la musique est un langage universel que chaque être humain devrait pratiquer, comme à l’époque hellénistique (Grèce). Comme disait Nietzsche, «si la musique n’existait pas, la vie serait une erreur». Ainsi, je vous incite à vous familiariser avec un instrument (flûte, harmonica, djembe, guimbarde, cuillère même!), n’importe quoi qui se traîne partout et fera danser vos proches et vos familles.
3. Poursuivant dans le même sens culturel, j’ai décidé de n’acheter avant tout que de la musique québécoise. À mon avis, il est bien plus grave de télécharger des artistes d’ici et c’est pourquoi je vous encourage à consommer localement non seulement de façon alimentaire, mais aussi culturellement. En attendant que messieurs ChARRÊT et Art-peur encouragent véritablement les milieux artistiques, il est de notre devoir de soutenir les artistes du Québec qui font un excellent travail de création, reflétant notre unicité au sein du cœur du monde. Que ce soit en littérature, en musique, en humour, en cinéma, en théâtre ou en danse, les potentiels étonnants qui émergent de notre savante nation francophone démontrent notre savoir-faire impressionnant et si savoureux.
4. En quatrième lieu, je tâcherai de lire au moins un livre par semaine, sinon plus, afin d’apprécier davantage le monde des idées dans lequel nous baignons, noyé par la vague religieuse du Dieu dollar héritée des États-Unis avec leur devise «In GOLD We Trust»…
5. En dehors des plaisirs de l’esprit, il y a évidemment les plaisirs du corps. Profitons de 2012 pour faire l’amour, pour apprivoiser la sensibilité humaine en totale adhérence avec les émotions de l’épiderme. «Jouir, faire jouir et s’en réjouir», disait Montaigne!
6. En cette nouvelle année qui commence – puisque l’humain est responsable de ses actes et de son devenir – plusieurs activités et occasions sur le campus universitaire devraient être privilégiées pour entamer et assumer cette implication d’envergure de l’humanité. Laquelle? La revalorisation d’une conscience collective à propos de l’importance de la coopération entre les diverses communautés; une vision véritablement dirigée vers un avenir en commun où l’égoïsme, le mensonge et la concurrence n’existent pas.
Engagez-vous auprès de l’AGE UQTR et du mouvement étudiant contre la hausse des frais et pour des États généraux sur l’éducation
7. Engagez-vous auprès de l’AGE UQTR et du mouvement étudiant contre la hausse des frais et pour des États généraux sur l’éducation (non tenu depuis les années 1960) ou auprès de CFOU pour faire la promotion d’une radio universitaire de qualité au 89,1 FM! Autrement, chez les Artisans de la Paix, au Comité de Solidarité de Trois-Rivières, à la Société Saint-Jean-Baptiste, Moisson Mauricie, etc. Impliquez-vous!
8. Cette vision communautaire mentionnée en introduction est indéniablement ancrée dans une histoire remplie de nombreux succès mais aussi d’échecs. Désormais, nous devons assurer que notre mémoire historique ne souffre pas davantage d’amnésie et que vive enfin, pour de vrai, notre devise nationale «Je me souviens». Je reviendrai sur ce point dans une chronique ultérieure.
9. En ce sens, je souhaite la fin de ce gouvernement libéral ultra-corrompu (garderies, gaz de schiste, contrats de construction, vente à rabais de nos ressources naturelles, soumission au gouvernement fédéral, laisser-faire en matière linguistique, alouette!) et que le Québec puisse enfin avoir les dirigeants qu’il mérite, c’est-à-dire au service du peuple et de ses institutions, en français et rien d’autre.
10. Au niveau économique, je souhaite non seulement que notre gouvernement se tienne debout face aux banques qui accumulent des profits sur le dos des citoyens en refusant de payer la dette mais qu’également nos riches contribuables québécois fassent vraiment leur part. En effet, le total des 17 plus grandes richesses en 2011 atteint 30 milliards de dollars, c’est-à-dire autant que la moitié du budget annuel du gouvernement du Québec…
En 2012, ça bougera assurément au Québec car l’heure est à parachever la Révolution tranquille. D’ici là, je vous souhaite un excellent début de session. Soyez tous très fiers de vivre car nous n’avons qu’une seule chance d’exister et de laisser sa trace dans l’histoire. À vous de prendre la place que vous désirez dans ce monde infini. À votre santé!